dimanche 31 août 2008

Kressmann Taylor - Monsieur Pan

Rentrée littéraire septembre 2008


Monsieur Pan a une santé très fragile, du moins le croit-il.

Chaque geste, chaque objet, chaque situation lui font croire que sa mort est imminente.

Mais le terrible danger de mort auquel il croyait succomber à chaque instant emporte sa soeur qui laisse derrière elle trois orphelins.

Monsieur Pan se prend alors d'affection pour ses trois neveux et oublie ses angoisses mortelles.


biographie

Kressmann Taylor est née en 1903.
Elle fait des études de lettres et de journalisme, puis, après son mariage, passe plus de temps à écrire qu'à s'occuper de son foyer.
Choquée par l'attitude antisémite d'anciens amis allemands cette femme discrète a alors un jour l'idée d'Inconnu à cette adresse. Lorsqu'elle remet le manuscrit à son mari - un publicitaire qui gère sa carrière - et à son éditeur, tous deux décident que "cette histoire est trop forte pour avoir été écrite par une femme".
D'un commun accord, ils suppriment son prénom - Kathrine - pour le remplacer par son nom de jeune fille, Kressmann, qui peut passer pour masculin.
Le succès de la nouvelle, publiée dans Story Magazine puis reprise par le Reader's Digest, lui permet alors de se consacrer entièrement à l'écriture et de devenir la première enseignante titularisée de l'université de Gettysburg (Pennsylvanie), avant de prendre sa retraite en Italie.
Inconnu à cette adresse (Editions Autrement) a été publié en France en 1999 et a connu un succès immense.

Cette femme que l'on a longtemps crue " d'un seul livre" en a en réalité écrit plusieurs, dont Jour sans retour (Editions Autrement) qui a été publié en France en décembre 2001 . Ce roman s'inspire d'une histoire vraie et exemplaire d'un pasteur allemand que l'auteur a rencontré en 1940 par l'entremise du F.B.I.
Kressmann Taylor est décédée en 1997.


Titre à lire :

Inconnu à cette adresse

Martin Schulse, Allemand
et Max Eisenstein, juif Américain,

sont associés et tiennent tous eux une galerie de peinture à San Francisco, la galerie Schulse-Eisenstein. Une forte complicité les unit. Ce sont deux vrais amis, deux frères. Au début des années trente, Martin souhaite rentrer en Allemagne. Ils commencent une correspondance épistolaire le 12 novembre 1932. Elle s’achèvera le 3 mars 1934. Les deux amis s’échangeront près d’une vingtaine de lettres.

Les premières lettres sont chaleureuses, passionnées.

Puis, en juillet 1933, Max exprime ses doutes et son malaise face à la situation politique en Allemagne .

Qui est cet Adolf Hitler qui semble en voie d’accéder au pouvoir en Allemagne? Ce que je lis sur son compte m’inquiète beaucoup, écrit-il inquiet, à son ami allemand. Martin, qui est fasciné par le dictateur, répond à son ami juif et avoue un mélange d'admiration et de doute : Franchement, Max, je crois qu’à nombre d’égards Hitler est bon pour l’Allemagne, mais je n’en suis pas sûr (…). L’homme électrise littéralement les foules ; il possède une force que seul peut avoir un grand orateur doublé d’un fanatique. Mais je m’interroge : est-il complètement sain d’esprit ?

Un jour pourtant sa décision tombe comme une sentence : Ici en Allemagne, un de ces hommes d'action énergiques, essentiels, est sorti du rang. Et je me rallie à lui.

Une fracture irréversible se crée entre les eux amis ; Martin demande à son fidèle ami de stopper leur correspondance, en déclarant : Le Juif est le bouc émissaire universel. Il doit bien y avoir une raison à cela ...

Au nom de leur amitié, Max insiste. Il demande même à Martin d’aider sa petite soeur Griselle, qui est actrice dans un théâtre de Berlin... Quand les lettres qu'il adresse à Griselle lui reviennent, tout bascule irrémédiablement. Max répondra au Mal par le Mal...

Quatrième de couverture
1er août 1933. "Tu es un libéral, Martin. Tu vois les choses à long terme. je sais que tu ne peux pas te laisser entraîner dans cette folie par un mouvement populaire qui, aussi fort soit-il, est foncièrement meurtrier."

18 août 1933. "Tu dis que nous persécutons les libéraux, Max, que nous brûlons les livres. Tu devrais te réveiller : est-ce que le chirurgien qui enlève un cancer fait preuve de ce sentimentalisme niais ? Il taille dans le vif, sans états d âme. Oui, nous sommes cruels. La naissance est un acte brutal; notre re-naissance l'est aussi."

1932. Martin Schulse, un Allemand, et Max Eisenstein, un juif américain, sont marchands de tableaux en Californie. Ils sont aussi unis par des liens plus qu'affectueux - fraternels. Le premier décide de rentrer en Allemagne. C'est leur correspondance fictive entre 1932 et 1934 qui constitue ce petit livre inédit en France, écrit par une Américaine en 1938, et salué à l'époque aux États-Unis, comme un chef d'oeuvre. Incisif, court et au dénouement saisissant, ce livre capte l'Histoire avec justesse. C'est un instantané, une photographie prise sur le vif qui décrit sans complaisance, ni didactisme forcené, une tragédie intime et collective, celle de l'Allemagne nazie.

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