mercredi 9 septembre 2009

dicton et souvenirs de lecture...

J'ai hésité (zt non j'ai hésiter) à choisir ce thème pour les souvenirs du jour... celui de l'esclavage me tentait plus, mais vaste sujet et bien trop long pour cet après-midi...
dicton du jour :
Septembre emporte les ponts,
Ou tarit les fontaines
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saint du jour :
Saint-Pierre Claver Fils d’un agriculteur espagnol. Après avoir effectué des études à l’Université de Barcelone, il entre chez les Jésuites et s’engage comme missionnaire en Amérique.
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Dès lors, il consacre le reste de sa vie à la défense des esclaves qui travaillent dans les plantations des environs de la ville de Carthagène, en Colombie (1581-1654)
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il est le patron des esclaves, des missions étrangères et des personnes de couleur noire. Il est invoqué pour combattre l’esclavage et pour favoriser la justice inter raciale
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illustration : pont d'Avignon
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Alors, parlons de ponts...


Ponts et viaducs

Une confusion est souvent faite avec le mot «
viaduc » qui désigne un ouvrage ayant la même fonction mais qui présente une hauteur ou une longueur, parfois les deux, plus grande que celle qu'exigerait la seule traversée de la rivière ou de la voie à franchir.
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Ainsi on parle de pont et de ses viaducs d'accès, et par extension, tout ouvrage de cette sorte est appelé « viaduc » et ceux ayant un grand nombre de travées. Ainsi certains ouvrages peuvent avoir deux dénominations comme le
pont de l'île d'Oléron ou viaduc d'Oléron.
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Le plus grand pont du Moyen Âge a été celui de Trezzo, en Italie, construit en 1377, dont l'ouverture de 72 mètres dépassait largement tout ce qui avait été fait jusque là. Il a été détruit au cours d'une guerre locale en 1416.
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Le pont de Vieille-Brioude, sur l'Allier, en France, avec ses 54 mètres d'ouverture, est alors devenu , pour plus de quatre siècles, la plus grande voûte du monde. Il s'est effondré en 1822, par défaut d'entretien.
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Au XXe siècle, le plus grand pont en maçonnerie construit en
Occident est le pont du Syratal (pont Frédéric-Auguste au moment de sa construction) à Plauen, sur la Weisse, qui présente une portée de 90 mètres.
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Il dépasse de 5 mètres le pont Adolphe, dit pont de Séjourné, construit sous le règne du Grand-Duc Adolphe et mis en service en 1903.
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L’arrivée de nouvelles techniques de construction utilisant l’acier, comme les ponts suspendus ou les ponts en béton armé, sonna brutalement la fin de la construction des ponts en maçonnerie dans le monde occidental.
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En
Chine, des ponts en maçonnerie de grande portée ont encore été construits au XXe siècle. Le record absolu est atteint en juillet 2000 avec le pont de Dahne, sur l'autoroute de Jin-Jiao, dans la province de Shanxi en Chine avec une portée de 146 mètres.
illustration : viaduc de Millau.

Quelques souvenirs de lecture...

