Février 1349. Un rat moribond appartenant à un saltimbanque vient choir dans l'immense chaudron d'une daube mijotant pour tes festivités de Mardi gras : c'est le début de la Peste noire à Manosque...
Sous les remparts du village, un cavalier se régale du funeste spectacle : Lombroso, peintre officiel du duc de Mantoue, est venu trouver dans les cadavres encore chauds de la peste provençale une inspiration pour achever sa " descente aux Enfers ".
La même nuit, une procession de jeunes nonnes du couvent des clarisses de Mane quitte le château des Hospitaliers de Jérusalem, à Manosque.
Ployant sous l'effort, elles tirent derrière elles un lourd chariot dissimulant une forme non identifiée qu'elles cachent dans leur crypte avant d'être soudain massacrées...
Histoire d'un trésor inestimable quoique sans valeur, Chronique d'un château hanté fait revivre la Provence d'autrefois en racontant les aventures de six générations du XIVe siècle à nos jours.
Étourdissant son lecteur d'un suspense baroque, Pierre Magnan orchestre une palpitante remontée dans le temps et la nature de l'homme.
Biographie de l'auteur
voir le site officiel de l'auteur : http://www.lemda.com.fr/
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Pierre Magnan a publié l'essentiel de son œuvre chez Denoël, dont Laure du bout du monde, son dernier roman, en 2006.
Auteur français né à Manosque le 19 septembre 1922. Études succinctes au collège de sa ville natale jusqu'à douze ans.
De treize à vingt ans, typographe dans une imprimerie locale, chantiers de jeunesse (équivalent d'alors du service militaire) puis réfractaire au service du travail obligatoire, réfugié dans un maquis de l'Isère
Publie son premier roman, "L'Aube Insolite" , en 1946 avec un certain succès d'estime, critique favorable notamment de Robert Kemp, Robert Kanters, mais le public n'adhère pas.
Trois autre romans suivront avec un égal insuccès. L'auteur, pour vivre, entre alors dans une société de transports frigorifiques où il demeure vingt-sept ans, continuant toutefois à écrire des romans que personne ne publie.
En 1976, il est licencié pour raisons économiques et profite de ses loisirs forcés pour écrire Le Sang des Atrides, qui obtient le prix du Quai des Orfèvres en 1978.
C'est à cinquante-six ans, le départ d'une nouvelle carrière où il obtient le prix RTL-Grand public pour La Maison Assassinée,
le prix de la nouvelle Rotary-Club pour Les Secrets de Laviolette et quelques autres.
Pierre Magnan vit aujourd'hui à Forcalquier. La sagesse lui a dicté de se rapprocher des lieux habités et de se séparer des surplus.
C'est ainsi que sa bibliothèque ne se compose plus que de 25 volumes de "la Pléiade" et de quelques livres dépenaillés pour avoir été trop lus. Il aime les vins de Bordeaux (rouges), les promenades solitaires ou en groupe, les animaux, les conversations avec ses amis des Basses-Alpes, la contemplation de son cadre de vie. Il est apolitique, asocial, atrabilaire, agnostique et si l'on ose écrire, aphilosophique
Quelques titres lus:
Au début du siècle, cinq personnes sont massacrées à coup de couteau dans une auberge de Haute-Provence.
En 1920, un survivant croit découvrir les coupables, mais deux d'entre eux, un nouveau riche et le propriétaire d'un moulin a huile, sont assassinés à leur tour avant que Séraphin Monge ait pu accomplir sa vengeance.
Le justicier Monge entreprend alors de démolir la maison maudite de fond en comble...
Rue Prête-à-Partir, une nuit, un long cadavre vêtu d'un ensemble de sport bleu ciel orné d'un grand Gentiane en lettres jaunes attend, en leur barrant la route, les éboueurs de la ville de Digne.
Jeannot Vial a été assassiné.
Six mois plus tard, c'est au tour de Jules Payan. Deux hommes beaux et jeunes.
Il y aura une troisième victime, puis une quatrième : la vieille Adélaïde de Champclos, qui devait connaître l'assassin. C'est bien sûr le commissaire Laviolette qui mène l'enquête.
" C'était un alignement de cinq cadavres dans un ordre parfait.
A égale distance les uns des autres, les orteils dressés vers le ciel, les paletots reboutonnés, même s'il était patent qu'ils eussent subi quelque désordre, les mains ouvertes dans le prolongement des bras collés au corps, les yeux fermés et tous comme au garde-à-vous.
On avait dû profiter de ce qu'ils étaient encore chauds pour procéder à cette mise en scène. "
Crime politique, affrontement entre bandits de grand chemin ou implacable vengeance ?
