mardi 14 octobre 2008

Mo Hayder - Tokio

livre de chevet :
thriller à Tokyo
Une jeune anglaise surnommée Grey ("fantôme extraterrestre") débarque seule à Tokyo, pour rencontrer un vieux professeur chinois qui selon elle détient un film montrant un acte horrible perpétré par les Japonais lors du massacre de Nanquin en1937, film qu’elle veut absolument visionner.
Elle le recherche depuis "neuf ans, sept mois et dix neuf jours" et rien ne semble pouvoir la dissuader.
Elle fait par hasard la connaissance d’un séduisant anglais, Jason, qui lui propose un toit dans une étrange maison délabrée et lui trouve un emploi dans un club d’hôtesses où elle côtoie des yakusas( la mafia japonaise)dirigés par un vieil infirme accompagné d’une nurse monstrueuse ...

Le professeur chinois lui propose alors un étrange marché : elle doit découvrir le secret de la longévité du yacusa et elle verra le film.

Qu’est-ce qui pousse Grey à accepter de risquer sa vie ? Quel indicible secret relie les deux vieillards ? Que s’est-il passé à Nanquin en 1937 et quel rapport cela a-t-il avec la vie passée de la jeune fille et les terribles cicatrices qu’elle cache sur son ventre ?

Le récit oscille entre le journal du vieil homme présent à Nanquin avec son épouse enceinte, qui nous restitue avec exactitude l’horreur des exactions japonaises( les faits sont historiques), la recherche angoissante de Grey face aux Yacusas, et l’évocation progressive de son passé anglais qui cache lui aussi un secret inavouable.
Torture, cannibalisme, infanticide…Ce qui relie dans « Tokyo » le présent et le passé, ce sont bien les aspects les plus terribles de la nature humaine . -http://lecourant.info/spip.php?article577

Vu dans la presse :
Si vous n’avez pas encore lu ce roman, ne perdez pas une seconde, c’est un livre génial et écrasant avec lequel Mo Hayder est entrée "au panthéon des grandes. Des très grandes"(Le Nouvel Observateur).


En savoir plus sur les massacres de Nankin :

Michaël Prazan est l’auteur français d’une enquête sur le massacre de Nankin qui vise à la fois à retracer l’événement dans ses grandes lignes et à revenir longuement sur les témoignages et sur les enjeux actuels, en particulier dans les relations tumultueuses entre le Japon et la Chine.

Cet ouvrage a été rédigé après la réalisation d’un important documentaire sur le même sujet.

L’invasion

En 1937, date du massacre de Nankin, la Mandchourie est occupée par le Japon.

Les pouvoirs en Chine sont partagés entre le nationaliste Tchang Kaï-chek qui a installé sa capitale à Nankin, les seigneurs de la guerre qui occupent Pékin et les communistes de Mao, réfugiés dans les montagnes.

Un incident survenu dans la nuit du 7 juillet 1937, aux abords du célèbre pont Marco Polo, situé à l’ouest de Pékin est le prétexte à l’entrée en guerre du Japon : des coups de feu sont tirés sur un régiment japonais et un soldat disparaît.

On apprend plus tard que le soldat prétendument enlevé par des activistes, s’est en fait éclipsé dans un bordel.

Les Japonais s’emparent de Pékin, pilonnent Shanghai vers le 13 août et Nankin le 28.

Tokyo annonce qu’il ne respectera pas les conventions de Genève et de La Haye afin de progresser plus rapidement.

La résistance chinoise à Shanghaï surprend les Japonais. Il faut attendre en effet le 11 novembre pour voir la ville tomber.

La marche des fantassins sur Nankin est l’initiative du général Matsui, responsable du corps expéditionnaire présent à Shanghaï.
Le 1er décembre, l’état-major, mis devant le fait accompli, décide de le soutenir, non sans avoir renaclé.

Les exactions dans les villages commencent dès les premiers jours de la marche. Le témoignage du soldat Ashihei Hino est éloquent de ce point de vue.

