jeudi 5 juin 2008

Agatha Christie : La mort n'est pas une fin



Polars

Seul roman historique de la reine du crime. L'histoire se passe à Thèbes en 2000 av J.C., sous le règne du pharaon Imhotep. Depuis qu'Imhotep a ramené Renisenb, sa nouvelle concubine, rien ne va plus au domaine... Elle l'a ensorcelé et il faut agir vite, avant qu'elle ne prenne complètement le pouvoir.








Sur les bords du Nil, en Égypte, près de Thèbes, 2 000 ans avant Jésus-Christ. Prêtre de la maison des morts, Imhotep doit veiller à l'entretien du tombeau d'un riche notable. En échange, il a reçu de nombreuses terres et des troupeaux.
Ce propriétaire avisé n'a pas confiance dans l'esprit d'initiative de sa progéniture à qui il impose ses décisions.
Devenue veuve, sa fille Renisenb revient vivre au domaine familial, et perçoit vite les tensions générées par cette dictature patriarcale. Les choses s'aggravent lorsque Imhotep rentre de Memphis accompagné de Nofret, une beauté de 18 ans présentée comme sa concubine.
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Le ton monte entre le père et ses fils à qui il reproche de n'avoir pas respecté ses consignes. Lorsqu'il repart régler quelques affaires, Nofret préfère rester seule au sein d'une famille hostile. Elle est jeune, belle et sait fort bien s'y prendre pour devenir riche. Pourtant, cet esprit machiavélique ignore que son attitude va déclencher une série de meurtres. Ce huis clos familial et les rivalités qui en découlent constitue l'unique roman historique d'Agatha Christie. Bien qu'elle ait choisi l'Égypte antique comme décor exotique, son intrigue reste résolument moderne. Une autre singularité de ce roman tient à l'absence de détective car délaissant ses habituelles enquêtes, la reine du crime a préféré écrire une chronique criminelle fluide et bien enlevée.
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Agatha Christie (1890-1976) : Son père disparaît alors qu'elle n'a que onze ans: Agatha Miller commence alors à écrire des poèmes et rêve de devenir pianiste. Elle admire Gaston Leroux et sa soeur lui lance un défi: faire aussi bien que Le mystère de la chambre jaune! Résultat: La mystérieuse affaire de Styles (1920), première apparition d'Hercule Poirot.
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Elle rencontre le succès six ans plus tard avec Le meurtre de Roger Ackroyd, grâce à une transgression: la manipulation du lecteur... La même année, un épisode étrange contribue à sa célébrité: trompée par son militaire de mari, elle disparaît plusieurs jours après avoir abandonné sa voiture. Retrouvée dans un hôtel où elle s'était enregistrée sous un faux nom, elle évoquera une amnésie... Remariée à un archéologue, elle trouve en voyage des cadres à ses romans. Son expérience d'infirmière de guerre lui sert à décrire les poisons.
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Les recettes de la reine du roman d'énigme (le «whodunit») sont en apparence simples: une histoire en lieu clos et une mécanique intellectuelle réglée avec minutie. La recherche du mobile s'effectue par l'étude psychologique des suspects, à savoir l'ensemble des personnages.
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Règle d'or: toujours surprendre son lecteur à la fin. Et s'assurer sa fidélité en publiant deux livres par an: «Je suis une machine à saucisses», disait-elle. Mais comment expliquer le record de quatre milliards de romans vendus (selon le Guinness)?
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Ses héros, Miss Marple et Poirot, sont stéréotypés, donc universels. Et le regard lucide, impitoyable, porté sur la «bonne» bourgeoisie fait mouche à tous les coups. Autre raison: en démasquant les criminels, ses enquêteurs révèlent les tares de la nature humaine. Et démontrent qu'il y a un assassin potentiel en chacun de nous. T.S. - A lire: L'intégrale (Editions du Masque)
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Les crimes commis par Agatha CHRISTIE
Les plus connus sont bien évidemment les meurtres, mais ils ne sont pas les seuls.