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Il retrace la souffrance des soldats alliés prisonniers, obligés par les Japonais de construire une ligne de chemin de fer de 415 kilomètres de long pour relier la Thaïlande à la Birmanie, alors que les Nippons occupaient cette zone.
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Cette liaison a été surnommée voie ferrée de la mort car elle a coûté la vie à des dizaines de milliers de travailleurs enrôlés de force, dont 16 000 prisonniers de guerre alliés réduits en esclavage.
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Près d'un quart des hommes enrôlés dans ces travaux succombèrent d'épuisement et de maladies (choléra, malaria et dysenterie). Le point sensible était la construction d'un pont sur la rivière Kwae Yai, dont la première version en bois a été terminée le 17 octobre 1943 à Kanchanaburi.
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C'est autour de ce point historique que Pierre Boulle articule son récit.
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Un très beau roman que je pense relire cette année...
Le Pont sur la Drina de Ivo Andric
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« Il n’y a pas de constructions fortuites, sans rapport avec la société humaine dans laquelle elles ont vu le jour, avec ses besoins, ses aspirations et ses conceptions, de même qu’il n’y a pas de lignes arbitraires ou de formes gratuites en architecture.
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La naissance et la vie de toute grande et belle construction utile, son rapport avec le milieu dans lequel elle a été édifiée, portent souvent en eux des drames et des histoires complexes et mystérieuses. »
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En 1942, la Serbie est occupée par l’Allemagne nazie.
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Le grand écrivain d’origine croate Ivo Andrić se trouve à Belgrade, et il décide d’y écrire un roman, pour transmettre l’histoire de sa région d’origine : la Bosnie. Terre de passage, de frontière, de rencontres et de conflits, rien ne pouvait mieux symboliser son essence qu’un pont.
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Ce pont est celui de Višegrad, commune frontalière entre la Bosnie et la Serbie, ancien point de rupture et d’échanges entre Orient et Occident, qui devient pour le romancier un prisme pour le dévoilement de quatre siècles d’histoire, depuis sa construction chaotique au XVIe siècle par l’Empire turc jusqu’à sa destruction partielle en 1914.
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« Le peuple ne garde en mémoire et ne raconte que ce qu’il peut comprendre et réussit à transformer en légende. »
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Avec pour matériau de départ les plus grands faits historiques comme les plus petites chansons populaires, Ivo Andrić raconte en toute simplicité anecdotes révélatrices et bouleversements politiques, et le fil historique se déroule lentement sur ce pont, à mesure que l’écrivain fait jaillir les souvenirs de cette mémoire de pierre et les érige en autant de contes, rendant l’histoire vivante car incarnée et la littérature passionnante car historique.
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Le pont voit se croiser des Turcs, des Serbes, des Musulmans, des Juifs, des Tsiganes, des hommes venus de tout l’Empire austro-hongrois.
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Il voit surtout se nouer des tragédies individuelles et universelles : les Turcs y plantent les têtes de révoltés serbes, une jeune fille musulmane magnifique s’en jette pour fuir à jamais un mariage non désiré, les soldats de l’Empereur autrichien François-Joseph y placardent les actes d’occupation et d’annexion et s’y font accueillir par des représentants des trois religions (musulmane, orthodoxe, juive), un insurgé serbe déguisé en vieille musulmane y berne un soldat autrichien, les obus y pleuvent…
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« Ainsi les générations se succédaient près du pont, mais lui secouait, telle la poussière, toutes les traces laissées par les caprices et les besoins éphémères des hommes. »
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Ainsi s’écrit l’histoire des révoltes serbes du début du XIXe siècle et de la mort lente de l’Empire ottoman, de la domination austro-hongroise et de la Première Guerre mondiale.
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Ainsi s’écrit l’histoire de la modernisation : chemins de fer, conscription, alphabétisation, diffusion des journaux, naissance des nationalismes, guerre mondiale… Ainsi se déroule l’histoire, et le pont reste, demeurant « immuable, comme l’eau qui coulait sous ses arches », à l’exact opposé de l’éphémère du sang, des larmes, de la joie et de l’amour qui le parcourent.
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La littérature et le récit historique se croisent, la sagesse populaire et les considérations politiques se nourrissent, et façonnent une œuvre remarquable, belle et symbolique. Œuvre d’autant plus puissante qu’elle constitue toujours, et à plus forte raison après les horreurs de la fin du siècle passé, un témoignage saisissant de ce que sont depuis des siècles la Bosnie et ses habitants, objets de luttes de pouvoir, ballottés entre cohabitation et déchirements, entre vie et destruction.