Le célèbre commissaire Laviolette dépérit à cause d'un chagrin d'amour, ce qui, à soixante-quinze ans, pourrait paraître comique à tous ceux qui n'ont pas encore soixante-quinze ans.
Le juge Chabrand lui confie l'enquête sur deux crimes qui auraient pu passer pour des accidents si le tueur n'avait pris la peine de fixer sur ses victimes une page d'agenda à l'aide d'une épingle à linge.
Son inépuisable connaissance de la Haute-Provence et le hasard feront le reste. Quant à savoir si le parme convent à Laviolette...
Contre la porte du cimetière de Barles, près de Digne, il y a une boîte aux lettres qu'on ne remarque jamais.
Pourtant, dans les années soixante, l'assassin à la belle écriture l'a parfois utilisée.
C'était l'époque où Pencenat Emile creusait sa tombe, dimanche après dimanche.
Il a été le premier à voir l'une de ces étranges missives, annonciatrices d'une vengeance à retardement.
Trois histoires à suspense dont le célèbre commissaire fut, aux trois âges de sa vie, l'un des protagonistes ou le témoin privilégé.
" Le fanal ", où Laviolette rencontre une vieille campagnarde fantomatique qui a eu trois maris assassinés et pour lesquels, chaque fois, un fanal fut l'arme du crime.
Dans " Guernica ", Laviolette va être témoin d'un spectacle effrayant, véritable cauchemar qui le rendra à jamais misanthrope de lui-même.
L'été de ses quatorze ans, au début des années 20, alors qu'il est apprenti dans l'imprimerie locale, une naine, à la fois méprisée et crainte, est tombée amoureuse de Jean, le narrateur.
Le cadre de ce roman fortement autobiographique est une petite ville agricole de la Provence chère à l'auteur, et plus précisément la place principale flanquée, côté soleil, des demeures des notables et, côté ombre, des petites maisons des " dames du Nord ", éternelles observatrices et commentatrices des faits et gestes de tout un chacun.
La Sanson, espèce de sorcière discrète qui vit dans une impasse, tire en partie les fils d'une intrigue amoureuse à sens unique puisque Jean, lui, n'aime pas la naine.
Chronique d'un été torride et roman d'apprentissage, tendre et douloureuse éducation sentimentale, La naine est sans conteste un des plus beaux livres de l'auteur de La maison assassinée et des Courriers de la mort.
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Autres titres :
Olivier Baussan, qui a toujours vécu dans les Basses-Alpes, a fondé la société L'Occitane, spécialisée dans les savons, les huiles et les parfums.
Partie de rien, son aventure aboutit à la création d'une marque connue dans le monde entier.
C'est par amour de la Provence que Pierre Magnan a voulu raconter cette histoire hors des sentiers battus, qui semble tout droit sortie de l'un de ses romans. Pour rendre hommage à la magie des arômes et des paysages.
" Ils étaient tous autour du poêle quand il entra. Le vent d'automne dérangea la fumée de leurs pipes. Eux, devant cet homme encombré de deux valises, avec son chapeau mou et son imperméable clair, le prirent pour un monsieur.
Mais, s'avançant au milieu de la pièce et rencontrant la mère Raffin qui venait en toute hâte sur ses pieds plats, il toucha son chapeau. - Je vous demande pardon, dit-il, est-ce qu'il serait possible de voir le maire ?
Pourrier se leva.
- C'est moi.
Il enleva sa pipe de la bouche.
- Je parie que vous êtes le nouvel instituteur ?
- Juste, dit l'homme.
" Ainsi Barles fait-il son entrée, à l'automne 42, dans l'unique café de Cluze, village des Hautes-Alpes perché sous la dent de Cervières.
Au même moment, deux jeunes gens, l'un juif, l'autre communiste, viennent de s'échapper de la citadelle de la vallée et grimpent à travers bois, droit vers l'ancien cimetière de Cluze...
" Au Contadour (en 1937, Pierre Magnan a quinze ans), quand Giono, Lucien ou Fluchère ne nous font pas la lecture, la grosse question est de savoir ce qu'on fera en cas de guerre : renvoyer son fascicule de mobilisation, résister aux gendarmes, faire un fort Chabrol de la paix, se laisser fusiller sur place et pour les femmes se coucher sur les rails dans les gares.
Je n'entendrai jamais Giono, ni ici ni ailleurs, prendre parti dans ce débat autrement qu'en s'engageant personnellement. Jamais il ne donnera de directives à quiconque.
"Marchez seul. Que votre clarté vous suffise"
- "Je n'écris pas pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte en soi."
" Ce n'est pas une hagiographie de Giono que propose Magnan mais un récit minutieux de leurs rencontres quasi quotidiennes pendant tant d'années, à Manosque.
C'est aussi un double portrait, du maître dont l'adolescent s'émerveille, et de l'apprenti qui tait jalousement que lui aussi rêve d'écriture.
