Jean-Marie Blas de Roblès pour «Là où les tigres sont chez eux» (Zulma), au quatrième tour par six voix contre cinq à Jean-Paul Enthoven. C'est la présidente du jury, Anne Wiazemsky, qui a fait la différence en jouant de sa double voix.
Déjà lauréat du prix du roman Fnac et du prix Jean Giono, Jean-Marie Blas de Roblès était justement, avec son éditeur Serge Safran, l'invité de l'émission littéraire de BibliObs.com il y a quelques semaines:
Chez Zulma, qui avait déjà tiré à 23.000 exemplaires «Là où les tigres sont chez eux», on annonce un nouveau tirage de 45.000 exemplaires supplémentaires. Une magnifique réussite pour cette «petite» maison d'édition, qui a pris le risque de publier ce volumineux roman qu'avaient refusé les autres. Jean-Marie Blas de Roblès, lauréat en 1982 du prix de la nouvelle de l'Académie française pour «la Mémoire du riz et autres contes», a en effet passé dix ans à écrire ce livre... puis dix autres avant de lui trouver un éditeur.
C’est Alain Claude Sulzer qui a remporté le prix Médicis du domaine étranger avec «Un garçon parfait» (Jacqueline Chambon), au second tour par six voix contre quatre à Denis Johnson.
Vingt ans après sa mort, on peut encore se demander qui était vraiment le dessinateur, le peintre, le photographe, le cinéaste, le producteur, le graphiste, l'auteur, le journaliste, l'éditeur, le directeur artistique, l'animateur de télé, l'acteur, le mannequin américain d'origine tchèque nommé Andy Warhol.
Était-il un prophète ? un imposteur ? un monstre ? un crétin ? le pape du pop ? un théologien paradoxal ? une machine célibataire ? un héritier du dadaïsme ? un martyr ? un taoïste ? un dévot ? un fantôme ? un avare ? un apôtre de la société du spectacle ? une victime sacrificielle ? un "fils à maman" ? un vampire ? un robot? un sage ? un dandy ? un mystique ? une marionnette ? un saint ? une marque ? un obsédé de la mort ? du néant ? le plus véridique artiste de la seconde moitié du XXe siècle qui continue d'irradier le XXIe ?.
Pour le savoir, il ne suffit pas de le voir. Il faut aussi le lire, l'écouter, tendre l'oreille vers sa parole et sa pensée. Car légère et profonde, ironique et rusée, la fine leçon dispensée par Warhol a tout d'une surprenante "sagesse" : celle d'un grand stratège de sa propre existence qui pourrait, étrangement, éclairer aussi la nôtre
Par Camille Tenneson - http://bibliobs.nouvelobs.com/20081105/8338/le-prix-medicis-a-blas-de-robles
Par Camille Tenneson - http://bibliobs.nouvelobs.com/20081105/8338/le-prix-medicis-a-blas-de-robles
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site de l'éditeur : http://www.zulma.fr/auteur-jean-marie--blas-de-robles-318.html
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illustration : la liseuse de Karen Kinser
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