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Encore un très beau roman, et pour ceux qui ne connaissent pas encore Léo Pérutz, une bonne façon de découvrir cet auteur exceptionnel...
La nuit sous le pont de pierre de Léo Perutz
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" La belle Esther, l'épouse de Mordechai Meisl, s'éveilla dans sa maison de la place des Trois-Fontaines. La lumière du soleil matinal tombait sur son visage et donnait à ses cheveux des reflets rougeâtres... C'était un rêve ! murmura-t-elle.
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Et nuit après nuit, c'est toujours le même ! Quel beau rêve ! Mais, loué soit le Créateur, ce n'est qu'un rêve. "
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Roman des amours irréelles, roman d'une ville disparue, roman d'une société enchanteresse : dans La Nuit sous le pont de pierre, Leo Perutz ressuscite, avec une maestria digne des kabbalistes qu'il met en scène, la Prague du XVIIe siècle.
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Quatorze tableaux pour peindre les amours merveilleuses de la belle Esther et de l'Empereur, et pour magnifier un monde extravagant, empli de bouffons, d'astrologues, d'alchimistes et de courtisans fébriles, où s'entrelacent les passions.
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Pour Fajardie, j'ai bien aimé ses polars, mais sa grande fresque historique m'a franchement barbée... Et j'ai vraiment aimé ce roman.
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Un pont sur la Loire de Frédéric-H Fajardie
Juin 1940... La Wehrmacht déferle sur la France. Civils et militaires s'enfuient. Bientôt une colonne blindée nazie s'approche de l'un des derniers ponts encore intacts du côté d'Orléans. Sur la rive nord, une compagnie de Sénégalais défend les abords du pont.
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Sur la rive sud, une poignée de volontaires armés d'un canon antichar s'apprête à une résistance désespérée.
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Parmi ces hommes, le sous-officier Henri Dragance, écrivain dans le civil et ancien combattant antifasciste de la guerre d'Espagne.
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En dépit de son humour, de ses réelles qualités militaires, de ses airs désabusés, de sa vie de bohème et de ce détachement que donneparfois la notoriété, Dragance, petite cinquantaine, est en réalité un homme fragile et vulnérable.
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Sur la dernière barricade qui défend les routes du Sud, l'écrivain fera la connaissance de l'une de ses lectrices passionnées, Sylvie, jeune femme d'origine polonaise, mal mariée et malheureuse dans sa condition étouffante de petite-bourgeoise. Le coup de foudre entre ces deux êtres que tout semblait séparer sera immédiat.
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S'appuyant sur des documents historiques, ce livresouligne également le sort atroce que les nazis réservaient aux Sénégalais et celui, guère plus enviable, que certains civils français firent subir à leurs compatriotes qui voulaient résister. Juin 1940 annonce la barbarie nazie et la lâcheté de Vichy. Un pont sur la Loire a été adapté pour la télévision et diffusé dernièrement sur France 2 sous le titre Trois jours en juin.
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Un pont dans la nuit de Carlos Victoria
Emigré cubain, Natan vit en Floride où il partage son temps entre son travail et ses deux maîtresses.
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Une lettre de son père vient bouleverser son quotidien: Natan apprend qu'il aurait un demi-frère de son âge, José, installé lui aussi à Miami.
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Il se lance immédiatement à sa recherche, arpentant la ville sans relâche. Mais les indices glanés sont minces et ne font qu'épaissir le mystère qui entoure ce frère inconnu et fantasmé,: l'enquête tourne à la quête éperdue.
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Sur une photo retrouvée, José apparaît et disparaît tour à tour.
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Natan serait-il hanté pantin spectre ? Jouant sur deux registres - fantastique et intime - Carlos Victoria explore cette étrange frontière où se rencontrent les vivants et les morts. Un pont, dans la nuit est un livre aussi puissant que sibyllin sur le double, le vacillement de l'identité, l'opacité qui demeure en chaque être.
Des livres retrouvés notés sur une ancienne liste...
il suffit de cliquer sur le tire pour voir le résumé...
Un pont de cendres de R. Zelazny
L'autre côté du pont de Mary Lawson
Sur le pont du loup de James Patterson
Un pont d'oiseaux de Antoine Audouard
Le pont de Ran-Mositar de Franck Pavloff
Du Pont liégeois de Deleixhe (le poulpe)

2 commentaires:

Cécile Qd9 a dit…

ça n'a pas l'air très gai tout ça !

mazel a dit…

Je mérite des claques... depuis quelques temps je néglige un peu trop l'orthographe... et là ! dès le premier mot !!! mais à quoi je pense ???

Non, pas vraiment des lectures rieuses, mais tout de même de très beaux livres : Peruts et Andric, surtout.

Pour le pont de la rivière Kwaï, plus de souvenir du film que du livre...

bises