samedi 21 juin 2008

Anne Perry et le polar victorien

Les secrets des maîtres du polar
Les contemporains
*
Anne Perry née à Londres en 1938
*
Née à Londres, cette fille de mathématicien passe son adolescence en Nouvelle-Zélande.
*
A l'âge de 16 ans, elle est condamnée, avec sa meilleure amie, pour le meurtre de la mère de celle-ci.
*
Rentrée en Angleterre, Anne Perry se consacre à l'écriture. Une cinquantaine d'ouvrages historiques, répartis en deux grandes séries (dont celle du célèbre couple de détectives Pitt), ont fait d'elle la reine du «polar victorien».
*
De passage en France, c'est une dame affable et malicieuse qui accepte de nous révéler ses secrets d'écrivain: «D'abord, je ne fais que ça... et presque rien d'autre à côté.
J'écris seulement sur un sujet qui me passionne et puisse me nourrir suffisamment pour rédiger un roman ou une série. Deuxième point: je m'interroge en même temps que mes personnages.
Je les pousse aussi loin que possible. Certains se tiennent au bord de l'abîme, font face à Satan. Il suffit alors d'un mensonge pour que tout bascule dans le vide...»
*
Elle explique ainsi son succès: «Je me sers d'un sujet et j'en fais une histoire humaine. Elle me permet alors de dire des choses importantes à mes lecteurs. Dire simplement ce que vous pensez ne sert à rien.» Ses conseils: «Avant tout soigner son intrigue. C'est l'axe vertébral d'un roman policier réussi. Je réfléchis beaucoup, je me documente, je peaufine, je veux que tout soit clair et concis avant de m'atteler à la rédaction définitive. Il faut se poser les questions essentielles. Si vous pouvez raconter l'histoire, vous pourrez ensuite raconter tout ce que vous voudrez...» T.S.
*
A lire: Les tranchées de la haine (10/18)
*
biographie
*
Anne Perry naît le 28 octobre 1938 à Londres. Perry n’est en fait pas son nom. Mais nous le verrons plus tard.
*
L’enfance de la gamine est assez agitée.
*
Elle souffre assez vite d’une grave maladie respiratoire, qui l’oblige à suivre un traitement quotidien.
*
Ses études sont en pointillés.
La famille déménage en effet très souvent, aux quatre coins du monde.
L’adolescente, plutôt solitaire, grandit donc surtout en compagnie des livres.
Et son père, scientifique, lui inculque très tôt l’importance des mots justes et de la rigueur d’expression.
Voilà ce que retient très officiellement Anne Perry de ses vingt premières années.
Sur lesquelles l’écrivain naissante, au tout début de sa carrière dans les années 1980, n’aime guère s’appesantir. Pourquoi ?
*
En 1994 sort Créatures Célestes, un excellent film de Peter Jackson, qui n’est pas encore le metteur en scène célèbre de la saga du Seigneur des anneaux.
Le film conte l’histoire de deux amies adolescentes vivant dans leur monde imaginaire et qui, pour ne pas être séparées, finissent par tuer la mère de l’une d’entre-elle.
*
Cette histoire est vraie. C’est celle d’Anne Perry.
A 15 ans, la gamine, de son vrai nom Juliet Marion Hume, habite en Nouvelle-Zélande.
Elle est inséparable de Pauline Parker, sa copine de 16 ans.
Jusqu’au jour où la famille Hume prévoit de déménager en Afrique du Sud.
La mère de Pauline Parker n’envisage évidemment pas que sa fille suive la petite Juliet.
En 1954, Juliet et Pauline la suppriment.
Faits divers tragique.
Les deux adolescentes seront emprisonnées au terme d’un procès retentissant.
Elles sont libérées en 1958, en raison de leur jeune âge.
*
Toujours très soutenue par son père, la future Anne Perry est bringuebalée dans différents pays.
Pause de 1967 à 1972 à Los Angeles.
Elle saute d’un métier l’autre : elle travaille comme vendeuse, hôtesse de l’air, gérante d’un magasin de meubles, dans une compagnie d’assurance, etc.
Elle écrit, toujours, sans parvenir à se faire publier.
*
Le grand jour arrive enfin en 1979 avec l’Etrangleur de Cater Street.
Il met en scène l’inspecteur Thomas Pitt, de la police londonienne, et sa femme Charlotte.
L’adolescence cachée d’Anne Perry éclaire la naissance de son deuxième grand personnage, William Monk, détective amnésique à la suite d’un coup sur la tête, et souffrant d’être un homme sans passé et sans mémoire.
*
Ses deux héros évoluent dans l’Angleterre victorienne, que l’écrivain décortique au scalpel.
*
A partir des années 1980, Anne perry devient très productive, parvenant à écrire tous les ans une aventure de ses deux héros.
Obstination gagnante.
Elle finit par décrocher vraiment le succès dans les années 1990, estampillée reine (encore !) du polar historique toujours en vogue aujourd’hui.
Elle vit désormais en Ecosse, non loin d’Inverness, dans les Highlands.- http://www.polars.org/rubrique9.html
*
Le
site officiel d’Anne Perry
*
Editions :