Poursuivant la confession d'un enfant du siècle dernier commencée avec L'amant du poivre d'âne et Apprenti, Pierre Magnan met en scène les dessous d'une patrie française curieusement enlisée dans la guerre et nous régale des paradoxes de sa liaison avec une femme mûre qu'il n'aime pas: Thyde Monnier.
Sous la coupe éclairée de cette romancière à succès des années 40-50, véritable " monstre sacré ", le jeune Pierre multiplie les infidélités cuisantes ou heureuses, fête ses vingt ans sur le tournage d'un film avec Fernandel, atterrit dans un camp de jeunesse pétainiste, fuit le S.T.O. et la Résistance, rencontre Giono, et, gravitant dans les milieux de l'édition, se lance lui-même dans une aventure littéraire sans espoir...
Roman autobiographique porté par une écriture vivante, savoureuse, Un monstre sacré restitue sur un ton merveilleusement décapant et drôle le destin d'un tout jeune homme pris dans les tourmentes de l'Histoire
Je n'ai pas accompli mon rêve d'enfant: devenir maçon.
Mais à seize ans, j'ai écrit Périple d'un cachalot, un roman de trois cent cinquante pages qu'on lit encore aujourd'hui.
J'ai donc décidé de raconter ma vie dans un livre qui ressemble comme un frère à l'un de mes romans.
Une vie d'éveils et de talents précoces, mais aussi de conditions difficiles.
Mes lecteurs y apprendront que je fus apprenti dans une imprimerie pour cinq francs par semaine.
Que j'ai aimé dès douze ans la femme que j'ai eu la douleur de perdre en l'an 2002.
Qu'à l'âge de treize ans je connus la guerre et les vraies épreuves, mais que les soirs d'hiver et les collines de Provence ne cessèrent jamais de m'émouvoir et de me consoler de tout.
Que j'ai appris bien plus à l'imprimerie qu'à l'école.
Qu'à quinze ans j'ai rencontré Giono et tout ce qui l'entourait la musique, les grands écrivains, la dimension du monde.
Bref, j'ai décidé de dire la vérité dans un véritable roman autobiographique où le lecteur retrouvera bien des personnages, des lieux et des instants de grâce qui parcourent mon oeuvre de fiction
Qui aurait dit à Laviolette, venu à Banon, Basses-Alpes, pour y déguster une omelette aux truffes, qu'il y trouverait un nid de hippies assassinés ?
Qu'il se casserait le nez sur un tombeau protestant depuis longtemps désaffecté et qu'il serait obligé de partager ses lauriers avec une truie nommée Roseline ?
Comme d'ordinaire d'ailleurs, la solution du mystère n'apparaîtra à Laviolette que par hasard au terme d'une série d'échecs, lesquels coûteront une vie humaine à chaque coup.
Quand on a le privilège d'être natif, le monde de votre pays ne se découvre pas de l'extérieur comme une planète inconnue, il ne s'explore pas.
On implose en son giron. Orgueil ? Que non pas. Humilité au contraire.
Ainsi ai-je surgi au crieur de la Provence liant connaissance avec mon berceau par mes oreilles d'abord.
Je parle surtout d'une Provence disparue. Celle de mon enfance et de ma jeunesse.
Je parle aussi d'une Provence inconnue, celle qui ne se voit pas, celle sur quoi il faut pointer du doigt pour attirer l'attention.
Je parle enfind'une Provence restreinte, En fait, celle-ci ne dépasse pas la limite des Alpes-de-Haute-Provence, pays qui en dépit qu'on en ait reste mystérieux et secret.
Le livre est écrit à la demande de mes lecteurs qui achètent mes ouvrages comme des guides pour se promener dans mes paysages, car si les histoires que je raconte sont inventées, les lieux où elles se déroulent en revanche sont rigoureusement conformes à la réalité. Pierre Magnan
" - Qu'est-ce que ça veut dire aimer ?
- Je l'ai lu dans un livre, dit Laure.
- À la maison, depuis que je suis né, personne, tu entends bien ? personne ! n'a jamais prononcé ce mot.
Le mot aimer et le mot tendresse n'ont jamais fait souche ici.
Le bonheur, ajouta le grand-père, c'est une distraction de riches " Voici ce qu'on pense du sentiment à Eourres quand Laure naît.
Cette phrase du livre est comme une fiche d'état civil pour Laure qui pèse sept cent cinquante grammes à sa naissance. Pas plus qu'Eourres on ne peut l'inventer parce que seul ce pays pouvait permettre cette naissance.
Il est impossible de concevoir, si on ne les a pas vus, ces montagnes, cette géologie démentielle, ce chaos de la fin des temps ou de leur début.
