mercredi 16 juillet 2008

Esmahan Aykol : Meurtre à l’hôtel du Bosphore

livre de l'été
polar turc

Kathy
Hirschel a deux passions : les romans policiers et Istanbul. C'est pourquoi la jeune Allemande a ouvert la première librairie dédiée aux polars de la ville turque où elle vit. La venue de sa vieille amie et célèbre actrice, Petra Vogel, pour tourner un film, va bientôt lui permettre de tester ses qualités de détective.
Car la grande coproduction germano-turque a vite fait de tourner court : Kurt Müller, le réalisateur, est retrouvé assassiné dans sa baignoire de l'hôtel du Bosphore ; Petra fait partie des suspects.
L'enquête piétine, et Kathy, ayant eu une brève liaison avec l'inspecteur chargé de l'affaire, est bien placée pour le savoir.
Poussée par la curiosité, elle décide de suivre ses propres pistes...

Lire, juin 2006
Une libraire installée à Istanbul mène l'enquête. Un polar qui détourne les clichés sur l'immigration.

Il y a des Allemands en Turquie et des Turcs en Allemagne. Tous n'ont pas émigré dans la même proportion ni, surtout, dans les mêmes circonstances. De nos jours, cinquante mille Allemands, en majorité retraités, flemmardent sous l'azur du Levant.
Deux millions de Turcs vivent de leur travail en Allemagne. Voici que paraît en France le premier roman d'une jeune Turque, Esmahan Aykol, où, pour une fois, la question de l'intégration est renversée.
Le soupçon ne pèse pas sur un immigré turc, mais sur une immigrée allemande.
Depuis douze ans qu'elle est installée à Istanbul, Kathy Hirschel, l'héroïne de Meurtre à l'hôtel du Bosphore, mérite-t-elle d'obtenir son brevet d'intégration à la société turque?
Aussi irrévérencieuse qu'inaccoutumée, la question est anecdotique au regard du décor, des personnages et de l'intrigue.
Ce polar a déjà reçu le meilleur accueil tant en Turquie qu'en Allemagne. Disant tout haut aux uns ce qui se murmurait tout bas parmi les autres, et inversement, Esmahan Aykol, qui évolue entre Istanbul et Berlin, torpille les préjugés et les malentendus: la franchise et l'humour rapprochent
Affublée d'un employé qui manque le travail sitôt tombé amoureux d'un homme, épiée par l'inévitable et cafardeur vendeur de thé, Kathy passe la journée dans une des ruelles de Koulédibi, quartier très animé d'Istanbul. Cela fait trois ans qu'elle y tient une librairie spécialisée dans le polar.
Le soir, elle regagne les hauteurs de Beyoglou, sur la rive asiatique du Bosphore.
Prié de lui livrer ses provisions à l'aide du panier que, comme tant de Stambouliotes, elle a coutume de hisser par la fenêtre, l'épicier n'est pas le seul de ses voisins immédiats à l'appeler «Tante Kathy».

Deux ou trois difficultés l'assombrissent.
Car, outre une place de stationnement et un Jules, deux faveurs aussi rares à Istanbul qu'à New York, Kathy veut trouver l'assassin d'un cinéaste allemand, tué avant d'avoir pu tourner une image.
Kurt Müller a été électrocuté - au sèche-cheveux! - dans la baignoire de sa suite à l'hôtel du Bosphore, le palace prisé d'Istanbul. Kathy ne se serait jamais mêlée à l'affaire si la première personne suspectée n'avait été, à peine fêtées leurs retrouvailles, sa compatriote Petra, l'amie d'enfance devenue une célèbre comédienne en Allemagne, et si elle n'avait été convaincue - en dépit de la bonne volonté d'un séduisant commissaire - de l'enlisement de l'enquête policière.
Grisé du parfum des mimosas, du brouhaha des cafés et des délices de la table, le lecteur doit résister à la tentation de s'en aller goûter, par le premier avion, les artichauts à l'huile du Hadji Halil, les viandes rôties de Yechilkeuy ou même, entre deux séismes, des lèvres en feu baignées de raki glacé. Qu'il parte ou qu'il reste, le lecteur ne décollera pas ses fesses de l'ottomane.
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Note :
Il semble que ce soit le seul roman traduit en français de cet auteur.
Je le commence ce soir, suite de l'article demain!!!
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Note 2 :
Me voilà a mi-chemin du livre... passionnant ! vraiment une très bonne surprise, et en plus pas mal d'humour. Encore un roman a classer dans les anti-morosité.

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