mercredi 18 juin 2008

James Ellroy

Les secrets des maîtres du polar
Les contemporains

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James Ellroy né à Los Angeles en 1948
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Marqué par l'assassinat de sa mère, James Ellroy précise qu'il n'a pas eu le choix: le roman noir était la seule littérature possible pour s'exprimer.
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Puiser dans son expérience, dégager sa propre angoisse à travers ses personnages tous plus solitaires et vengeurs les uns que les autres. La ville est l'autre élément essentiel: Los Angeles, là où il vécut, où sa mère est morte comme le Dahlia noir, la jeune Elizabeth Short.
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Il en fait le coeur de ses histoires, Hollywood en ligne de mire, le mythe américain avec ses anges et ses démons, ceux du cinéma comme de la politique.
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Son écriture est celle d'un styliste, d'un inventeur de mots, de phrases, de métaphores, d'une musique qui peut être celle du jazz, tour à tour syncopée, obsessionnelle, diarrhéique et tendue.
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S'il utilise l'argot, il en respecte l'époque. Obsédé par la précision historique, il déniche l'expression adéquate.
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Ses personnages, de Lloyd Hopkins à Dudley Smith, sont souvent des monstres lucides, des hommes seuls sur le chemin de la perdition. Les flics brisés de Los Angeles, les crapules du LAPD, les tueurs cliniques, les politiciens véreux prennent toute la place.
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Entre réalisme social et analyse très subjective, Ellroy donne la vision d'un monde sans espoir jusqu'à la nausée où la pègre domine, la corruption des politiques comme la perversion des gangsters. Et au milieu, le sexe et l'histoire des sixties dans une narration à plusieurs voix.
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Documentation précise et innombrable, synopsis de plus de 200 pages pour construire le squelette du roman sont la base de travail d'Ellroy qui détaille toute son histoire avant de l'écrire. Pas de place pour l'improvisation chez lui sinon dans l'écriture sans cesse inventive et dans la subjectivité des personnages. C.F.
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*A lire: L.A. Confidential (Rivages Noir)
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biographie :
"James Ellroy, de son vrai nom Lee Earle Ellroy, (né le 4 mars 1948 à Los Angeles en Californie) est un écrivain de polars américain,d'un père comptable de 50 ans et d'une mère infirmière d'origine allemande. *
Ses parents divorcent six ans plus tard. Sa mère obtient la garde du petit. Celui-ci a dix ans, lorsque sa famille emménage dans un quartier populaire de Los Angeles.
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James est déjà un lecteur fervent de littérature policière.
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Jean Ellroy, sa mère, est assassinée le 22 juin 1958.
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L'assassin ne sera jamais arrêté.
James est confié à un père bienveillant, mais Ellroy est livré à lui-même.
Il sombrera peu à peu dans la délinquance.
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Il fait la connaissance de Randy Rice en 1961.
Ils sont deux petits voyous qui feront les quatre cents coups, partageant leur goût pour les filles et les romans noirs.
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James Ellroy se fait renvoyer du collège.
Son père, dont la santé se dégrade, oblige Ellroy à s'engager dans l'armée.
Ce qu'il fait à contre coeur en 1965.
Le père succombera rapidement d'une crise cardiaque.
Sa mort marque le début d'une lente descente aux enfers.
Ellroy se fait réformer de l'armée, il retrouve son ami Randy et sombre avec lui dans la consommation d'alcool et de drogue.
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Ellroy vit plus de dix ans sans domicile, de petits boulots, de larcins, dormant dans les parcs, s'introduisant chez les gens, moins pour cambrioler (il vole des sous-vêtements, de l'alcool, de l'herbe, des cartes de crédit), que pour ressentir le grand frisson, déclarera-t-il plus tard.
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En 1975, un abcès au poumon le fait renoncer aux abus de toxiques.
Il brise le cercle infernal dans lequel il s'est enfermé.
Il devient caddie de golf à Los Angeles et commence une vie plus rangée.
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En 1978, il s'inspire de son expérience de caddie pour poser la trame de fond d'un premier roman : Brown's Requiem, publié en 1981.
Il poursuit avec Clandestin (1982),
puis livre sa série des « Lloyd Hopkins » (1984 - 1986), qu'il clôt avant terme, ne publiant que trois livres sur cinq prévus initialement.
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Il publie ensuite Un tueur sur la route qui est le récit à la première personne du parcours d'un "serial killer".