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Les vols
Ils peuvent aller du vol de bijoux au vol de plans plus ou moins secrets. Pour ces derniers, Poirot est le grand spécialiste, alors que les bijoux intéressent tout autant Mr Parker Pyne (bien que ce dernier intervienne rarement dans des affaires criminelles).
l'Affaire de l'appartement bon marché, vol de plans américains ;
« l'Affaire du Bungalow », le Club du mardi, un vol de bijoux ;
« À l'enseigne du « Bells and Motley » », le Mystérieux Mr Quinn, vol de biens divers ;
« le Bout du monde », le Mystérieux Mr Quinn, vol d'une opale ;
« l'Émancipation d'Edward Robinson », le Mystère de Listerdale, vol d'un collier de bijoux ;
« l'Émeraude du Radjah », le Mystère de Listerdale, vol d'une émeraude ;
« le Fruit d'un dimanche », le Mystère de Listerdale, vol de rubis
;
« Jane trouve du travail », le Mystère de Listerdale, vol de perles ;
« les Lingots d'or », le Club du mardi, vol de lingots d'or ;
le Lion de Némée, avec Poirot, vol de pékinois (!) ;
« Mr Eastwood cherche une histoire », le Mystère de Listerdale, vol d'une collection d'objets précieux ;
« l'Oracle de Delphes », Mr Parker Pyne, vol de bijoux couplé à un enlèvement ;
« la Perle de grand prix », Mr Parker Pyne, vol d'une perle en boucle d'oreille ;
les Plans du sous-marin, avec Poirot ;
Vol de bijoux à l'hôtel Metropolitan, avec Poirot ;
le Vol de l'Étoile du Nord, avec Poirot, vol de bijoux ;
À noter qu'un vol de bijoux est à l'origine de nombreux meurtres dans Le Chat et les Pigeons.
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Les meurtres
Ils sont évidemment très nombreux, et sont classés ici par moyen d'exécution.
Empoisonnements
Agatha Christie ayant été infirmière pendant la Première Guerre Mondiale, elle connait bien le sujet. Son premier livre a d'ailleurs été remarqué dans le journal des pharmaciens comme ne faisant pas appel au cliché classique du « poison qui ne laisse aucune trace » et comme décrivant des symptômes réalistes. Les poisons utilisés sont variés :
La
strychnine, remarquable par son goût très amer, ne saurait être administrée que dans du café. Utilisée dans :
la Mystérieuse affaire de Styles, son premier roman et la première affaire de Poirot en Angleterre.
l'Arrivée de Mr Quinn.
L'
arsenic, incontournable, le plus souvent extrait d'herbicides divers. Citons « SOS » (le Flambeau), la Troisième Fille (sans succès), « la Maison de la mort qui rode » (le Crime est notre affaire), « le Club du Mardi » (Miss Marple au club du mardi).
Le cyanure d'hydrogène, ou
acide prussique, autre classique. Utilisé dans :
Meurtre au champagne, dissout dans du champagne ;
le Miroir se brisa, sous forme gazeuse ;
le Géranium bleu, une des nouvelles de Miss Marple au Club du Mardi ;
la Plume empoisonnée, le premier meurtre ;
la Porte de Bagdad, le criminel se suicidant.
le
thallium, aux effets variés mais entraînant toujours la chute des cheveux. Dans Le Cheval Pâle ;
la
nicotine, alcaloïde très toxique pur (avis aux fumeurs). Dans Drame en trois actes ;
le phosphore, à l'origine d'une haleine phosphorescente. Dans Témoin muet ;
le
véronal, un somnifère. Dans Pension Vanilos, le Couteau sur la nuque ;
de la teinture à chapeaux. Dans Cartes sur table ;
du venin de
boomslang, un serpent africain, dans Mort dans les nuages ;
du
chlorhydrate de morphine, forme saline de la célèbre drogue dans Je ne suis pas coupable ;
la
gelséminine, extraite du jasmin jaune, dans les Quatre ;
de l'extrait de
ricin, dans le Crime est notre affaire ;
de la
taxine, dans Une poignée de seigle
de l'ésérine, dans la Maison biscornue ;
de la
digitaline, dans « l'Herbe de mort », une nouvelle du Club du mardi ;
de l'
atropine, dans l'Empreinte de Saint Pierre.