Abreuvés d’un nationalisme mâtiné de racisme, les soldats japonais sont persuadés de trouver face à eux des sous-hommes.

Hino raconte le débarquement des troupes japonaises dans la baie de Hangchou et le moment où il se trouve face à de très jeunes soldats qui implorent sa pitié : « C’étaient presque des adolescents et ils étaient si beaux qu’on aurait pu les prendre pour des jeunes filles ».

Sur le passage des Japonais, les maisons sont pillées pour pallier les carences du ravitaillement, les femmes violées, les hommes exécutés.

Frappé par une crise de tuberculose, Matsui est relevé de ses fonctions et remplacé par l’oncle d’Hirohito, le prince Yasuhiko Asaka. C’est lui qui donne l’ordre, sachant qu’un nombre très important de soldats chinois risque de se rendre, de les faire supprimer : « Dans la plupart des cas, le règlement dit que nous ne devons pas faire de prisonniers ».Devant l’imminence de l’invasion, les dirigeants fuient la ville.

Le général Tang Shong-Zhi est nommé par Tchang pour la défendre. Des renforts se présentent.

Le 9 décembre, alors que la ville est bombardée, les avions japonais lâchent des tracts pour inciter les soldats à se rendre en précisant que le Japon sera impitoyable avec ceux qui décideront de résister et « magnanime et généreux » avec les autres.

L’armée chinoise, sensible à l’appel, se délite malgré l’appel de ses généraux à résister.

Le 10 décembre, les lignes chinoises sont enfoncées et Tang donne l’ordre d’une retraite impossible.

Entre-temps, la marine japonaise empêche une échappée par le fleuve Yang-Tsé.

Les habitants et des soldats tentent de fuir par la seule porte restée libre , le mouvement de panique indescriptible qui s’ensuit provoque la mort de nombreux civils.

Tang parvient à quitter la ville vers 21h alors que les Japonais sont entrés depuis 17h. Les soldats chinois, pour se fondre dans la population, abandonnent leurs uniformes.

Ceux qui se sont rendus sont immédiatement fusillés dans des fossés creusés à l’extérieur des fortifications.

Les exactions des soldats japonais peuvent commencer : viols en masse (autour de 20 000), massacres de familles entières, meurtres de masse des soldats.

Le 17 décembre, l’armée japonaise défile dans la ville conquise ; à sa tête Matsui. Malade, Matsui semble ne pas avoir eu de prise sur les soldats.

Dans un entretien donné au New-York Times, il parle, au sujet du comportement de l’armée japonaise : « de l’armée la plus indisciplinée du monde d’aujourd’hui ».

Le Massacre

Plusieurs éléments permettent de comprendre le comportement des soldats japonais, un a déjà été cité plus haut : l’absence d’un commandement ferme de l’armée; Mais il en existe bien d’autres :

Le racisme
La soif de vengeance après la résistance chinoise
Le mauvais approvisionnement de l’armée
La volonté d'éviter un attentat contre un membre de la famille impériale
Un déchaînement qui contrebalance la pression que subissent les Japonais à l’intérieur de leur pays

On s’accorde à penser le massacre de Nankin planifié.


D’ailleurs, il existe un ordre écrit par l’état-major le 15 décembre 1937 dans lequel on parle de « nettoyage de la ville » (sotô). Beaucoup d’hommes sont tués à la baïonnette afin d’économiser les munitions ou exécutés au sabre (katana) en se conformant aussi à une vieille coutume nippone.

Trois étrangers présents dans la ville ont été à l’origine de la formation d’une zone de sécurité, visant à protéger la population.

Le cas de John Rabe est intéressant parce qu’il est aussi le chef du parti nazi de Nankin ce qui ne l’empêche pas de s’épancher sur les habitants persécutés en faisant très naïvement appel au Führer.

Le révérend John Magee, président de la Croix-Rouge, entreprend de filmer les massacres. Ces films, perdus un long moment, ont été retrouvés par son fils en 1990. Il témoigne lors du procès de Tokyo en 1946.