Cet ouvrage est devenu une des références majeures des écoles de formation de policiers tant il décrit avec précision la psychologie de la majeure partie des tueurs en série.
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Il se lance après dans l'écriture du livre qui lui fera connaître la célébrité : Le Dahlia Noir, qui est une oeuvre de fiction basée sur une histoire vraie légendaire du Los Angeles des années quarante, à savoir le meurtre le plus sanglant et le plus sadique qu'ait connu la ville ; meurtre d'une jeune starlette , Elizabeth Short, qui a été surnommée le dahlia noir par la presse et qui n'a jamais été résolu.
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James Ellroy semble avoir utilisé cette histoire pour commencer à exorciser le souvenir du meurtre de sa propre mère qui a eu lieu environ 10 ans après le dahlia noir.
Il écrira à la suite trois autres romans ayant pour cadre la ville de Los Angeles dans les années 1940-1950 et pour thème le crime et la corruption.
Il s'agit de : Le Grand Nulle Part , L.A. Confidential et White Jazz'.
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Toujours obsédé par l'histoire de sa mère il va tenter de résoudre, près de 40 ans après les faits, le meurtre de sa mère avec l'aide d'un policier de L.A. à la retraite (Bill Stoner).
Ce sera l'occasion pour lui de retracer le parcours de sa mère depuis son enfance à elle et de se réconcilier avec elle et donc avec une part de lui même.
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Il en écrira le récit dans un livre autobiographique : Ma Part d'Ombre.
Il se présente comme un ermite vivant en vase clos pour éviter que l'univers de ses romans, qui se passent dans les années 1940 à 1970, soit perturbé par le monde contemporain .
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James Ellroy est à présent l'un des auteurs de roman noir américains les plus populaires. Il a publié plus de quinze romans en vingt ans."-
http://www.bedetheque.com/auteur-9645-BD-Ellroy-James.html
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quelques livres
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Le Dahlia Noir
Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d'une jeune fille de vingt-deux ans : Betty Short, surnommée " Le Dahlia Noir " par un reporter, à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir.
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Le meurtre est resté l'une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique.
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Un tueur sur la route
" Il existe une dynamique dans la mise en oeuvre de l'horreur : servez la garnie d'hyperboles fleuries, et la distance s'installe même si la terreur est présente, puis branchez tous les feux du cliché littéral ou figuratif, et vous ferez naître un sentiment de gratitude parce que le cauchemar prendra fin, un cauchemar au premier abord trop horrible pour être vrai.
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Je n'obéirai pas à cette dynamique.
Je ne vous laisserai pas me prendre en pitié.
Charles Manson, qui déblatère dans sa cellule mérite, lui, la pitié ;
Ted Bundy, qui proteste de son innocence pour que les femmes solitaires lui écrivent, mérite le mépris.
Je mérite crainte et respect pour être demeuré inviolé jusqu'au bout du voyage que je vais décrire, et puisque la force de mon cauchemar interdit qu'il prenne fin un jour, vous me les offrirez. "
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Le Grand Nulle Part
Le Grand Nulle Part commence la nuit du premier de l'an 1950 et met en scène trois destins parallèles de policiers.
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L'inspecteur adjoint Danny Upshaw enquête sur une série de meurtres sexuels avec mutilations.
Le lieutenant de la criminelle, Mal Considine, accepte de servir l'ambition d'un aspirant procureur en participant à un dossier sur l'influence communiste à Hollywood.
Buzz Meeks, homme de main, ex-flic des narcotiques et pourvoyeur de chair fraîche pour Howard Hughes, se joint à la lutte contre " la menace rouge " pour l'argent et le pouvoir.
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Sans le savoir, les trois hommes ont acheté un billet pour l'enfer.
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American Tabloid
Ancien flic, Pete Bondurant est un tueur.
Il alimente le journal à potins du producteur Howard Hughes et dirige avec sa maîtresse Gail une officine de flagrants délits d'adultère.
Kemper Boyd, du FBI, a été chargé par son patron Hoover d'infiltrer une commission d'enquête sur les rackets syndicalistes, tandis que son collègue Ward J. Littell espionne les réseaux communistes.
John Stanton, agent de la CIA, est chargé de former militairement les expulsés cubains pour une opération de représailles.
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Mêlant allègrement la fiction à des faits réels, James Ellroy se sert de ses quatre protagonistes pour réécrire l'histoire politique des États-Unis de 1958 à 1963, date de l'assassinat de John F. Kennedy.
