science-fiction
Louis C. Lynch, dit Lucy, marié à Sarah depuis quarante ans, a toujours vécu à Thomaston, une petite bourgade proche de New York.
D'origine irlandaise, il a hérité d'un père optimiste et d'une mère tyrannique, un 'empire' de petits commerces, qu'il s'apprête à son tour à léguer à son fils unique.
Le couple prépare le premier voyage de sa vie en Italie, où le plus vieil ami de Lucy, Bobby Marconi - devenu Robert Noonan, peintre de renom - s'est exilé depuis de nombreuses années.
La perspective de ces retrouvailles amène Lucy, qui est en train d'écrire 'l' histoire' de sa famille et de sa ville natale, à s'interroger sur la nature exacte de l'amitié qui le liait à Bobby Marconi, à retracer le parcours de leurs deux familles et leur ascension sociale au milieu du XXe siècle.
*Extrait du livre :
D'abord les faits.
Je m'appelle Louis Charles Lynch. J'ai soixante ans et j'en aurai bientôt vécu quarante avec la même femme adorable.
Je ne suis peut-être pas quelqu'un de passionnant, mais je suis au moins un mari dévoué.
Je suis aussi très attaché à notre fils, Owen, qui est maintenant grand et marié. Owen n'a pas d'enfants et son épouse et lui n'en auront, hélas, sans doute jamais.
Avant lui, nous avions espéré une fille, mais ce bonheur nous a été refusé. Sarah avait fait une fausse couche au quatrième mois de sa grossesse après un accident de voiture. Il y a longtemps de cela, mais elle pense toujours à cet enfant, et moi aussi.
Le plus étonnant dans ma vie est qu'elle s'est déroulée presque d'un bout à l'autre dans la même petite ville du nord de l'État de New York.
Cela paraît assez incroyable aujourd'hui. Mes beaux-parents s'étaient établis ici quand Sarah était gamine, et elle garde peu de souvenirs antérieurs à Thomaston.
Sa situation ne diffère guère de la mienne. Quand on leur dit qu'on a toujours vécu dans ce coin, certaines personnes semblent vraiment navrées pour nous. Comme si, isolés, nous nous étions volontairement privés d'expériences et de plaisirs.
Si j'affirme le contraire, leurs sourires entendus impliquent que nous avons été les jouets d'une illusion, laquelle nous a permis de ne pas comprendre notre douleur. Je leur rappelle que, jusqu'à récemment, la vaste majorité des gens habitaient toute leur vie au même endroit, et que bien d'autres choses peuvent refermer les horizons : la pauvreté, la maladie, l'ignorance, la solitude, le manque de foi ou de courage, et j'en passe.
Il est probable que ma femme aurait voyagé davantage si elle avait épousé un autre homme. Mais c'est en sédentaire que j'ai pu être un compagnon loyal, indéfectible, à défaut d'être exaltant, comme je l'ai déjà dit.
Elle connaît tous les arguments, philosophiques ou pas, par lesquels je justifie cet immobilisme. Ils résument, selon elle, une tendance naturelle - certes rationalisée - à l'inertie.
Sarah a peut-être raison. Cela étant, je ne crois pas qu'elle ait été malheureuse avec moi. Elle m'aime, elle aime Owen, ainsi, je pense, que notre vie simple et agréable. Elle me l'a confirmé il n'y a pas longtemps quand elle a eu peur, brusquement, de perdre la sienne et que, fou d'inquiétude, je lui ai demandé si elle avait des regrets. -BERMAN COURT
Richard Russo est né en 1949 aux États-Unis.
Son enfance dans une cité ouvrière l’a profondément marqué.
Après avoir longtemps enseigné la littérature à l’université, il se consacre désormais à l’écriture de scénarios et de romans dans sa maison du Maine.
Après Un homme presque parfait, adapté au cinéma avec Paul Newman et Mélanie Griffith,
et Un rôle qui me convient, Le Déclin de l’empire Whiting, immense succès aux États-Unis auprès du public comme de la critique, a été récompensé par le prestigieux prix Pulitzer en 2002 et élu roman de l’année par le magazine Time.
Richard Russo a également publié un recueil de nouvelles, Le Phare de Monhegan, et un roman, Quatre saisons à Mohawk.
Jamais entendu parler...
trouvé quelques renseigments sur les sites de science-fiction...
je le note tout de même pour le cas où je déciderai de faire un tour du côté de la SF.
voir quelques titres chez 10/18 :
voir interwiew de l'auteur :
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