Matsui, rongé par les remords, se défend confusément ; il est condamné à mort.

Asaka n’est pas inquiété.

Les Etats-Unis choisissent en effet de protéger la famille impériale et de l’exonérer de toute responsabilité.


La mémoire
Impossible de savoir exactement combien de personnes sont mortes à Nankin en raison des exactions de l’armée japonaises. Le chiffre de 300 000 victimes avancé par les autorités chinoises est largement surestimé.

L’historien français Margolin parle d’un bilan situé entre 50 et 90 000 victimes.

L’auteur s’attarde en tout cas longuement sur le courant révisionniste bien implanté au Japon qui tente de nier le massacre.

Du côté chinois, la mémoire du massacre est utilisée par le régime pour maintenir un état de tension entre les deux pays.

La conclusion est laissée au prix de Nobel de littérature japonais Kenzaburo Oe qui dit, en visite en Chine, devant le mémorial de Nankin : « Je voudrais émettre une opinion avec laquelle beaucoup de personnes au Japon ne seront pas d’accord. C’est que ce massacre de Nankin n’a pas été seulement perpétré par l’armée japonaise, mais par des hommes ordinaires, des Japonais moyens qui étaient à l’époque des soldats(...) ».-http://www.histgeo.com/contemporaine/nankin.html

Révisionnisme

Aujourd'hui au Japon, certaines personnes, dont des politiciens de haut rang, nient publiquement l'existence du massacre ou mettent en cause le nombre de personnes tuées et son importance dans l'Histoire. Cette discussion est associée à du révisionnisme.

En avril
2005, la parution au Japon de manuels scolaires minimisant l'importance du massacre de Nankin (réduit à une note en bas de page), provoque de violentes manifestations anti-japonaises en Chine, en Corée du Sud, ainsi qu'une dénonciation virulente de la part des autorités nord-coréennes (la Corée entière fut occupée par le Japon de 1910 à 1945).
En novembre
2006 commençait l'année de la culture de la Chine au Japon en signe de la réconciliation entre les deux pays. Le comité conjoint de 20 historiens a terminé la première phase de ses travaux en décembre 2006 à Beijing, sans que ne soient toutefois abordés des sujets spécifiques comme le massacre de Nankin.
Le même mois, le nouveau premier ministre japonais,
Shinzō Abe, tenta de mettre fin aux querelles en reconnaissant que son pays avait commis des atrocités durant la Seconde Guerre mondiale et de se réconcilier avec son voisin.
Il alimenta toutefois lui-même par la suite cette controverse avec ses propos sur les femmes de réconfort (propos encore une fois dénoncés par la Corée du Sud ainsi que la Corée du Nord).-wikipédia

biographie
Mo Hayder, fille d’universitaires anglais, est née à Londres en 1962, est un auteur de romans policiers.
Enfant terrible, elle quitte brutalement sa famille à l’âge de 16 ans pour enchaîner les petits boulots dans la capitale.

À 26 ans, après dix années de vie mouvementée sur fond de « sexe, drogue et rock’n’roll », elle décide, un aller simple en poche, de s’envoler pour l’empire du Soleil-Levant.

Une fois arrivée à Tokyo, c’est la désillusion.
Mo Hayder mène une existence austère, vit dans une seule pièce et n’en sort que pour aller travailler
. Elle y exerce les métiers de barmaid, éducatrice et enfin professeur d’anglais.
Attirée par le cinéma d’animation, elle quitte à 28 ans le Japon pour les États-Unis afin d’y suivre des études de cinéma.
Le caractère violent de ses réalisations lui interdisant tout espoir de large diffusion, Mo Hayder décide de retourner en Angleterre.
Elle y occupera un poste dans la sécurité comme « garde du corps » puis se consacrera entièrement à l’écriture.
Elle vit désormais près de Bristol, avec sa fille et son compagnon.