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Il utilise des faits jusqu'alors ignorés ou cachés qui démythifient l'honorable famille Kennedy et notamment son patriarche.
Dans cette fresque épique à quatre voix, il adopte sa forme stylistique préférée : phrases courtes, descriptions minimales, nombreux dialogues.
Une fois capté dans cet écheveau, le lecteur ne peut s'en défaire et se trouve pris dans un tourbillon qui le laisse assommé.
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Moisson noire : Les meilleures nouvelles policières américaines
Le principe de Moisson noire est maintenant bien connu.
Chaque année, un grand maître du roman noir américain choisit, parmi une ample sélection de nouvelles américaines, les vingt textes qu’il juge les meilleurs de l’année.
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Après Donald Westlake et Lawrence Block, voici le choix de James Ellroy qui nous livre également dans une préface décapante sa conception de la nouvelle : « Pour le lecteur, une bonne nouvelle, c’est un sprint effréné vers la ligne d’arrivée, c’est un verre d’alcool vidé cul
sec.
C’est une sacrée secousse, c’est vite expédié, ça vous réchauffe le cœur, et les sensations persistent après consommation.
Le format réduit rend le rôle du lecteur plus actif. Il y a un crime à élucider, ou un mystère à percer.
Il y a une révélation qui rôde tout près.
Par lui- même, le faible nombre de pages crée la tension.
On peut lire une nouvelle d’un trait.
C’est de cette façon, d’ailleurs, que l’on devrait toutes les lire. Bang !- vous en faites le tour en un éclair.
Vous avez droit à la grande secousse, à l’assimilation instantanée.
Ensuite, elle est toute à vous, pour que vous puissiez à loisir la savourer et la ressasser. ».
Ce recueil comprend entre autres des textes de Thomas H. Cook, Joe Gores, James Grady, Stuart Kaminsky, Michael Malone et Joyce Carol Oates
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La Confidential
Los Angeles, avril 1953.
Dans un café tranquille près d'Hollywood Boulevard, trois tueurs armés de fusils de chasse assassinent sauvagement six personnes.
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Un peu plus tard, on inculpe trois Noirs qui prennent la fuite et sont abattus par l'ambitieux Ed Exley, responsable du commissariat.
Pourquoi tirer sur des hommes désarmés ?
Etaient-ils vraiment coupables ?
Quatre ans plus tard, Bud White, qui enquête sur un tueur de prostituées, et Jack Vincennes, sergent véreux et star de séries télévisées, découvriront les bonnes réponses à ces questions en mettant à jour de honteux secrets et une énorme affaire au sein même de la police.
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Après
Le Dahlia noir, James Ellroy s'attaque au système policier du Los Angeles des années cinquante, un monde où les valeurs, la morale et les règles ont disparu.
Le style est aussi sec et brutal que les faits, les personnages tous plus abjects les uns que les autres, et pourtant très humains.
La société américaine est décrite comme une vaste jungle où seuls les plus forts restent en vie.
Après ce livre, le roman noir américain ne pourra plus jamais être le même.
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Lune sanglante
« Des écrivains comme ça, dans le roman noir, on en découvre un tous les dix ans. »
« Opéra noir, peuplé de fantômes, où le sexe et la mort rôdent sans cesse dans l'immensité inhumaine de Los Angeles la mal nommée, lune sanglante est un fulgurant joyau, une moderne tragédie, qui porte fièrement en exergue une citation du richard II de shakespeare. »
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« ... Un des plus remarquables romans noirs de la décennie, par sa préoccupation intellectuelle élevée, son écriture savante et, pour le dire balistiquement, son épouvantable puissance d'arrêt... »
le corps d'une femme est retrouvé coupé en deux dans un terrain vague de Los Angeles.
Agée de 22 ans, Elizabeth Short, le célèbre " Dahlia noir ", a souffert le martyre avant de mourir.
Quelques jours plus tard, imitant Jack l'Eventreur, le tueur lance à la police " Attrapez-moi donc si vous pouvez ".
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Devenu un véritable mythe, ce meurtre ne sera jamais résolu. Jusqu'au jour où, cinquante ans plus tard, l'ex-inspecteur des Homicides de L.A. Steve Hodel découvre une photo d'Elizabeth dans un carnet de son père qui vient de mourir.
Que vient-elle faire là ?