Quelques titres :
A l'ombre de la guillotine

*
Le 17 janvier 1793,

à Paris, la Convention s'apprête à rendre son verdict quant au sort qui sera réservé au roi.

*

Célie Laurent, une jeune blanchisseuse, assiste aux débats.

Dans la soirée, la sentence de mort est prononcée.

Dès lors commence pour un petit groupe de républicains, dont fait partie la jeune femme, une haletante course contre la montre : ils ont quatre jours pour sauver Louis XVI de la guillotine et lui faire quitter le pays afin d'éviter les conséquences dramatiques qu'aurait son exécution sur une France au bord du chaos.

*

En ces temps troublés, Célie ne devra bientôt compter que sur elle-même pour mener l'évasion royale jusqu'à son terme...

Anne Perry, célèbre pour ses " mystères victoriens ", nous entraîne dans l'atmosphère tumultueuse de la Révolution française pour suivre les aventures d'une héroïne dont le destin croise la trajectoire de l'Histoire.

*
Un plat qui se mange froid

*
Août 1792.

Paris tremble sous la Terreur.

*

Dans les trois ans qui ont suivi la chute de la Bastille, les forces économiques se sont épuisés et le pouvoir royal s'écroule sous le poids de son inefficacité.

Le peuple est affamé de pain mais également de vengeance.

*

Tout comme Camille. Travaillant aux services de l'illustre Madame de Staël, elle confie son enfant à Sophie, une amie.

Mais, un accident tragique arrive : l'enfant meurt alors que Sophie est dans les bras de son amant.

Camille cède peu à peu à la tentation de concocter une vengeance aussi sûre que sordide, en tablant sur la folie meurtrière des sans-culottes qui décapitent à tour de bras tout citoyen.

*
Le cadavre de Bluegate Fields

*
Londres, 1886.

Le corps d'un jeune aristocrate est retiré des bas-fonds de Bluegate Fields.

*

L'autopsie révèle qu'Arthur Waybourne, seize ans et déjà syphilitique, a été violé puis noyé dans un bain.

Malgré les récriminations du père, un lord soucieux de sauvegarder les apparences, tout indique que le crime a été commis par un familier.

Entravé par un supérieur soucieux de ménager la haute société, contrarié par un second qui singe les manières de l'aristocratie, l'inspecteur Thomas Pitt n'aura pas trop de toute sa conscience professionnelle pour ne pas se contenter du coupable idéal.

Voulant sauver un innocent, l'inspecteur continue, au risque de sa carrière, à rechercher le vrai criminel. Dans l'ombre, son épouse, Charlotte et sa belle-soeur, Emily Asworth, ne restent pas inactives.

