vendredi 11 septembre 2009

David Herbert Lawrence - L'Amant de lady Chatterley

11 septembre 1885 naissance de D. H. Lawrence, souvenir de lecture de mes 14 ans...
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L’histoire est celle d’une jeune femme mariée, Constance, Lady Chatterley, dont le mari, propriétaire terrien, est devenu paralysé et sexuellement impuissant.
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Une vie monotone, un mari indifférent et la frustration sexuelle poussent Constance à entamer une liaison avec le garde-chasse, Oliver Mellors. Quand le roman se termine, Constance attend un enfant de Mellors.
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Ils sont provisoirement séparés en attendant d’obtenir le divorce de leurs conjoints respectifs.
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Le roman est le récit de la rencontre de Lady Chatterley et d'Olivier Mellors, d'un difficile apprivoisement, d'un lent éveil à la
sensualité pour elle, d'un long retour à la vie pour lui... ou comment l'amour ne fait qu'un avec l'expérience de la transformation.
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Contexte historique
Publié à Florence à 1928, le roman n’a pas pu être imprimé au Royaume-Uni avant 1960, longtemps après la mort de l’auteur (1930). D.H. Lawrence avait envisagé d’intituler son livre Tenderness (en français, Tendresse), et il a fait d’importants changements au manuscrit original afin de le rendre plus accessible aux lecteurs.
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La publication du livre a provoqué un
scandale en raison des scènes explicites de relations sexuelles, de son vocabulaire considéré comme grossier et du fait que les amants étaient un homme de la classe ouvrière et une femme de la bourgeoisie.
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Lors de la première publication au
Royaume-Uni en 1960, le procès des éditeurs, Penguin Books, sous le coup de la loi sur les publications obscènes (Obscene Publications Act) de 1959, fut un événement public et un test pour cette nouvelle loi qui venait d’être promulguée à l’initiative de Roy Jenkins.
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Cette loi permettait aux éditeurs de textes « obscènes » d’échapper à la condamnation s’ils pouvaient démontrer que l’œuvre en question avait une valeur littéraire. Dans le cas de ce roman, un des arguments de l’accusation était le fréquent usage du verbe fuck (en français, baiser) et de ses dérivés.
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Divers critiques universitaires, y compris
E. M. Forster, Helen Gardner et Raymond Williams, furent convoqués comme témoins, et le procès se termina sur un verdict d’acquittement.
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Le procès fit jurisprudence pour ouvrir la voie à une plus grande liberté d’expression dans le pays.
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David Herbert Lawrence, plus connu comme D. H. Lawrence, (né le 11 septembre 1885 à Eastwood au Royaume-Uni - mort le 2 mars 1930 à Vence en France) est un écrivain britannique, auteur de nouvelles, romans, poèmes, pièces de théâtre, essais, livres de voyage, traductions et lettres.
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Son roman Amants et Fils raconte l'enfance troublée de Paul Morel entre un père mineur alcoolique et une mère mal mariée, avide de voir ses fils se promouvoir socialement, ainsi que ses difficultés sentimentales au cours de ses premières amours résultant de son attachement affectif extrême à cette mère.
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Ses œuvres sont une réflexion sur les effets déshumanisants de la modernité et de l'industrialisation, ce à quoi il se réfère en parlant de « monde mécanique » par opposition à un monde « organique » ou « phallique » où la « tendresse », c'est-à-dire une sexualité dépourvue de culpabilité, peut apporter un remède.
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Lawrence confronte des considérations relatives à la force des émotions et à la force vitale, à la spontanéité, à la sexualité et aux comportements instinctifs faisant de lui une icône dans une période influencée par Freud et Nietzsche.
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Ayant passé plusieurs années au Mexique et au Nouveau-Mexique, Lawrence a aussi été très impressionné par les religions ancestrales des Indiens et a ainsi cherché à explorer les possibilités de régénération de l'homme blanc par un retour au « sacré primitif ». Il se fait ainsi l'un des représentants modernistes fortement influencés par l'œuvre ethnographique de James George Frazer.
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illustration : San Cristobol, New Mexico. D.H. Lawrence grave
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Les opinions troublantes de Lawrence sur la
démocratie, la sexualité, les femmes, la virilité, les races, etc., lui attirèrent beaucoup d'ennemis déjà de son vivant, une persécution officielle, la censure et une mauvaise perception de son œuvre créative durant la seconde partie de sa vie qu'il passa volontairement en exil se décrivant lui-même comme un « pèlerin sauvage ».
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L'influent T. S. Eliot participa dans une grande mesure à répandre l'idée que Lawrence était un écrivain « sans moralité » (dans After Strange Gods).
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À sa mort, sa réputation de pornographe a masqué son véritable talent.
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À la suite d'Aldous Huxley, Edward Morgan Forster, dans une nécrologie, a contesté cette perception, le décrivant comme « le plus imaginatif des romanciers de notre génération ».
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La réhabilitation de l'écrivain a débuté dans les années 1950, notamment grâce au critique influent de Cambridge F. R. Leavis qui a mis en avant son intégrité artistique et son sérieux moral situant la plupart des œuvres de fiction de Lawrence dans la « grande tradition » du roman anglais.
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Ayant senti le lien profond existant entre
esthétique, sexualité et idéologie, D. H. Lawrence est aujourd'hui considéré comme un penseur visionnaire et un représentant significatif du modernisme britannique, bien que quelques féministes aient mis en cause certains propos sur les femmes et la sexualité que recèlent ses œuvres (Kate Millett, Sexual Politics, Virago, 1970).
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L'un de leurs principaux arguments repose sur le « phallocentrisme » de Lawrence qui, pour être réel, n'en est pas moins incompris et mésinterprété. En prônant un respect mystique à l'égard de ce qu'il nomme le « phallus », Lawrence se rapporte davantage aux cultes dionysiaques phalliques des Grecs Antiques ou au lingam de l'hindouisme qu'à un phallocratisme idéologique tel qu'on pouvait le comprendre après le discours féministe des années 1970.

4 commentaires:

Cécile Qd9 a dit…

Lundi je mets en ligne ma critique d'un de ses romans que je n'ai pas aimé du tout. Il faut dire que je n'avais pas non plus aimé L'amant de Lady Chatterley que je n'avais d'ailleurs pas terminé.

Sur le plan littéraire je trouve ça très moyen et sur le plan humain sa misogynie me hérisse le poil.

Et toi, quels livres de lui as-tu lu et les as-tu aimés ?

Cécile Qd9 a dit…

sans compter que sur le plan sexuel c'est parfaitement inodore...

mazel a dit…

En effet... mais le plaisir de lire un livre qui sent "le souffre"...

souvenir également d'une sacrée paire de claque, lorsque mon père c'est rendu compte que ça n'avait pas grand chose à voir avec "le club des 5" ni avec les romans d'amour de ma mère...

bises

mazel a dit…

je la lirai avec plaisir.

rien lu d'autre de lui... je l'ai également trouvé ennuyeux... donc, pas eu envie d'en lire un autre...

et puis, maintenant l'auteur me semble tellement antipatique, que je doute fort de m'y mettre.

bises