On peut classer dans cette catégorie les maladies inoculées, comme le charbon dans Cartes sur table.
À noter, pour les chimistes en herbe, quelques méthodes de préparation de poisons, dans la Mystérieuse Affaire de Styles par exemple, ou pour se procurer du poison, dans Pension Vanilos.
Enfin, Agatha Christie, bien que régulièrement elle se moque de ce cliché, ne dédaigne pas le poison inconnu, sous la forme d'un nouveau gaz toxique dans « la Beauté d'Hélène » (avec Mr Satterthwaite), pour un meurtre très scientifique.
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Morts par armes tranchantes
Le plus célèbre du genre est bien évidemment le Crime de l'Orient-Express, mais il y a aussi :
ABC contre Poirot, le dernier meurtre (lettre D) ;
Cartes sur table, pour le meurtre de Mr Shaitana ;
« le Chant du cygne », le Mystère de Listerdale ;
deux des meurtres dans le Couteau sur la nuque ;
le Crime du golf, toujours avec Poirot ;
dans « Impasse au roi », le Crime est notre affaire, avec un stylet ;
le Meurtre de Roger Ackroyd, avec Poirot, premier roman traduit en français ;
le Mystère du bahut espagnol, avec Poirot, l'arme étant un fin et long stylet ;
la Plume empoisonnée, le second meurtre, avec une broche ;
un égorgement, dans Les Quatre ;
le Sanglier d'Érymanthe, au rasoir ;
« le Sanctuaire d'Astarté », le Club du mardi (Miss Marple), avec un poignard ;
la Troisième Fille, le meurtre du peintre, avec un couteau ;
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Morts par armes à feu
Elles sont plus rares, mais existent aussi, en particulier dans :
le Chat et les Pigeons, le premier meurtre comme le dernier ;
Feux d'artifice, une petite nouvelle avec Poirot et Japps ;
la Maison du péril, mais restant sans effet ;
Mort sur le Nil, où ils sont d'ailleurs nombreux ;
l'Ombre sur la vitre, nouvelle avec Mr Quinn ;
Passager pour Francfort, le dernier meurtre (et de nombreux attentats) ;
le Rêve, où
l'on retrouve le docteur Stillingfleet ;
le Secret de Chimney's ;
le Signal rouge, une nouvelle du recueil Le Flambeau ;
le Signe dans le ciel, nouvelle avec Mr Quinn ;
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Strangulations
Elles existent aussi, l'étranglement pouvant être dû à divers objets :
ABC contre Poirot, la lettre B, avec une ceinture de soie ;
La dernière énigme, directement avec les mains (gantées, bien sûr) ;
Les vacances d'Hercule Poirot, directement avec les mains ;
L'homme au complet marron, le meurtre de l'actrice Nadine ;
Le train bleu, le seul meurtre du livre ;
dans « l'Oiseau à l'aile brisée », l'une des nouvelles du Mystérieux Mr. Quinn, une femme est étranglée avec une corde de guitare.
On peut y adjoindre les diverses tentatives d'assassinat par le gaz, dans La plume empoisonnée et dans Meurtre au champagne ;
ainsi qu'une excellente petite nouvelle, parue pour la première fois en France à la fin du premier tome de l'édition du Masque des oeuvres complètes en cours de parution.
