mardi 29 septembre 2009

curiosité de lecture : la rumeur

Arrivée page 160... toujours aussi passionnant.
Cela m'a donné envie de poursuivre un peu sur le thème de "la rumeur"... donc d'autres souvenirs de lectures et deux livres que je viens de découvrir et qui me tentent vraiment... l'un étant une histoire vraie et l'autre un petit roman qui me semble léger et sympatique...
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Le mythe de l'empoisonnement des puits

Cette théorie de l'empoisonnement des puits apparaît en Franconie en 1319, les Juifs étant accusés de propager la lèpre. Elle réapparait en 1321 dans le Dauphiné, et à Chinon où 160 Juifs sont brûlés vifs.
Guillaume de Nangis rapporte ce qui se disait à l'époque à propos d'un vaste complot supposé entre les Juifs, les lépreux, et même le roi musulman de Grenade.
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Une violente
épidémie de peste bubonique (peste noire) ravage l'Europe entre mars 1348 et le printemps 1351, emportant près du tiers de la population. Selon une estimation haute, c'est même 50% de la population de l'Allemagne qui aurait péri.
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Provenant de l'Asie centrale via le sud de la Russie, elle est apportée en Italie par des marins de Gênes. Courant mars et avril 1348, elle se répand en Italie, en Espagne et dans le sud de la France. Fin mai, elle atteint le sud-ouest de l'Angleterre.
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Bien que les Juifs souffrent de la peste autant que leurs voisins chrétiens, un mythe se crée, principalement en Allemagne, que l'expansion de la maladie est due à un complot des Juifs pour anéantir les Chrétiens, en empoisonnant les puits d'eau potable.
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En 1348, une fois l'accusation lancée, elle se répand avec une rapidité stupéfiante de ville en ville, de village en village; et des rapports officiels sont envoyés par les bourgmestres de plusieurs villes faisant état de confessions supposées de Juifs qui ont été arrêtés et ont avoué sous la torture.
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Les premières rumeurs semblent s'être produites dans le nord de l'Espagne, à Barcelone, Cervera, et Tàrrega au mois de juin et juillet, mais le véritable mythe de l'empoisonnement des puits en connexion avec la peste noire provient de Suisse dans le courant de l'automne de cette année, bien que le pape Clément VI ait issu en juillet une bulle déclarant la fausseté de cette accusation.
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Quand la peste atteint Chillon sur le
Lac Léman, les Juifs de la ville sont arrêtés et torturés.
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Un certain Balavignus "confesse" qu'un plan élaboré a été mis en œuvre par quelques Juifs dans une ville du sud de la France: Jacob à Paskate de Tolède, Peyret de Chambéry, et un dénommé Aboget. Ils auraient préparé un poison composé de cœurs de Chrétiens, d'araignées, de grenouilles, de lézards, de chairs humaines et d'hosties consacrées, et auraient distribué la poudre faite à partir de cette concoction afin de la jeter dans les puits utilisés par les Chrétiens pour puiser l'eau potable.
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Le rapport de ces"aveux" est envoyé à Châtel-Saint-Denis, Le Châtelard et à Berne; et de cette ville des messagers spéciaux sont dépêchés vers toutes les villes de Suisse et de Haute Rhénanie, où se produisent immédiatement des pogroms.
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À Zurich, où ces nouvelles accusations se combinent avec celles de meurtre rituel, plusieurs Juifs sont brûlés le 21 septembre 1348, tandis que tous les autres sont expulsés de la ville.
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La rumeur atteint Augsbourg le 22 novembre, puis Wurtzbourg et Munich avant de se répandre dans quatre-vingt villes de Bavière où se produisent des massacres de Juifs. Le mois suivant, l'épidémie atteint la Haute-Rhénanie avec les mêmes résultats.
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À Fribourg-en-Brisgau, il est rapporté que quatre Juifs de Brisach auraient été envoyés à Fribourg avec le poison qu'ils auraient obtenu à Bâle, et que tous les Juifs de Strasbourg, de Fribourg et de Bâle seraient dans la conspiration. Le 30 janvier 1349, tous les Juifs de Fribourg, à l'exception des douze plus fortunés, sont tués. Les plus riches survivront le temps de pouvoir transmettre tous leurs biens.
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Le 22 janvier, les Juifs de Spire sont victimes à leur tour. Plusieurs sont tués, d'autres se suicident et certains acceptent de se convertir à la foi chrétienne afin d'échapper à la mort.


Le mot rumeur a deux acceptions:
Un bruit informel, persistant et sans source déterminée (rumeur de la foule, du corps, de la mer);
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Un phénomène de transmission large d'une histoire à prétention de vérité et de révélation par tout moyen de communication formel ou informel.
