CULTURE - Salman Rushdie décrit comme méchant et arrogant
NOUVELOBS.COM 03.08.2008 13:05
L'écrivain Salman Rushdie veut faire interdire le livre d'un ancien policier britannique ayant participé à sa protection et qui le décrit comme un homme méchant, arrogant et insupportable. "Au Service de Sa majesté", censé paraître la semaine prochaine, n'est qu'un ramassis de mensonges" selon l'auteur.
L'écrivain Salman Rushdie veut faire interdire un livre qui selon lui le décrit comme un homme méchant, arrogant et insupportable. Cet ouvrage, "Au Service de Sa majesté" est l'autobiographie d'un ancien policier britannique ayant protégé l'auteur des "Versets sataniques" lorsqu'il était menacé de mort par des islamistes, apprend-t-on samedi 2 août.
NOUVELOBS.COM 03.08.2008 13:05
L'écrivain Salman Rushdie veut faire interdire le livre d'un ancien policier britannique ayant participé à sa protection et qui le décrit comme un homme méchant, arrogant et insupportable. "Au Service de Sa majesté", censé paraître la semaine prochaine, n'est qu'un ramassis de mensonges" selon l'auteur.
L'écrivain Salman Rushdie veut faire interdire un livre qui selon lui le décrit comme un homme méchant, arrogant et insupportable. Cet ouvrage, "Au Service de Sa majesté" est l'autobiographie d'un ancien policier britannique ayant protégé l'auteur des "Versets sataniques" lorsqu'il était menacé de mort par des islamistes, apprend-t-on samedi 2 août.
"Ramassis de mensonges"
"Au Service de Sa majesté", qui était censé paraître la semaine prochaine, n'est qu'"un ramassis de mensonges", a déclaré Salman Rushdie samedi à l'Associated Press.
Son avocat Me Mark Stephens a affirmé avoir écrit mercredi à l'éditeur, John Blake Publishing Ltd., pour lui demander de retirer le livre et d'en effacer "tout ce qui est faux concernant notre client et ses amis, les diverses assertions qui violent leur vie privée et celles concernant le dispositif de sécurité encore en place".
Le conseil prévient sinon qu'il entamera des poursuites en justice.Les tentatives de contacter John Blake Publishing par téléphone samedi sont restées infructueuses.
Ancien policier
Dans son autobiographie "Au Service de Sa majesté", l'ancien policier de Scotland Yard Ron Evans, coauteur, prétend notamment que Salman Rushdie faisait payer les policiers qui dormaient chez lui quand il faisait l'objet d'une fatwa (décret religieux) appelant à le tuer pour "Les Versets sataniques" (1988) jugés blasphématoire par le guide de la Révolution islamique en Iran, l'ayatollah Khomeiny.
Ron Evans affirme aussi que les gardes de l'écrivain le surnommaient "Scruffy" ("Minable") et qu'il leur est arrivé d'en avoir tellement assez de le supporter qu'ils l'ont enfermé dans un placard pour aller au pub.
"C'est totalement inventé", rétorque Salman Rushdie, aujourd'hui âgé de 61 ans. "Rien de semblable, ni de près, ni de loin, n'est jamais arrivé au cours des neuf ans pendant lesquels j'ai reçu une protection policière. Je veux simplement protéger ma réputation de ce ramassis de mensonges."
Ron Evans, qui a quitté la police pour travailler dans une société de sécurité privée, a été déclaré coupable de fraude comptable en 2005.
"Minables ivrognes et bagarreurs"
Rushdie, qui s'exprime également dans l'édition de samedi du Guardian, lui reproche aussi de mettre en péril la vie des personnes protégées par la police en révélant des détails des opérations secrètes de Scotland Yard qui reviennent selon lui à "fournir une feuille de route à ceux auraient de mauvaises intentions".
Il assure que ses relations avec les officiers chargés de sa protection étaient "professionnels, cordiaux et très souvent amicaux".
"Des gens que j'admire et respecte, des gens qui ont risqué leur vie pour me protéger (...) ont été diffamés dans ce livre", poursuit l'écrivain britannique d'origine indienne. "Ils n'ont jamais bu en service, n'allaient jamais au pub et n'acceptaient même pas des verres quand je rendais visite à mes amis.