Bien qu'il ne s'agisse pas de strangulation au sens propre, la mort par noyade (qui peut se rapprocher d'un accident) est due aussi à l'asphyxie. Elle est utilisée dans la Voix dans les ténèbres (avec Mr Quinn) ; le Seuil ensanglanté, la Demoiselle de compagnie et Mort par noyade (avec Miss Marple).
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Morts par armes contondantes
On en trouve aussi quelques unes :
ABC contre Poirot, lettres A et C, avec une canne plombée ;
Cinq heures vingt-cinq, le meurtre du capitaine Trevilyan, avec un boudin de sable ;
le Chat et les Pigeons, les deux derniers meurtres, avec un boudin de sable ;
Mrs MacGinty est morte, le meurtre de Mrs MacGinty, avec un couteau à sucre ;
« Six pence pour une chanson », le Mystère de Listerdale ;
Tragédie de Noël, avec un sac de sable
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Accidents et divers
Ils sont particulièrement mis à profit dans la Maison biscornue : des pierres, éléments de sculpture et autre se détachent malencontreusement. Aussi utilisé dans le Noël d'Hercule Poirot (une boule en pierre, servant de pomme d'escalier) et dans la Maison du péril (un tableau). Tomber d'une falaise peut aussi être efficace, dans Une mémoire d'éléphant, bien qu'il y ait des ratés (l'Homme au complet marron) ; à défaut d'une falaise un cheval peut faire l'affaire, comme dans la Nuit qui ne finit pas, ou un escalier, comme dans les Quatre Suspects ou le Mort avait les dents blanches. Et bien sûr, les Dix Petits Nègres.
Un meurtre particulièrement astucieux est décrit dans T.S.F., utilisant la radio (!).
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Enlèvements et disparitions
Poirot surtout est concerné par cette catégorie d'enquêtes. Ce sont :
l'Enlèvement du premier ministre, pour empêcher une réunion pendant la guerre ;
la Disparition de Mr Davenheim, dans un but frauduleux ;
la Biche aux pieds d'airain, pour raisons de santé ;
Mais les époux Beresford aussi peuvent y être confrontés, dans Mr Brown et, si l'on veut, dans le Crime est notre affaire.
Un cas un peu particulier, rencontré par Mr Quinn et Satterthwaite, est raconté dans À l'enseigne du « Bells & Motley
».
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Affaires de drogue
Là encore, surtout Poirot est concerné ; quelques nouvelles sont entièrement fondées sur la drogue mais beaucoup de romans y font allusion sans que ce soit l'intrigue principale. Ce sont, entre autres :
Une petite mention dans Les vacances d'Hercule Poirot, d'ailleurs remplacée par des bijoux dans la version cinématographique avec Peter Ustinov (la personne impliquée étant aussi différente...) ;
la Capture de Cerbère, la comtesse Vera Rossakof étant impliquée à son insu ;
Les événements de Pension
Vanilos découlent en partie de la drogue (mais aussi des bijoux) ;
Une utilisation très différente de la drogue est de rendre fou, pour éventuellement mener au suicide, ce qui est exploité dans la Troisième Fille et le Jardin des hespérides.
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Les « grandes » organisations criminelles ; les luttes contre un cerveau du crime
Ce type de roman apparaît dès les premiers romans :
Mr Brown, première aventure des époux Beresford ;
Et pourquoi pas Evans ? ;
l'Homme au complet marron ;
Les Quatre avec Poirot, où l'organisation est très clairement définie ;
Passager pour Francfort, où il faut lutter contre diverses associations nazies ;
Destination
inconnue
Dans un genre voisin se situent les affaires d'espionnage, spécialité des époux Beresford (même si Hercule Poirot à des accointances avec les Services Spéciaux).
*
Divers
Beaucoup d'inclassables dans le genre franchement criminel, en particulier les affaires traitées par l'agence Parker Pyne. Mais aussi :
L'hydre de Lerne, où comment faire taire une rumeur ;

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