Songez au silence, à l'isolement, mais songez à l'obstination de Laure qui à trois ans demande à apprendre à lire et à six conduit le troupeau.
Songez à cette petite fille perdue dans ce pays sans grâce qui veut échapper non pas à sa condition mais à son ignorance de la vie. Songez à tout ce qu'elle va devoir braver si elle y parvient. P.M.
Connaissez-vous la légende du chêne, immense et majestueux, qui domine le petit village de Montfuron depuis la nuit des temps ?
On raconte que, lorsque la mort rôde, l'arbre se met à brûler...
Les étranges pouvoirs de cet oracle mystérieux déchaînent les peurs, les passions et les convoitises.
Certains sont prêts à tout, même à tuer, pour s'en emparer. Une histoire pleine de surprises et de sortilèges où un arbre joue le rôle du destin.
Sujet : Chronos et Zeus ont été jetés hors du ciel par un nouvel occupant (!).
Se promenant dans le vaste monde, dans le Triève en l'occurence, ils font un cadeau exceptionnel à un jeune enfant qui vient de naître : il sera capable d'arrêter le temps.
Comment le jeune Elie va-t-il utiliser ce talent, dès qu'il aura connu l'existence de ce don très particulier ?
Commentaire : Un roman original, par son sujet comme par son style. L'auteur utilise cependant un vocabulaire compliqué, dont la lourde richesse risque fort d'entraver la compréhension des jeunes lecteurs.
L'usage fréquent du passé simple et les mots absents du dictionnaire ajoutent à la difficulté. Certaines descriptions très réussies et assez courtes seront-elles appréciées à leur juste valeur ?
Les adultes, en revanche, pourront s'en régaler. L'ironie évidente de l'écrivain peut sembler hermétique aux adolescents, et elle est emprunte d'un mauvais goût évident, dans les premieres lignes du récit : Le respect le plus élémentaire est dû à toute religion
Qui a précipité Jeanne, l'aide-soignante de Rogeraine, la belle infirme, du haut de la citadelle de Sisteron, pendant la représentation de " La tour de Nesles " ?
Qui s'acharne à jeter dans le vide, l'une après l'autre, ses autres aide-soignantes ?
Présent par hasard à Sisteron, le commissaire Laviolette, retraité de la police, va essayer - non sans difficultés - de démêler l'écheveau de cette sombre affaire, sur fond de souvenirs de la Seconde Guerre mondiale.
Un vrai roman policier, complexe à souhait.
Pierre Magnan nous conte ici sa petite enfance, d'aussi loin que ses souvenirs reviennent, et à leur gré, entre 1925 et 1931.
Il naît dans les Alpes-de-Haute-Provence - le cadre de l'essentiel de ses romans -, à Manosque. À l'époque, le village compte 3 500 habitants. La plupart vivent de la terre.
Chaque foyer a sa bête de somme - âne, cheval ou mulet - et une charrette ; on parle le patois.
Les tantes, les oncles, les amis proches, l'inoubliable Marie Priape, les voisins... de ces gens de Manosque, Magnan brosse de savoureux portraits, truculents, tendres, et toute la vie du village est recréée.
Non sans nostalgie, toutefois : car Magnan se rappelle avoir vu les anciennes structures, que ses ancêtres croyaient éternelles, se transformer ou disparaître, en même temps que la langue provençale, les bêtes de somme, et l'odeur pourtant tenace, associée à l'enfance, du poivre d'âne.
« C'était un équipage de fière allure qui s'éloigna finalement du quai de Fronsac à grand renfort d'ordres et de claquements de fouet.
Convenablement appareillés de grelins et de chapelières par les industrieux compagnons, les quinze percherons arrachèrent à son inertie le cachalot et sa gueule semblable à une étrave, laquelle se mit lentement à diviser les eaux du fleuve. »
C'est ainsi que commence, lors de l'été 1838, le périple de ce cétacé, organisé pour le compte d'un antiquaire rassis, amoureux d'une cantatrice aux appas dispendieux.
Périple fluvial au long duquel les destins vont se dessiner, se nouer puis se défaire, dans la tendresse, la haine et la violence.
Gigantesque puzzle de passions attisées par un orage d'apocalypse où soufflent tous les dieux d'une nature en colère.
Et comme le fleuve déchaîné qui emporte tout sur son passage, l'écriture de Pierre Magnan tel un torrent d'images nous fascine, nous envoûte et finalement nous emporte sans qu'on puisse seulement faire mine de résister.
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Note : J'aime assez ses polars régionaux... et ses polars historiques. Ce qui fait que très tentée par le dernier.
Note : J'aime assez ses polars régionaux... et ses polars historiques. Ce qui fait que très tentée par le dernier.
Par contre, moins intéressée par ses romans biographiques... enfin jusqu'à présent.
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