livre de chevet
un conte Africain qui ressemble à une tragédie Grecque.
Rien ne sert de courir, disait La Fontaine. Et derrière la fable, une morale. Avec d'autres moyens, d'autres procédés, au fil de l'imagination, Laurent Gaudé touche aussi juste, dans une unité de temps, de lieu et d'action.
Mais ce matin-là, il n’était pas seul. Ce matin-là, une agitation fiévreuse régnait dans les couloirs. Des dizaines et des dizaines d’ouvriers et de porteurs allaient et venaient avec précaution, parlant à voix basse pour ne réveiller personne. C’était comme un grand navire de contrebandiers qui déchargeait sa cargaison dans le secret de la nuit. Tout le monde s’affairait en silence. Au palais de Massaba, il n’y avait pas eu de nuit. Le travail n’avait pas cessé.
Depuis plusieurs semaines, Massaba était devenue le cœur anxieux d’une activité de fourmis. Le roi Tsongor allait marier sa fille avec le prince des terres du sel. Des caravanes entières venaient des contrées les plus éloignées pour apporter épices, bétail et tissus. Des architectes avaient été diligentés pour élargir la grande place qui s’étendait devant la porte du palais. Chaque fontaine avait été décorée. De longues colonnes marchandes venaient apporter des sacs innombrables de fleurs. Massaba vivait à un rythme qu’elle n’avait jamais connu.
Depuis des semaines, chaque habitant de Massaba, chaque nomade avait déposé, sur la place principale, son offrande à la future mariée. C’était un gigantesque amas de fleurs, d’amulettes, de sacs de céréales et de jarres de vin. C’était une montagne de tissus et de statues sacrées. Chacun voulait offrir à la fille du roi Tsongor un gage d’admiration et une prière de bénédiction.
Or, en cette nuit-là, les serviteurs du palais avaient été chargés de vider la place de toutes ces offrandes. Il ne devait plus rien rester. Le vieux roi de Massaba voulait que l’esplanade soit décorée et resplendissante. Que tout son parvis soit jonché de roses.
Les serviteurs du palais, toute la nuit, n’avaient cessé de faire des allers-retours, entre la montagne de cadeaux de la place et les salles du palais. Ils transportaient ces centaines de sacs, de fleurs et de bijoux. Ils disposaient le plus harmonieusement possible, en prenant bien soin de ne pas faire de bruit, les amulettes, les statues et les tapisseries dans les différents appartements du palais. Il fallait que la grande place soit vide.
Katabolonga, lui, n’était touché par aucune anxiété. Il marchait lentement comme à l’accoutumée. Au rythme calme qui était le sien. Il savait qu’il avait le temps. Que le jour ne se lèverait pas tout de suite. Il savait - comme tous les jours depuis des années - qu’il serait prêt, assis au chevet du roi lorsque celui-ci ouvrirait les yeux. Il pensait simplement que c’était la première fois, et certainement la dernière, qu’il croisait tant d’hommes lors de sa marche nocturne et que le bruit de ses pas était accompagné de tant de murmures.
Mais lorsque Katabolonga entra dans la salle du tabouret d’or, il se figea brusquement. L’air qui lui caressait le visage lui murmurait quelque chose qu’il ne parvenait pas à comprendre. Au moment où il avait ouvert la porte, il lui avait semblé, le temps d’un instant, que tout allait finir. Il se reprit. Traversa la pièce pour prendre le tabouret d’or, mais à peine eut-il saisi la relique, qu’il dut la lâcher. Le tremblement qui lui parcourut les bras lui dit, à nouveau, que tout allait finir.
Il se releva. Essayant de faire taire le trouble qui était né en lui. Il saisit le tabouret et parcourut les couloirs du palais. Les mâchoires serrées sur cette conviction obscure qu’aujourd’hui était le jour où il tuerait son ami, le roi Tsongor.
Lorsque Tsongor se leva, il eut immédiatement le sentiment que cette journée serait trop courte pour qu’il puisse s’acquitter de tout ce qu’il avait à faire. Il respira profondément. Il savait que le calme ne lui serait plus offert jusqu’au soir. Il salua Katabolonga qui se tenait à ses côtés. Et ce visage lui fit du bien. Il salua Katabolonga, mais celui-ci, au lieu de lui rendre son salut et de lui présenter son collier royal, comme il le faisait chaque matin, lui murmura à voix basse :"Tsongor, je veux te parler.- Je t’écoute, répondit le roi.
Un homme avance sur sa mule dans un paysage pétrifié de chaleur, sous l'implacable soleil des Pouilles, en direction du minuscule village de Montepuccio, où il vient assouvir, au risque d'y perdre la vie, son désir et sa vengeance. Ses fautes de jeunesse - vols, violences, crimes de toutes sortes -, il les a payées de dix-sept ans de prison.