Bouleversé, il reprend son travail de policier et, comme le dit Michael Connelly, " voyage qui intrigue et dérange à chaque pas ", se lance dans une enquête " exhaustive et totalement convaincante. Comme ce livre ".
Très ému, James Ellroy déclarera à son tour : " J'étais celui qui pose les questions. Il fut celui qui y répondit. J'étais le sceptique. Il fut celui qui prouva ".
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Destination morgue
« Le regard que j’ai toujours porté sur L.A. est celui d’un autochtone. Je n’ai jamais vu cette ville comme une terre étrangère dépeinte par des écrivains venus d’ailleurs. C’est là que j’ai grandi. Les données que je récoltais, je les passais au crible, je les transfigurais comme un gamin peut le faire. Il y en avait pour tous les goûts. Les lignes conductrices qui reliaient entre elles les divers éléments, c’étaient la corruption et l’obsession… »
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En attendant le dernier volume de sa trilogie Underworld USA, James Ellroy continue la psychanalyse sauvage de sa propre vie et de sa ville natale dans des textes percutants, comme Où je trouve mes idées bizarres (« C’est un Rubik’s cube.
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Le mécanisme interne affiche des souvenirs et des pensées.
Des images remplacent les blocs colorés et trouvent leur cohésion en un clic. »), comme Ma vie de branleur (« Le sexe a failli me tuer.
Le sexe que je parvenais à pratiquer sans contact humain. »), ou J’ai les infos (« On veut savoir. Qui couche avec qui. Qui suce qui. Qui a le bras long et du pognon. Nous nous repaissons de faits épouvantablement authentiques. »)
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Il passe la boxe au crible dans Sport sanglant, et dans Stephanie, un texte aussi dérangeant que bouleversant, il redit sa fascination et sa compassion pour les victimes de crimes sexuels (« Son parfum qui subsistait malgré toutes ces années –ou une illusion née de votre désir de le capter »), enfin il ramène l’inénarrable Danny Getchell dans le truculent Baisodrome d’Hollywood.
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Il parle aussi de son père, de la peine de mort, de la justice, de ses provocations, avec force, honnêteté voire brutalité, dans ce style coup de poing qui n’appartient qu’à lui.C’est un alcool fort qui vous fracasse la tête.C’est du Ellroy.
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Brown's requiem
Fritz Brown est un détective privé spécialisé dans la récupération de voitures dont les traites sont impayées.
Jusqu'au jour où un caddy obèse l'engage pour surveiller sa jolie soeur qui vit en compagnie d'un homme qui pourrait être son père.
C'est alors que brown plonge dans l'univers noir et désespéré des bas-fonds californiens.
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Tijuana mon amour
Après Crimes en série et Destination morgue, ce troisième recueil clôt - provisoirement - la publication des textes courts de James Ellroy.
On connaît l'intérêt de l'auteur pour les faits divers criminels et en particulier les affaires qui défraient la chronique.
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Cette obsession constitue le thème central des articles et fictions réunis dans Tijuana mon amour. Qu'il retrace l'enquête sur la mort de la fille d'un présentateur de radio, brosse le portrait d'un célèbre district attorney ou mette en scène l'un de ses héros préférés, l'intarissable rédacteur en chef de la gazette à scandales l'Indiscret, Ellroy n'aime rien tant qu'explorer "la jungle du glamour" et en rapporter des trouvailles saisissantes, scabreuses, au goût amer et à l'odeur nauséabonde.
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On y croisera le célèbre gangster Mickey Cohen, Lana Turner et son amant Johnny Stompanato, Rock Hudson, Frank Sinatra et quelques figures d'acteurs ou autres " people " de seconde zone, tous tombés dans la boue du scandale au point que certains ne s'en relèveront pas.
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On retrouve avec jubilation la patte caractéristique de l'auteur du Dahlia noir dans ces portraits au vitriol des flics, des acteurs, de la pègre et des médias.
A travers ces trois articles et six nouvelles, c'est la face noire d'une Californie schizophrène qui est radiographiée avec une acuité rageuse, provocatrice, brillantissime.
Le coeur du rêve américain explose.
Un jeune flic arrive de Las Vegas avec 6 000 dollars en liquide et un sale boulot à exécuter.
II ne sait pas qu'il va faire partie du complot visant à étouffer la vérité sur l'assassinat de Kennedy.
II s'appelle Wayne Tedrow.