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Ce second sens, discuté ici, recouvre des réalités très diverses :
les fausses informations, erreurs journalistiques et manœuvres de
désinformation, pourvu qu'elles soient révélées a posteriori et fassent controverse ;
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les préjugés, quand ils sont racontés et non seulement assénés — c'est pourquoi on a pu parler en particulier des Protocoles des Sages de Sion comme d'une « rumeur » antisémite ;
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illustration : Honoré Daumier
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la
propagande, quand elle prend appui sur des histoires de vie, des cas exemplaires, des théories globales ;
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le
canular, quand il n'est pas encore révélé — ainsi certains auteurs parlent-il de l'émission radiodiffusée en 1938 d'Orson Welles sur la « Guerre des mondes » comme d'une rumeur ;
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certaines formes de
théorie du complot, quand la narration importe davantage que la révélation ;
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la
légende contemporaine ou légende urbaine, quand elle perd son côté purement anecdotique et se trouve au centre de controverses, en particulier médiatique — exemple : longtemps classée « légende contemporaine », l'histoire du « terroriste au grand cœur » s'est vu affubler du qualificatif de « rumeur » peu après les attentats américains du 11 septembre 2001 [un homme prévenait de l'imminence d'un attentat une bonne âme responsable d'une bonne action ;
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la
communication virale, quand le produit promu disparaît sous la (trop) « bonne histoire ».
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Les rumeurs peuvent faire partie de techniques d'
influence dans le cadre de stratégies de diversion.
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Rumeurs et Légendes Urbaines de Jean-Bruno Renard
Un livre pratique pour en savoir plus... celui sur l'antisémitisme est également à lire...
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La folle rumeur de Smyrne de Claude Gutman
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Sabbataï Tsevi se proclama Messie en 1648, à l'âge de 22 ans.
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Il s'appuyait sur une interprétation contestée du Zohar (un livre de mystique juive), selon laquelle l'année 1648 devait voir la rédemption du peuple juif.
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En se proclamant Messie, il allait provoquer un
schisme profond au sein du judaïsme, entre ceux qui l'accepteraient et ceux qui le refuseraient.
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Il eut cependant au début un succès limité. Il resta à Smyrne plusieurs années, et sa réputation grandit lentement, jusqu’à ce que ses prétentions messianiques lui fassent subir le Herem, une sorte de bannissement de la communauté juive, qu'on compare parfois à l'
excommunication chez les Catholiques.
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En
1651, ou en 1654, selon les auteurs, lui et ses partisans furent bannis de Smyrne. Après quelques années, ils s'installèrent à Istanbul, en 1653 ou 1658.
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Il y rencontra un prêcheur, Abraham ha-Yakini (un disciple de Joseph di Trani), qui accepta Sabbataï Tsevi comme Messie, et affirma même détenir une ancienne prédiction hébraïque. Celle-ci annonçait la naissance d'un Messie nommé Shabbethai, fils de Mordecaï Zevi, en l'an 5386 (1626 de l'ère chrétienne).
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Avec cet important soutien, Sabbataï Tsevi s'installa à
Salonique, ville de l'empire Ottoman aujourd'hui en Grèce. C'était alors un important centre juif et kabbaliste, et il y développa une forte propagande centrée sur sa propre messianité. Il semble y avoir rencontré un important succès dans les milieux juifs, ce qui provoqua finalement son expulsion par les autorités rabbiniques de la ville.
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Après une nouvelle errance mal connue, il s'installa au
Caire, en Égypte, et y resta entre 1660 et 1662. Il y gagna à sa cause une personnalité juive influente et très riche, Raphael Joseph Halabi (Halabi signifie “de Alep”). Ce dernier mit une partie de sa richesse à sa disposition, lui permettant de développer ses activités.
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En
1663, Sabbataï Tsevi s'installa à Jérusalem, puis revint au Caire, où il obtint de son mécène des sommes nécessaires pour la communauté de Jérusalem, ce qui semble avoir accru son prestige. Après son mariage, il revint en Palestine, où il rencontra Nathan Benjamin Levi, dit Nathan de Gaza, qui devint rapidement son bras droit.
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L'année
1663 est une année de bascule pour l'action de Sabbataï Tsevi. Jusqu'alors meneur d'un petit groupe suspect (aux yeux des rabbins), il obtint à compter de cette année un retentissement croissant à travers le monde juif. Une des explications de cette popularité croissante est sans doute l'approche de l'année 1666.
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Chez certains
Chrétiens de l'époque, l'année 1666 (666 est le chiffre de la bête dans l'Apocalypse de Saint-Jean) était l'année de l'Apocalypse, ou du moins de grands évènements religieux. Cette idée apocalyptique semble avoir eu une influence sur Sabbataï Tsevi et ses disciples.
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Sabbataï Tsevi était adepte de sévères mortifications corporelles, comme de fréquents bains dans la mer, même l'hiver, ce qui a sans doute contribué à son prestige comme
Messie supposé.