On dit parfois d’un écrivain qu’on l’aime parce qu’on s’est attaché à son univers. Epique et sonore, tragique ou inspiré, celui de Laurent Gaudé comporte tout un monde de ténèbres.
Ce qui était écrit, était donc écrit. Ce qui fut dit idem. On finit toujours par être rattrapé par son destin.
Voilà ce qu'aurait pu déclarer, à juste titre, le roi Tsongor, souverain de Massaba, dans une Afrique lointaine, ancestrale, imaginaire.
Un roi bien placé pour en parler : il y a longtemps, il est parti de son royaume pour tout conquérir. Vingt ans de luttes et d'expansions, jusqu'au jour où il parvint au pays des rampants, ces êtres isolés en hameaux, maigres, raides comme des piquets, qu'il anéantit comme ses précédents adversaires.
Tous sauf un : Katabolonga qui s'est fait la promesse d'être maître de la mort du roi Tsongor.
Devenu porteur du tabouret d'or sur lequel trône le souverain, il est à la fois serviteur et veilleur de Tsongor, avec cette promesse suspendue comme une épée au-dessus de la tête de son maître.
Le temps a passé. Les deux hommes ont vieilli ensemble, en presque frères inséparables. Le jour du mariage de Samilia, fille de Tsongor, avec le prince de sel pourrait être le jour fatidique. Pour lui, pour les siens, pour son royaume…
Rien ne sert de courir, disait La Fontaine. Et derrière la fable, une morale. Avec d'autres moyens, d'autres procédés, au fil de l'imagination, Laurent Gaudé touche aussi juste, dans une unité de temps, de lieu et d'action.
La Mort du roi Tsongor a beau s'étendre sur des décennies, Gaudé parvient à "ramasser" son récit, à maintenir une tension en peu de pages, à captiver son lecteur. À coup de phrases simples, au bout d'un sujet verbe complément, à travers une histoire qui relève de la légende. Il fallait oser. C'est fait. Et c'est réussi !
Extrait
D’ordinaire, Katabolonga était le premier à se lever dans le palais. Il arpentait les couloirs vides tandis qu’au-dehors la nuit pesait encore de tout son poids sur les collines. Pas un bruit n’accompagnait sa marche. Il avançait sans croiser personne, de sa chambre à la salle du tabouret d’or. Sa silhouette était celle d’un être vaporeux qui glissait le long des murs. C’était ainsi. Il s’acquittait de sa tâche, en silence, avant que le jour ne se lève.
Mais ce matin-là, il n’était pas seul. Ce matin-là, une agitation fiévreuse régnait dans les couloirs. Des dizaines et des dizaines d’ouvriers et de porteurs allaient et venaient avec précaution, parlant à voix basse pour ne réveiller personne. C’était comme un grand navire de contrebandiers qui déchargeait sa cargaison dans le secret de la nuit. Tout le monde s’affairait en silence. Au palais de Massaba, il n’y avait pas eu de nuit. Le travail n’avait pas cessé.
Depuis plusieurs semaines, Massaba était devenue le cœur anxieux d’une activité de fourmis. Le roi Tsongor allait marier sa fille avec le prince des terres du sel. Des caravanes entières venaient des contrées les plus éloignées pour apporter épices, bétail et tissus. Des architectes avaient été diligentés pour élargir la grande place qui s’étendait devant la porte du palais. Chaque fontaine avait été décorée. De longues colonnes marchandes venaient apporter des sacs innombrables de fleurs. Massaba vivait à un rythme qu’elle n’avait jamais connu.
Au fil des jours, sa population avait grossi. Des milliers de tentes, maintenant, se tenaient serrées le long des remparts, dessinant d’immenses faubourgs de tissu multicolores où se mêlaient le cri des enfants qui jouaient dans le sable et les braiements du bétail. Des nomades étaient venus de loin pour être présents en ce jour. Il en arrivait de partout. Ils venaient voir Massaba. Ils venaient assister aux noces de Samilia, la fille du roi Tsongor.
Depuis des semaines, chaque habitant de Massaba, chaque nomade avait déposé, sur la place principale, son offrande à la future mariée. C’était un gigantesque amas de fleurs, d’amulettes, de sacs de céréales et de jarres de vin. C’était une montagne de tissus et de statues sacrées. Chacun voulait offrir à la fille du roi Tsongor un gage d’admiration et une prière de bénédiction.
Or, en cette nuit-là, les serviteurs du palais avaient été chargés de vider la place de toutes ces offrandes. Il ne devait plus rien rester. Le vieux roi de Massaba voulait que l’esplanade soit décorée et resplendissante. Que tout son parvis soit jonché de roses.
Que sa garde d’honneur y prenne place en habit d’apparat. Le prince Kouame allait envoyer ses ambassadeurs, pour déposer aux pieds du roi les présents qu’il offrait. C’était le début de la cérémonie nuptiale, la journée des présents. Tout devait être prêt.