Marquée à vie par les expériences traumatisantes dont ont été victimes plusieurs de ses proches, elle reconnaît volontiers sa fascination pour le morbide et la cruauté qui hantent ses livres.
Birdman (Presses de la Cité,
2000), son premier roman, est devenu en très peu de temps un best-seller et s’est vendu à 130 000 exemplaires en Grande-Bretagne.
Avec Tokyo, Mo Hayder confirme son statut unanimement reconnu d’étoile montante du roman noir, très noir… Elle vient d'ailleurs de recevoir pour ce roman le Grand Prix des lectrices de ELLE 2006 catégorie Policier.

Ses trois livres, Birdman, L’Homme du soir et Tokyo, sont traduits dans une quinzaine de pays.-wikipédia
Autres titres (non lus)
Pig Island

Joe Oakes est journaliste et gagne sa vie en démystifiant les prétendus phénomènes paranormaux.
En débarquant sur Pig Island, îlot perdu au large de l'Ecosse, il est fermement décidé à vérifier si la trentaine d'allumés qui y vivent en vase clos vénèrent le diable comme les en accusent les gens de la côte.
Et, surtout, il veut tordre le cou au mythe du monstre qui aurait élu domicile sur l'île, une mystérieuse créature filmée deux ans plus tôt par un touriste à moitié ivre.
Mais rien, strictement rien ne se passe comme prévu. Joe est confronté à des événements si atroces qu'ils bouleversent à jamais son idée de la peur et du mal...
Birdman
Greenwich, dans la banlieue de Londres. Cinq cadavres de femmes sont découverts dans un terrain vague, non loin du Dôme du Millénaire.
Toutes ont été effroyablement mutilées, selon un étrange rituel...
L'autopsie révèle une signature commune a ces cinq meurtres, et un premier profil de l'assassin : un maniaque sexuel de la pire espèce, aussitôt surnommé Birdman pour une raison des plus sinistres.
Tout dévoué à sa tâche et endurci, malgré sa jeunesse, par l'expérience et les drames de sa vie personnelle, l'inspecteur Jack Caffery, chargé de l'enquête, sait que le temps lui est compté pour mettre un terme à cette série de meurtres sadiques.
Car l'assassin frappera encore, il le sait. La course contre la montre est engagée... "
Coup d'essai, coup de maître. " Jamais la formule n'aura été aussi juste. Avec ce premier roman coup de poing, Mo Hayder se hisse d'emblée au rang des plus grands auteurs de thrillers, dans la lignée de Patricia Cornwell et Thomas Harris

L'Homme du soir

Aux abords de Brockwell Park, quartier résidentiel dans le sud de Londres, un garçon de neuf ans est enlevé à son domicile, en présence de ses parents, retrouvés ligotés et complètement déshydratés après trois jours de séquestration.
La police pense aussitôt à un acte pédophile, d'autant plus que les enfants du voisinage évoquent un mystérieux "Troll" qui viendrait pendant leur sommeil.
C'est à l'inspecteur Jack Caffery que revient la pénible tâche d'enquêter : depuis la disparition - jamais élucidée - de son jeune frère, il est particulièrement sensible à ce type d'affaire
Cette investigation lui permettra-t-elle de découvrir enfin la vérité sur le sort du disparu ? Et s'il côtoyait cette vérité à son insu, sans se douter qu'elle est beaucoup plus sinistre qu'il ne l'imagine.
Rituel
Dans le port de Bristol, le sergent " Flea " Marley, plongeuse de la police, récupère une main humaine, tranchée net.
L'autopsie de cette découverte macabre entraîne un constat terrifiant : l'amputation a eu lieu alors que la victime était encore en vie.
Flea en fait part à Jack Caffery, commissaire de la brigade criminelle récemment muté de Londres. Tous deux se lancent à corps perdu dans l'enquête, au risque de réveiller leurs propres démons.
Le retour du héros de Birdman dans une hallucinante plongée en eaux troubles. Dévastateur et éblouissant.
Note :

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