vendredi 24 octobre 2008

Laurent Gaudé - les portes de l'enfer

La tendance de Jérôme Garcin

Le salmigondis de Laurent Gaudé
Par Jérôme Garcin
Comme chaque fois, les libraires en raffolent (il arrive en tête du palmarès de «Livres Hebdo»), les lecteurs se l'arrachent et les critiques le brocardent.
C'est Laurent Gaudé, prix Goncourt 2004 pour «le Soleil des Scorta», qui vient d'être fêté par ses 40 éditeurs internationaux à la Foire de Francfort.
Impossible, donc, d'ignorer son nouveau roman.
On aurait aimé l'aimer, ne serait-ce que pour se distinguer de la presse, désobligeante, et se mêler au choeur de ses admirateurs. Mais c'est au-dessus de nos forces.

Le livre s'intitule «la Porte des enfers»
(«Actes Sud, 19,50 euros). C'est vraiment le cas.
Il est question d'un enfant tué, à Naples, par une balle perdue. La mère du petit se coupe les seins et le père va aux enfers, où il libère son fils qui revient sur terre pour torturer son meurtrier, un mafieux.
La thèse de Gaudé est exposée page 140: «On n'est pas mort ou vivant. C'est infiniment plus compliqué. Tout se confond et se superpose.»
Ce pourrait être touchant s'il ne sombrait dans un salmigondis mystico-mythologico-dantesque et n'avait la fâcheuse manie, à la manière d'un Paulo Coelho gore, de faire la morale avec des aphorismes du genre «Les balles ne pensent pas» ou «Le fleuve des Larmes, c'est la torture des âmes».

Pour illustrer son propos, Laurent Gaudé abuse de l'hémoglobine.
A chaque page,
«le sang bat dans les tempes»,
«l'air du port fouette les sangs»,
«le sang lui coule dans l'entrecuisse»,
«le sang bat fort dans les veines»,
«Matteo sent son sang chauffer»,
«Giuliana lui fait bouillir le sang».
La coupe est vite pleine.
Et voici pourtant qu'il y ajoute des :
«cris de goules»,
des «bruissements d'agonie»,
des «vomissures»,
des arbres «tordus sous un vent glacial dans la forêt des âmes»,
«un peuple de fiévreux errant dans le bois hurleur»
et des vaches, non encore répertoriées à l'Inra, qui poussent «des cris de hyène».
Note :
Pas encourageante la critique de Garcin !
Livre en attente de lecture chez moi... déjà que j'avais hésité à le prendre (pas aimé "la mort du roi Tsongor")...
*
la liseuse de Heidi berger
*
définition : Salmigondis, n. m. :
- Assemblage disparate, mélange confus de choses ou de personnes
- Ramassis d'idées, de paroles ou d'écrits formant un tout disparate et incohérent
Ainsi on ne dit plus "inépties" on dit salmigondis, on ne dit plus "partouze" on dit salmigondis, on ne dit plus "ragoût avec des trucs qui flottent" ont dit salmigondis.
proposé par R£L@x publié le 8 Mai 04]-
http://www.absurditis.com/

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