vendredi 17 octobre 2008

Le Clézio : un Prix Nobel ouvert au public

Auteur français, littérature accessible, personnage séduisant : trois raisons qui ont suscité l'engouement. 410 000 exemplaires ont été réimprimés, au total.

De mémoire de libraire, on n'avait jamais vu ça :
en deux jours, tout livre signé de J.M.G. Le Clézio a disparu des rayons.
« C'est peu de le dire. Quelques heures après l'annonce du prix Nobel de littérature, nous avons été dévalisés, si bien qu'il ne nous reste aucun titre. Nous avons tout recommandé. Nous savons également que les autres librairies sont en rupture de stocks », affirme-t-on chez Mollat, à Bordeaux, l'une des plus importantes librairies en France.

L'étonnant est que cette frénésie d'achat des livres de l'écrivain nobélisé touche tous ses titres en vente.
Son dernier roman, Ritournelle de la faim, mais aussi L'Africain, texte aux accents autobiographiques où l'auteur évoque son père, ou encore Désert et Le Procès-Verbal (livres les plus cités par les médias), ainsi que La Ronde et autres faits divers.
Quelques chiffres pour donner une idée de l'extraordinaire engouement :
les trente-cinq librairies du groupe Virgin avaient vendu un exemplaire de L'Africain la dernière semaine de septembre (le titre a paru voilà quatre ans) ;
la semaine du Nobel, le réseau a écoulé plus de 200 exemplaires.
Idem en ce qui concerne Désert (l'édition en poche a été publiée en 1985) : presque rien fin septembre, et près de 300 exemplaires en deux jours.
Quant à Ritournelle, les ventes ont été multipliées par dix et Gallimard a procédé à un tirage de 140 000 exemplaires.
Et au total, 409 500 exemplaires des différents titres de Le Clézio ont été réimprimés ! Les deux meilleures ventes de la librairie en ligne Amazon sont Désert et Ritournelle.

Tous les libraires contactés ont constaté ce phénomène : jamais un prix Nobel n'a eu autant d'impact en France et en si peu de temps. Claude Simon, le dernier auteur de langue française à avoir décroché la prestigieuse palme, n'avait pas reçu, tant s'en faut, un tel accueil.

Pourquoi l'effet Nobel a-t-il, cette fois, joué à plein ?
Le Clézio réunit trois atouts :
il est français,
ses livres sont accessibles au plus grand nombre
et l'homme séduit.
« Il existe un fort sentiment de fierté en même temps qu'une volonté de découvrir cet auteur français qui, par la grâce du prix, devient l'égal des plus grands écrivains mondiaux », explique-t-on chez Mollat.
« Il attire de nombreux lecteurs, car, même si sa littérature est exigeante, elle reste ouverte. Ses livres traitent de thèmes d'actualité comme l'écologie. Et les médias ont donné envie d'en savoir plus sur ce personnage séduisant », souligne, de son côté, Gaëtan de Salvatore, de la librairie Murat, à Paris.
Et ce n'est pas fini : l'effet devrait être sensible jusqu'à la fin de l'année. »
Mohammed Aïssaoui16/10/2008
http://www.lefigaro.fr/livres/2008/10/16/03005-20081016ARTFIG00413-le-clezio-un-prix-nobel-ouvert-au-public-.php
Note
Tant mieux !
Je crois surtout que beaucoup en ont entendu parlé comme un "grand" écrivain mais que peux ont osé l'aborder jusqu'à présent.
Cela vaut également pour moi, qui n'ai lu que "Mondo", il y a peu de temps.
Je fais donc aussi partie des lecteurs qui se sont précipités pour l'acheter... lorsque j'ai vu 2 Le Clézio dans l'étalage de mon bouquiniste, dimanche dernier.
J'ai eu exactement le même genre de réaction lors de l'attribution du nobel de littérature à Orhan Pamuk (depuis, je suis fan !).
Bizarre... pas du tout le même effet l'an passé avec Doris Lessing. Toujours pas lue, ni même tentée... et aucune raison a celà.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est incroyable cet engouement pas bon, j'en fais partie, la preuve, le billet sur mon blog. J'ai été surprise aussi du nombre de commentaires !
Pas lu non plus Doris Lessing, pas vraiment tentée non plus.