Les serviteurs du palais, toute la nuit, n’avaient cessé de faire des allers-retours, entre la montagne de cadeaux de la place et les salles du palais. Ils transportaient ces centaines de sacs, de fleurs et de bijoux. Ils disposaient le plus harmonieusement possible, en prenant bien soin de ne pas faire de bruit, les amulettes, les statues et les tapisseries dans les différents appartements du palais. Il fallait que la grande place soit vide.
Et que le palais, lui, soit riche de ces signes d’affection du peuple. Il fallait que la princesse Samilia se réveille dans un palais aux mille parfums et couleurs. C’était à cela que travaillaient, silencieusement, les longues colonnes de porteurs. Ils devaient finir avant que la princesse et sa suite ne se réveillent. Le temps commençait à manquer.
Car ils avaient croisé et reconnu, pour certains d’entre eux, Katabolonga. Ils savaient que si Katabolonga était debout, c’est que le jour n’allait pas tarder à se lever et avec lui, le roi Tsongor. Aussi, au fur et à mesure que Katabolonga avançait dans les couloirs du palais, au fur et à mesure qu’il se rapprochait de la salle du tabouret d’or, l’agitation croissait et les serviteurs se faisaient de plus en plus rapides et affairés.
Katabolonga, lui, n’était touché par aucune anxiété. Il marchait lentement comme à l’accoutumée. Au rythme calme qui était le sien. Il savait qu’il avait le temps. Que le jour ne se lèverait pas tout de suite. Il savait - comme tous les jours depuis des années - qu’il serait prêt, assis au chevet du roi lorsque celui-ci ouvrirait les yeux. Il pensait simplement que c’était la première fois, et certainement la dernière, qu’il croisait tant d’hommes lors de sa marche nocturne et que le bruit de ses pas était accompagné de tant de murmures.
Mais lorsque Katabolonga entra dans la salle du tabouret d’or, il se figea brusquement. L’air qui lui caressait le visage lui murmurait quelque chose qu’il ne parvenait pas à comprendre. Au moment où il avait ouvert la porte, il lui avait semblé, le temps d’un instant, que tout allait finir. Il se reprit. Traversa la pièce pour prendre le tabouret d’or, mais à peine eut-il saisi la relique, qu’il dut la lâcher. Le tremblement qui lui parcourut les bras lui dit, à nouveau, que tout allait finir.
Cette fois, il écouta ce sentiment monter en lui. Il écouta et le trouble s’empara de lui. Il écouta. Et il sut qu’aujourd’hui, effectivement, tout allait cesser. Il sut qu’aujourd’hui il tuerait le roi Tsongor. Qu’aujourd’hui était le jour auquel il avait pensé échapper. Il comprit que ce jour était le dernier où le roi se lèverait, le dernier où lui, Katabolonga le sauvage, le suivrait de salle en salle, marchant toujours sur ses pas, veillant sur ses moindres fatigues, écoutant ses soupirs et s’acquittant de la plus honorifique des tâches. Le dernier jour où il serait le porteur du tabouret d’or.
Il se releva. Essayant de faire taire le trouble qui était né en lui. Il saisit le tabouret et parcourut les couloirs du palais. Les mâchoires serrées sur cette conviction obscure qu’aujourd’hui était le jour où il tuerait son ami, le roi Tsongor.
Lorsque Tsongor se leva, il eut immédiatement le sentiment que cette journée serait trop courte pour qu’il puisse s’acquitter de tout ce qu’il avait à faire. Il respira profondément. Il savait que le calme ne lui serait plus offert jusqu’au soir. Il salua Katabolonga qui se tenait à ses côtés. Et ce visage lui fit du bien. Il salua Katabolonga, mais celui-ci, au lieu de lui rendre son salut et de lui présenter son collier royal, comme il le faisait chaque matin, lui murmura à voix basse :"Tsongor, je veux te parler.- Je t’écoute, répondit le roi.
- C’est pour aujourd’hui, mon ami", dit Katabolonga.La voix du porteur avait quelque chose d’étrange, mais Tsongor n’y prêta pas attention. Il dit simplement : "Je sais." Et la journée commença.
Déjà lu
Sous le soleil écrasant du Sud italien, le sang des Scorta transmet, de père en fils, l'orgueil indomptable, la démence et la rage de vivre de ceux qui, seuls, défient un destin retors.
Prix : l'auteur de La Mort du roi Tsongor (prix Goncourt des lycéens 2002, prix des Libraires 2003).
Un homme avance sur sa mule dans un paysage pétrifié de chaleur, sous l'implacable soleil des Pouilles, en direction du minuscule village de Montepuccio, où il vient assouvir, au risque d'y perdre la vie, son désir et sa vengeance. Ses fautes de jeunesse - vols, violences, crimes de toutes sortes -, il les a payées de dix-sept ans de prison.