*
Dans cette sixième enquête de l'inspecteur Pitt, Anne Perry réussit, une fois encore, à allier une intrigue haletante à une critique sociale passionnante. Ce récit historique dégage une révolte digne des romans noirs contemporains.

*
La conspiration de Whitechapel

*
Printemps 1892.

John Adinett, un membre respecté de la haute société londonienne, est jugé pour le meurtre d'un de ses meilleurs amis.

Le commissaire Thomas Pitt, chargé de l'enquête, est appelé à témoigner.

Mais à l'issue de ce bien étrange procès, le voilà traîné dans la boue, démis de ses fonctions et exilé dans un des quartiers les plus sordides de Londres.

Seule sa femme, l'intrépide Charlotte, sera capable de reprendre l'enquête de son cher mari afin de sauver sa carrière et sa vie des griffes du mystérieux et puissant Cercle Intérieur...

*

Des somptueux salons de l'aristocratie aux taudis de l'East End, Anne Perry n'a pas son pareil pour faire le portrait d'une société victorienne gangrenée par l'injustice sociale et au bord du chaos.

*
Les tranchées de la haine

*
En cette fin de juillet 1917, le moral des troupes britanniques est au plus bas.

*

L'aumônier Joseph Reavley tente difficilement de contenir le souffle de mutinerie qui se propage dans les tranchées d'Ypres, en France.

Quand le major Northrup, commandant incompétent de sa section, est retrouvé assassiné, douze soldats sont arrêtés et c'est à Joseph qu'il incombe de découvrir la vérité sur leur prétendue culpabilité.

*

La tâche se complique lorsque sa soeur Judith, ambulancière sur le front, décide de sauver ces hommes de la cour martiale en les aidant à s'évader...

Pendant ce temps, leur frère Matthew, membre des services secrets anglais, découvre un complot qui porte la marque du Pacificateur, ce mystérieux personnage dont il pensait être débarrassé et qui continue à intriguer, à coups de meurtres et de trahisons, pour faire perdre la guerre à l'Angleterre.

*
Meurtres sur les docks

*
En 1873, sur les bords de la Tamise,

un marin est assassiné et une cargaison d'ivoire dérobée à bord d'un bateau appartenant à l'armateur londonien Clement Louvain.

Celui-ci fait appel à William Monk pour récupérer son ivoire au plus vite...

*

Voici le plus smart des détectives anglais plongé dans un univers rude et qu'il connaît fort mal : celui des marins et des docks brumeux de la Tamise.

*

Quittant à regret la terre ferme pour le monde de la marine marchande, Monk, avec l'aide précieuse d'Hester, sa femme, et du jeune Scuff, un orphelin cockney qu'il a recruté pour l'occasion, devra pourtant avoir le pied marin pour venir à bout de cette affaire semée d'embûches.

En compagnie de son gentleman detective, Anne Perry nous entraîne avec jubilation au cœur d'un Londres à la Dickens toujours aussi merveilleusement restitué.

*
Un deuil dangereux

*
Décembre 1856 à Londres.

William Monk et son équipier, le sergent John Evan, enquêtent sur la mort d'Octavia Haslett, une des filles de Sir Basil Moidore qu'on a retrouvée poignardée dans sa chambre.

Comme il s'agit d'une famille huppée, le chef Runcorn recommande à son inspecteur de mener ses investigations avec du doigté et une certaine retenue.

La thèse officielle attribue ce crime à un cambrioleur qui aurait été surpris par la victime.

Après avoir présenté ses condoléances aux membres de la famille, Monk commence à les interroger mais, visiblement, ses manières comme ses questions déplaisent.

De son côté, Evan retrouve Chinese Paddy, marchand de poisson le jour et monte-en-l'air le soir.

Durant la nuit tragique, il faisait le guet à proximité de la maison de Sir Basil, et affirme n'avoir vu personne en sortir.