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En
1665, Nathan de Gaza annonça que l'année suivante verrait le début de l'ère messianique et que Sabbataï Tsevi ramènerait les dix tribus perdues d'Israël en terre sainte.
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L'exaltation religieuse atteignit son comble dans des masses juives souvent misérables, rêvant d'une libération et d'une vie transfigurée. À l'inverse, les autorités rabbiniques restaient généralement réticentes ou hostiles.
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En
1665, Sabbataï Tsevi fut reçu comme le Messie par les Juifs d'Alep, puis de Smyrne, sa ville natale. Son pouvoir sur les masses juives devenait immense. Il déposa le grand rabbin de Smyrne, Aaron Lapapa, et le remplaça par Hayyim Benveniste. Des rabbins se rallièrent.
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De nombreuses communautés en Europe orientale, en Europe occidentale et au
Moyen-Orient le reconnurent avec un enthousiasme incroyable en tant que Messie des Juifs, destiné à les ramener en terre sainte et à faire renaître le royaume d'Israël. Des communautés entières se préparaient au départ en vendant leurs biens.
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Les partisans de Tsevi commencèrent aussi à remettre en cause certaines célébrations ou obligations rituelles. En effet, selon certaines traditions, ces obligations disparaîtraient après l'avènement du Messie. Cette remise en cause, inacceptable pour de nombreux Juifs, augmenta encore les divisions à l'intérieur des communautés.
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Au début de
1666, Sabbataï Tsevi partit pour Istanbul, capitale de l'empire Ottoman. Nathan de Gaza avait annoncé qu'il placerait la couronne du Sultan sur sa tête. Dénoncé aux autorités Ottomanes par les dirigeants de la communauté juive locale comme étant un fauteur de troubles, Sabbataï Tsevi fut convoqué au palais en 1666 pour y rendre des comptes.
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Après deux mois d'emprisonnement à
Istanbul, Sabbataï Tsevi fut envoyé à la prison d'État d'Abydos, ou il fut traité avec de grands égards. Il sera ensuite transféré dans la prison de l'actuelle Edirne.
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En septembre 1666, craignant probablement pour sa vie, il accepta de se convertir à l'Islam. Il fut mené devant le sultan Mehmet IV, et s'y convertit effectivement. Il prit le nom de Aziz Mehmed Efendi.
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Sabbataï Tsevi eut par la suite une attitude ambiguë, justifiant sa conversion par un ordre divin, mais conservant certaines pratiques juives et kabbalistes qui lui vaudront finalement son exil.
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Après de nouveaux contacts avec des Juifs, il est en effet exilé par les autorités ottomanes à
Dulcigno, une petite ville albanophone de l'actuel Monténégro, où il meurt seul en 1676.
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De 1917 à 1922, une épidémie de lettres anonymes s’abat sur la ville de Tulle.
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Glissés dans les paniers des ménagères, abandonnés sur les trottoirs, les rebords des fenêtres et jusque sur les bancs des églises, ces centaines de courriers qui dénoncent l’infidélité des uns, la mauvaise conduite des autres alimentent toutes les conversations et inquiètent les habitants.
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Peu à peu, une atmosphère de suspicion recouvre la ville : quel est donc ce mystérieux anonyme et que recherche-t-il ? Quand un greffier de la préfecture, troublé par la réception d’une lettre anonyme, perd la raison et meurt au cours d’une crise de démence, l’enquête policière s’accélère et la presse nationale se précipite à Tulle à la recherche d’un fait divers qui puisse passionner autant les Français que le procès de Landru qui vient de s’achever.
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Les feuilles à scandale ne se trompent pas : l’affaire des lettres anonymes de Tulle se révèle machiavélique et l’instruction riche en rebondissements, du suicide – ou de l’assassinat – d’une présumée coupable à la grande dictée des suspects organisée par un expert graphologue en passant par le dessaisissement du juge qui a eu la mauvaise idée de faire appel à un voyant pour y voir plus clair.
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Une fois le coupable identifié, ce fait-divers qui a défrayé la chronique aurait pu être oublié s’il n’avait servi de source d’inspiration à Henri-Georges Clouzot pour réaliser Le Corbeau en 1943, un film noir et maudit, peut-être le chef-d’œuvre du cinéma des années noires que les censeurs de la Libération ont stigmatisé pour avoir donné une image peu reluisante de la France occupée.
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Si le Corbeau a durablement éclipsé l’histoire dont il est issu, l’affaire des lettres anonymes de Tulle mérite mieux que l’oubli car la réalité, noire, surprenante, diabolique, dépasse sans doute la fiction de Clouzot.