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Cinq années dans les coulisses de la politique vont le conduire de Dallas au Vietnam, en passant par le sud des Etats-Unis.
Cinq années avec J. Edgar Hoover, Howard 'Hughes, la Mafia et le Ku Klux Klan.
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American Death Trip est la suite d'American Tabloid et le second volet de la trilogie Underworld USA.
Le cauchemar américain nourri des coïncidences de l'Histoire, les années 60 passées au crible par Ellroy.
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Crimes en série
Crimes en série n'est pas un roman d'Ellroy comme les autres : on y retrouve cinq articles parus dans le magazine Gentlemen's Quaterly et une nouvelle.
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L'Assassin de ma mère, qui condense les sentiments d'Ellroy lorsqu'il apprit le meurtre de sa mère, servit de fondement à son livre Ma Part d'ombre.
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Le second texte, Une Dent contre le crime relate l'action de la brigade criminelle du comté de Los Angeles. Les Mauvais Garçons d'Hollywood est un hommage à Curtis Hanson, metteur en scène de LA Confidential.
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La Séduction d'O J. Simpson analyse comment un procès criminel s'est transformé en gigantesque mascarade compte tenu de la personnalité du prévenu.
Des cadavres dans le décor raconte les enquêtes menées par Ellroy, en compagnie du flic Bill Stoner, sur des meurtres de femmes restés non élucidés.
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Enfin Complot à Hollywood est une nouvelle dans laquelle on retrouve l'accordéoniste Dick Contino harcelé pour avoir manifesté son pacifisme lors de la guerre de Corée.
Son agent, un drogué homosexuel, tente de trouver une solution en organisant une cérémonie avec trente anciens combattants de l'American Legion qui se porteront garants de l'honorabilité de son client.
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Pour Ellroy, à Los Angeles, tout n'est que mensonge.
Ce recueil illustre sa vision à partir de ses thèmes favoris : drogue, meurtres, perversions sexuelles, manipulations, journaux-poubelle, chasse aux "rouges" pendant que le crime prospère. Fascinant !
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La Colline aux suicidés
Trois étoiles, c'est dur !
Certes, Du sang sur la lune et Parce que la nuit se caractérisent par la présence fascinante d'un "méchant" fou furieux et de ses crimes psychédéliques et ce n'est pas le cas dans La Colline aux suicidés (1984), où pendant longtemps il ne se passe rien de plus méchant que le braquage de deux banques.
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C'est qu'Ellroy a su renouveler son angle d'attaque, et brillamment. Aux deux tiers du roman, tous les éléments qu'il a patiemment mis en place entrent d'eux-mêmes en effervescence et the shit hits the fan!, tout part de travers, c'est reparti comme en 82 et 83 sur le rollercoaster de la mort angeleno.
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Certes, il n'y a ici ni Teddy Verplanck ni Dr John Havilland.
Les personnages sont plus petits, plus triviaux.
Tout le crime, toute la mort ne sortent pas du cerveau malade et génial d'un seul homme au centre du roman.
Mais c'est justement la force de ce roman que ce soit plutôt une mécanique impersonnelle qui soit à l'oeuvre.
Le sang, le mal ricochent dans toutes les directions, suivent des trajectoires imprévisibles.
N'importe qui ou presque peut devenir un meurtrier, et c'est précisément son passé d'assassin qui rattrape Lloyd Hopkins par l'entremise du born again Christian fanatique Gaffaney.
Il n'y a pas non plus d'histoire d'amour impossible pour Lloyd, Ellroy s'est débarrassé de ce ressort hérité de Chandler.
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La figure stéréotypée du meilleur ami, Dutch Peltz, s'efface aussi.
La Colline aux suicidés est peut-être le plus âpre des trois Lloyd Hopkins, il est en tout cas indispensable aux amateurs d'Ellroy.
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Clandestin
Il n'y a pas que les enquêtes de police qui soient " clandestines " dans ce roman de james ellroy.
Il y a aussi les ambitions, les liaisons amoureuses et sexuelles, les pulsions, les violences, les vies anodines, les morts atroces, les rédemptions.
elles mèneront l'agent de police freddy underhill sur la piste d'un tueur de femmes pendant " les dernières années de sa jeunesse ".
Clandestin se situe, dans l'oeuvre de james ellroy, entre brown's requiem et lune sanglante.
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Note :
comme tout le monde, lu "le dahlia noir"... il y a très longtemps. A l'occasion, le relire ou un autre... mais choix difficile !

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