Cela me reste en travers de la gorge, de les voir décrits comme de minables ivrognes et bagarreurs".
La Police métropolitaine a refusé de commenter les allégations de Ron Evans, se contentant de "déplorer qu'il choisisse de publier ce livre".
Salman Rushdie a vécu caché pendant dix ans, jusqu'à ce que le gouvernement iranien déclare en 1998 qu'il ne demandait plus sa mort. L'écrivain passe une bonne partie de sa vie à New York (avec AP)
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Oeuvre maitresse de Salman Rushdie :
Les Versets sataniques a valu à son auteur une Fatwa de dix ans. Peut-être n'avait-il pas été lu comme un roman, oeuvre de fiction, lieu d'exploration formidable pour le langage et l'imagination.
Rushdie y pousse ses talents de jongleur jusqu'à la limite du possible.
Saladin et Gibreel, caractères incompatibles, se retrouvent dans le même avion et deviennent complémentaires au cours d'un miracle.
La crise identitaire qui s'était amorcée chez chacun prend alors des proportions gigantesques.
Gibreel est assailli par un rêve feuilleton où il découvre avec effroi qu'il joue à la fois le rôle de l'archange Gabriel et celui du prophète Mahound.
Saladin, lui, rencontre Rosa Diamond qui, en attendant le retour de Guillaume le Conquérant, ne rêve que de son passé argentin, au point que Chamcha finit par devenir la réincarnation de son amour de jeunesse.
Le doute ontologique a de plus en plus de prise sur les esprits et, dans ce roman aux accents kafkaïens, l'hybridité et l'imagerie animale sont d'une monstruosité angoissante.
Or, paradoxalement, à force de multiplier les points de vue et les mises en abyme, Rushdie pousse le roman dans des retranchements tels qu'il est obligé, pour exister, de se fixer un centre narratif beaucoup plus fiable que dans les autres romans. Grâce à une instance transparaissant dans tout le récit, le seuil de l'éclatement narratif n'est pas franchi.
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Un matin d'hiver, un jumbo-jet explose au-dessus de la Manche.
Au milieu de membres éparpillés et d'objets non identifiés, deux silhouettes improbables tombent du ciel : Gibreel Farishta, le légendaire acteur indien, et Saladin Chamcha, l'homme des Mille Voix, self-made man et anglophile devant l'Eternel. Agrippés l'un à l'autre, ils atterrissent sains et saufs sur une plage anglaise enneigée...
Gibreel et Saladin ont été choisis (par qui ?) pour être les protagonistes de la lutte éternelle entre le Bien et le Mal. Tandis que les deux hommes rebondissent du passé au présent et du rêve en aventure nous sommes spectateurs d'un extraordinaire cycle de contes d'amour et de passion, de trahison et de foi, avec, au centre de tout cela, l'histoire de Mahmoud, prophète de Jahilia, la cité de sable - Mahmoud, frappé par une révélation où les versets sataniques se mêlent au divin.
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Salman Rushdie, né à Bombay en 1947, a longtemps vécu en Grande-Bretagne avant de s'établir aux Etats Unis.
Les Enfants de Minuit, couronné par le Booker Prize en 1981 et publié pour la première fois en France en 1983, a connu aussitôt un immense succès mondial, et placé son auteur au premier rang des écrivains majeurs de notre temps.
Salman Rushdie est aussi l'auteur d'essais, de nouvelles et de plusieurs romans, parmi lesquels Les Versets sataniques (Christian Bourgois, 1989 et Plon, 1999), Le Dernier Soupir du Maure (Plon, 1996), Shalimar le clown (Plon, 2005).
Il a été anobli par la Reine d'Angleterre en 2007.
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Bibliographie : http://www.plon.fr/catalogue.php
Bibliographie : http://www.plon.fr/catalogue.php
La terre sous ses pieds
Les enfants de minuit
Le dernier soupir du Maure
Est - Ouest
Les versets sataniques
Bien dommage cette affaire... mais cela se passe en Grande Bretagne, et ce genre d'écrits me parait courant dans le royaume de sa majesté...
De quoi faire vendre une certaine presse !
Que cela ne nous empêche pas de lire Salman Rushdie.
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