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Une sale rumeur de Anne Fine
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À partir d’une “ sale rumeur ” (une accusation de pédophilie) qui vient bouleverser la vie d’une femme et de ses trois sœurs, et avec une impertinence jubilatoire — à la fois cruelle, tendre et drôle —, Anne Fine bâtit ici un roman qui démonte les rouages de la vie familiale américaine, renvoie chaque personnage à son inconséquence et confronte sa vérité à celle de l’autre.
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La rumeur d'Orléans de Edgar Morin, Bernard Paillard, et Claude Fischler
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Une rumeur étrange (la disparition de jeunes filles dans les salons d'essayage de commerçants juifs) s'est répandue, sans qu'il y ait la moindre disparition, dans la ville dont le nom symbolise la mesure et l'équilibre : Orléans. Edgar Morin et une équipe de chercheurs ont mené l'enquête sur place.
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Pourquoi Orléans ? Pourquoi des Juifs ?
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Pourquoi et comment se propage une rumeur ? Cette rumeur véhicule-t-elle un mythe ? Quel est ce mythe et que nous dit-il sur notre culture et sur nous-mêmes ?
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Des questions se posent : un antisémitisme jusqu'alors latent s'est-il à nouveau éveillé ? N'y a-t-il pas, dans nos cités modernes, un nouveau Moyen Age qui s'avance ?
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Haro sur l'Histoire officielle !
Prétendre, comme on l'affirme généralement, que Jeanne d'Arc a sauvé le royaume de France est contestable, si l'on remarque avec Alfred Sauvy qu'en fait il s'agissait d'une lutte de dynasties rivales et non d'un conflit entre nations.
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Autre exemple parmi cent autres : le discours traditionnel tend à accréditer l'idée que le Front Populaire a apporté un considérable progrès social, alors qu'en vérité il a plutôt profité d'un regain économique qu'il a ensuite gâché, manquant ainsi de peu une immense victoire politique.
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De même, la guerre de 14, la crise de 29, le New-Deal, l'Occupation ou l'exode rural sont-ils bien ce qu'on en dit aujourd'hui ?
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Observateur minutieux, témoin et acteur de la vie économique depuis plus de cinquante ans, Alfred Sauvy s'est attaché, dans ce livre extrêmement documenté qui bouleverse bon nombre d'idées reçues, à comprendre, pourquoi et comment les événements sont transformés pour acquérir un sens qui frappe et qui plaise.
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Chacun s'appuie sur les données du passé pour justifier ses options présentes. Mais l'Histoire est déformée par l'écho, le désir de séduire et la méconnaissance des faits réels : elle n'est pas la vérité.... Et si l'Histoire n'était que rumeur ?
Envie de lire...

La Rumeur de Konitz : Une affaire d'antisémitisme dans l'Allemagne 1900 de Helmut Walser Smith
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Konitz (Prusse), printemps 1900.
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On découvre, pris dans les glaces, le corps d’un jeune homme dépecé et vidé de son sang. Aussitôt les bien-pensants de la bourgade font courir le bruit qu’on a affaire à un « crime rituel »… et désignent comme coupable « idéal » le boucher juif de l’endroit.
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L’enquête aura beau prouver que ce dernier n’a rien à se reprocher, la population ne veut rien entendre, parle de complot juif, menace de faire justice elle-même… tant et si bien qu’on décide en haut lieu de dépêcher la troupe sur place pour faire entendre raison aux cervelles échauffées.
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L’auteur, américain d’origine allemande, considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs historiens de l’antisémitisme, ne se contente pas de reconstituer, documents à l’appui, cette affaire un peu oubliée mais qui à l’époque fit grand bruit ; il en raconte les épisodes - assez sidérants, il faut bien le dire - avec la minutie inquiète d’un auteur de thriller ; mais surtout il analyse les effets dévastateurs que peut provoquer le phénomène de la « rumeur » dès lors que ses instigateurs ont décidé de l’associer à l’idée de « complot »…
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Une enquête à laquelle les événements récents, dans le sillage des attentats du 11 septembre, confèrent une troublante actualité.
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La Rumeur de Venise de Germano Zullo
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Un pêcheur retire des eaux de la lagune vénitienne un étrange et gros poisson... Ce qui suscite immédiatement la curiosité des badauds errant sur le débarcadère.
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Les langues se délient et la rumeur court au milieu des activités quotidiennes de chacun. Elle se répand de balcons en terrasses, des femmes aux enfants en passant par les gondoliers.
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Certains parlent d’espadon là où d’autres évoquent un requin-marteau, voire une baleine. Et s’il s’agissait finalement d’une vraie sirène ?
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Malicieux et coloré, cet album tout en images, invite le lecteur à une quasi représentation théâtrale dont les canaux vénitiens tiennent lieu de décor. Original et fantaisiste, éventuellement un peu déroutant, il offre un aspect ludique par sa forme de livre-accordéon à manipuler avec précaution et peut permettre la libre expression de l’imaginaire de l’enfant.

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