Monk doit s'y résoudre : le meurtrier était déjà dans la maison. Elle a ensuite maquillé le meurtre pour brouiller les pistes.

*
Après Un étranger dans le miroir, voici le second épisode des aventures de William Monk, un individu intuitif, sûr de lui et peu commode, mais qui possède la qualité de ne pas supporter l'injustice.

Et à cette époque, elle bat des records ! On retrouve aussi avec plaisir l'attachante infirmière Hester Latterly, pleine de compassion pour les victimes de la guerre de Crimée et dont l'intervention sera décisive pour faire éclater la vérité.

*
Silence à Hanover Close

*
Londres, 1887.

L'inspecteur de Scotland Yard Thomas Pitt est chargé de reprendre l'enquête sur un cambriolage meurtrier commis trois ans plus tôt, au cœur du très chic quartier d'Hanover Close.

Un parfum d'espionnage plane autour de l'affaire et Thomas aura une fois de plus besoin de l'aide de sa femme Charlotte et de sa belle-sœur Emily.

Dans un milieu très fermé, leur enquête va s'avérer complexe mais aussi très dangereuse et les menaces de mort violente vont aller crescendo, y compris contre Thomas...

*
Un vrai régal pour les admirateurs de Thomas et Charlotte, sans doute une des meilleures enquêtes du couple.

La description de l'Angleterre victorienne et de ses mystères est admirable, le suspense maintenu en permanence.

L'enquête est beaucoup plus difficile que d'ordinaire et la chute est une réelle surprise.

*

Bref, c'est une authentique bonne idée qu'ont eu les éditions 10/18 en publiant ce texte, inédit en français.

*

L'Egorgeur de Westminster Bridge

*
Dans la nuit londonienne, une prostituée aborde un homme bien mis, appuyé à un réverbère de Westminster Bridge.

La dame de petite vertu se ravise assez vite : le client potentiel est bien trop mort pour apprécier la compagnie féminine, il a la gorge tranchée...

Son identification va jeter le trouble sur la bonne société victorienne : le malheureux Sir Lockwood était en effet secrétaire parlementaire du ministre de l'Intérieur.

Mais avant que les prémices de l'enquête menée par l'inspecteur Pitt ne portent leurs premiers fruits, l'assassin frappe à nouveau. Au même endroit, un proche de la première victime a lui aussi perdu la vie...

Oeuvre d'un serial killer ? Crimes politiques ? Le "tout-Londres" bruisse de rumeurs, et il serait pour le moins souhaitable de ne pas attendre un troisième meurtre pour dénicher une petite idée...

*
Après
Silence à Hanover Close, revoilà le célèbre inspecteur Thomas Pitt de Scotland Yard, toujours épaulé comme il se doit par sa délicieuse épouse Charlotte.

La dixième enquête du couple créé par Anne Perry, en parallèle de son autre série William Monk, n'a rien à envier aux précédentes.

L'ambiance de cette curieuse époque, si contrastée entre les très riches et les très miséreux, est toujours aussi bien rendue.

L'auteur distille ce qu'il faut d'humour pour faire passer une pilule parfois très noire, dans cette société londonienne où la bonne réputation est la condition sine qua non de maintien dans un rang social élevé.

Les fans vont adorer, les débutants aussi puisque ce roman peut se lire indépendamment des précédents.

*

voir également les articles :

*
http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Perry *
http://www.etonnants-voyageurs.com/spip.php?article2439

*

Note :

Jamais rien lu de Anne Perry et je dois avouer que peu tentée de le faire...

Pourquoi ai-je le sentiment que ces livres sont aux polars ce qu'est ceux de Barbara Cartland aux romans historiques ?

Sans compter que les couvertures me font également songer à la "collection Arlequin"...

Donc, des a-priori sans fondement... et sans connaître.

Je note tout de même ces titres pour en emprunter un à la bibliothèque... et m'en faire une idée.

Aucun commentaire: