mercredi 11 juin 2008

Raymond Chandler : le grand sommeil

Polar, les classiques :
L'honorable général Sternwood a des ennuis avec ses filles.
Vivian, l'aînée, boit sec et perd beaucoup d'argent dans les salles de jeux.
La cadette, Carmen, est nymphomane.
Un libraire, Geiger, fait chanter le général au sujet des dettes de Vivian.
Excédé, le riche vieillard fait appel au privé Philip Marlowe. En visitant la librairie de Geiger, le détective voit Carmen entrer chez lui.
Trois coups de feu claquent. Dans une pièce aménagée en studio photo, il découvre la jeune fille nue et droguée, le maître chanteur mort à ses pieds.
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Dans ce chef-d'oeuvre du roman noir, Philip Marlowe, qui deviendra l'archétype du détective privé, apparaît pour la première fois.
Son enquête contient une critique féroce de la corruption et de ceux qui en vivent. À travers Marlowe, c'est Chandler qui porte un regard sans concession sur la riche société californienne, un milieu dominé par des êtres dégénérés ou corrompus.
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L'adaptation cinématographique d'Howard Hawks, avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall, est également un classique du genre.




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Le Grand sommeil - DVD ~ Humphrey Bogart
Humphrey Bogart et Lauren Bacall ont inscrit ensemble des pages de l'histoire du cinéma, mais ils n'ont jamais été aussi populaires que dans cette adaptation de 1946 par Howard Hawks du roman de Raymond Chandler, dont William Faulkner a écrit le scénario.
Humphrey Bogart joue le rôle du détective privé Philip Marlowe, engagé par une riche personnalité en vue (Lauren Bacall) pour enquêter sur les problèmes de sa jeune soeur (Martha Vickers).
Avec sa complexité légendaire (au point que Raymond Chandler avait du mal à reconnaître l'intrigue), ce film à l'atmosphère prenante reste un grand divertissement.
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Synopsis
Le général Sternwood engage le détective privé Philip Marlowe pour régler une affaire de chantage dont il est victime. Un dénommé Geiger possèderait des photos compromettantes de sa fille cadette, Carmen. Mais Marlowe découvre que le maître chanteur a été assassiné. Rapidement, les cadavres s'accumulent et l'intrigue se complique. De nombreux personnage entrent en scène, dont Vivian, la soeur aînée de Carmen.
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Raymond Chandler (1888-1959)
Né à Chicago, il a vécu à Londres, fait du journalisme et participé à la Première Guerre mondiale aux côtés de l'armée canadienne avant de se lancer dans l'écriture, après un licenciement en 1932.
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Chandler a déjà 51 ans quand il donne naissance à Philip Marlowe, avec Le grand sommeil.
La construction d'une intrigue a toujours été son point faible. Il en avait conscience - il lui fallait réunir plusieurs nouvelles pour parvenir à boucler, tant bien que mal, un roman cohérent.
Il a eu le génie de pallier cette carence avec une grande trouvaille: faire du lecteur le confident de son héros.
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Individualiste et rebelle, précurseur de Nestor Burma et de bien d'autres détectives privés, Marlowe a une morale - contrairement aux êtres corrompus qu'il côtoie - ce qui achève de le rendre sympathique (surtout joué par Bogart).
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Chandler avait cette qualité, partagée par bien peu de ses confrères: il travaillait son écriture (diablement mise en valeur dans les traductions de Boris Vian pour la Série Noire) et fut l'un des rares auteurs à théoriser le genre policier.
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Avec Jean-Patrick Manchette, qui lui rendait hommage en 1984: «Chandler veut une écriture plus élégante et des sentiments plus élevés.» Il s'intéressa au fantastique et à la scénarisation.
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Son univers se prête à merveille au genre cinématographique, sublimé par l'onirisme chandlerien: The Big Sleep reste le chef-d'oeuvre de Howard Hawks et La dame du lac fut le premier film tourné en caméra subjective. T.S.
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Titres déjà lus :

Adieu, ma jolie
Marlowe emménage
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Autres titres :
La Dame du lac
Sur un air de Navaja
Charades pour écroulés
Un mordu
Le jade du mandarin
Fais pas ta rosière
Goldfish
Playback.
La rousse rafle tout.
Un tueur sous la pluie. nouvelles
La grande fenêtre.
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Philip Marlowe
Biographie du héros rédigée par Chandler en 1951
" Marlowe est né à Santa Rosa. Californie, à une date imprécise d'une année incertaine. Il a étudié deux ans à l'université d'Etat de l'Oregon : sa culture ressurgit parfois en citations de Flaubert et de T. S. Eliot.
Installé à Los Angeles, il a été enquêteur dans une compagnie d'assurances, puis assistant du procureur du comté de Los Angeles. Les circonstances dans lesquelles il a perdu ce dernier emploi sont obscures, mais il est certain qu' il s'est montré trop efficace, à un moment et en un lieu où l'homme en place n'avait rien à faire d'efficacité ".

Il mesure un peu plus de six pieds et pèse dans les soixante-quinze kilos. C'est un brun aux yeux marron, et l'expression " assez bien de sa personne " lui déplairait souverainement. Il n'a jamais beaucoup d'argent, c'est aussi qu'il se fait peu payer : son tarif est de 25 dollars par jour (rarement 40) plus les frais (8 cents au mille pour l'essence). Mais si l'affaire " l’émeut ", il descend à 1 0 dollars. Ou même rien du tout.

C’est un honnête joueur d'échec, " mais pas assez bon pour jouer en tournoi... Son attitude envers les femmes est celle de n'importe quel homme en bonne santé et vigoureux, qui se trouve être célibataire alors qu'il devrait être marié depuis longtemps " : il ne refuse jamais les bonnes occasions, mais ne les cherche pas. Il préfère les jeunes filles ingénues et blondes, ne se sent pas obligé de sauter sur toutes les séductrices, comme le font ses collègues.
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Son agence tient en deux pièces à peine : une salle d'attente et son bureau, presque toujours déserts à part l'odeur de poussière". Marlowe n'a pas de secrétaire. Quant aux armes qu'il utilise, il a débuté avec un Luger, puis est passé au Colt automatique de différents calibres, mais jamais " au-delà de 38 ". Il s'en sert le moins possible, comme Sam Spade son prédécesseur.
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Philip Marlowe est devenu détective un peu comme on se fait prêtre. " Si le fait de se révolter contre une société corrompue est le signe d'un manque de maturité. alors Philip Marlowe est tout à fait infantile. Voir la saleté où il y en a, si c'est être un inadapté social, alors Philip Marlowe est un inadapté. Bien sûr que Marlowe est un raté et qu'il le sait.
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C'est un raté parce qu'il n'a pas d'argent. Un homme sans malformations et qui ne gagne pas bien sa vie est toujours un raté et généralement un raté moral. Mais beaucoup de gens ont été des ratés parce que les talents qu'ils avaient ne convenaient pas à leur temps et au lieu où ils vivaient. Je crois qu'en fin de compte nous sommes tous des ratés, autrement le monde ne serait pas ce qu'il est.
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Contrairement à tant de ses confrère Marlowe n'est pas une éponge. Il boit modérément. Et rarement quand il est sur une affaire. La légende qui le décrit toujours imbibé de whisky est peut-être née du fait que " lorsqu'il a envie de boire un coup, il le fait ouvertement et il n'hésite pas à le dire.

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Son épopée couvre sept romans : Le Grand Sommeil (The big Sleep, 1939), Adieu ma jolie (Farewell, My Lovely,. 1940), La Grande Fenêtre (The Hig Window, 1943), Fais pas ta rosière (The Little Sister, 1949), Sur un air de navaja ( The song Good-bye, 1953), qui a obtenu le prix Edgar Poe, Charade pour écroulés (Play Back, 1958), une nouvelle, The Pencil écrite en 1958, publ. posthume en 1960) et un roman inachevé The Poodle Springs Story dans lequel Marlowe est marié. "-
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Note :
Aucun souvenir de lecture, uniquement de film… noté sur ma liste d’emprunt bibliothèque…

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