Désormais libre, il entend bien, de gré ou de force, faire sienne une femme que dans sa jeunesse il convoitait. De cette vengeance - on pourrait même dire : de cette scène primitive - va surgir la lignée des Scorta, une famille de "pouilleux" marqués par l'opprobre et la faute originelle, mais qui peu à peu, sur quatre générations, parvient à subsister, à planter ses racines dans un sol fruste, à saisir sa chance, transmettre ses valeurs et s'accorder aux beautés de sa terre natale
L'histoire de la famille Scorta se déroule sur un siècle (1870 à nos jours). Elle prend le double aspect d'un récit "objectif" et linéaire eue viennent scander les soliloques d'un des personnages, Carmela, vieillarde qui, avant de perdre la mémoire, se hâte de confier à l'ancien curé de Montepuccio ce qu'elle n'a pu encore raconter à personne : son voyage à New York avec ses frères, la création du bureau de tabac de Montepuccio, et plus largement sa vision subjective de l'aventure des Scorta.
Car ce roman puissamment sudiste et solaire n'est nullement, au sens où on l'entend couramment, une "saga familiale". Marqué par la force de la parole, par la sincérité des personnages, par l'humilité et l'obstination des gens simples, par la recherche et la connaissance des joies élémentaires, le nouveau livre de Laurent Gaudé entrelace les destins comme les voix d'un hymne étincelant d'humanisme.
envie de lire
2002, dans un restaurant de Naples, Filippo Scalfaro accomplit sa vengeance : il poignarde au ventre un client puis, le couteau sur la gorge, il le force à l’accompagner dehors, le fait monter dans une voiture, prend la direction du cimetière.
Parvenu là, il le traîne jusqu’à une tombe et lui en fait déchiffrer l’inscription. Puis il lui tranche les doigts des mains et le laisse là, saignant et gémissant.1980, dans les rues encombrées de Naples, Matteo tire par la main son fils et se hâte vers l’école.
A un carrefour, soudain éclate une fusillade. Matteo s’est jeté à terre, couchant contre lui son petit garçon. Quand il se relève, il est baigné du sang de l’enfant, atteint par une balle perdue.
2002, après un dernière visite à “tante Grace”, prostituée et travesti qui l’a vu grandir, celui qui a accompli sa vengeance peut enfin quitter Naples et, roulant vers le Sud, partir à la recherche des siens, disparus depuis l’époque du grand tremblement de terre.1980 : le deuil a édifié peu à peu un mur de silence entre Matteo et sa femme Giuliana.
Matteo ne travaille plus. Toutes les nuits, il roule dans son taxi à travers les rues de Naples, sans presque jamais prendre de client. Il sait bien ce que Giuliana attend de lui : qu’il retrouve et punisse le responsable. Mais il en est incapable.
Un soir, les circonstances le conduisent dans un minuscule café-bar, où il fait notamment la connaissance d’un Professeur qui tient d’étranges discours sur la réalité des Enfers et la possibilité d’y descendre…
On dit parfois d’un écrivain qu’on l’aime parce qu’on s’est attaché à son univers. Epique et sonore, tragique ou inspiré, celui de Laurent Gaudé comporte tout un monde de ténèbres.
Dans les guerres, la pauvreté ou l’exil, l’auteur cherche à faire entendre la dimension solaire dont chaque personnage — habité par sa parole, son vouloir, et comme porté par une incantation à son destin — illumine sa propre trajectoire. Si le thème de la vengeance est présent dans La Porte des Enfers, il n’en constitue pas – loin s’en faut – le motif principal, car la fiction s’en empare pour explorer de tout autres territoires.
C’est dans la conscience de ses deuils personnels que Laurent Gaudé interroge ici la part de vie que nos morts nous volent, mais aussi la part de présent ou d’avenir que nous leur rendons par nos pensées.
Ainsi peut s’entrouvrir la porte des Enfers et – comme le raconte dans ces pages le vieux Professeur pasolinien – s’accomplir le rêve de Frédéric II : descendre dans les abîmes, affronter la Mort sur son propre terrain.
Mais dans l’histoire de Matteo, de Giuliana et de leur fils, dans la lente dérive ou la brutale disparition comme dans les expériences des autres personnages aux prises avec leurs enfers personnels, c’est aussi la force du lien (amical autant que familial) qui se confronte à la séparation, à la peine ou au ressentiment.
Rythmé, puissant et captivant, le nouveau roman de Laurent Gaudé revisite le mythe d’Orphée pour opposer à la finitude humaine la foi des hommes en la possibilité d’arracher un être au néant.
Pas eu l'occasion de le lire plus tôt, et comme j'en ai entendu dire beaucoup de bien... et puis cela me fera patienter jusqu'au prochain...
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