samedi 9 août 2008

Mahmoud Darwich, gravement malade, a été hospitalisé

revue de presse - PALESTINE : NOUVELOBS.COM 09.08.2008 17:20


Le célèbre poète palestinien Mahmoud Darwich a subi une opération à cœur ouvert mercredi dans un hôpital de Houston, au Texas.


Il se trouve actuellement sous assistance respiratoire à la suite de complications survenues après l'opération.



Mahmoud Darwich (Sipa)

Le célèbre poète palestinien Mahmoud Darwich, gravement malade, a subi une opération à cœur ouvert mercredi dans un hôpital de Houston, au Texas, a-t-on appris samedi 9 août auprès de ses proches.


Mahmoud Darwich se trouve sous assistance respiratoire à la suite de complications survenues après l'opération.


Le poète avait déjà subi deux opérations du cœur en 1984 et 1998."Mort je t'ai vaincue"Après sa seconde opération, il avait écrit un poème intitulé : "Mort, je t'ai vaincue".


Considéré comme l'un des principaux poètes arabes de sa génération, Mahmoud Darwich est né en 1941 à Al-Birweh, en Galilée, ville qui était alors en Palestine sous mandat britannique et qui fait aujourd'hui partie de l'Etat d'Israël.


Il a choisi l'exil en 1970.


Après des années passées à l'étranger, notamment à Paris, le poète s'est rendu en 1995 dans la bande de Gaza après l'avènement de l'Autorité palestinienne avant de s'installer à Ramallah, en Cisjordanie.


En mai 1996, il avait été autorisé à fouler le sol d'Israël pour la première fois depuis son exil afin d'assister aux funérailles de l'écrivain arabe israélien Emile Habibi.

En 2004, Mahmoud Darwich avait reçu à La Haye le prestigieux prix Prince Claus pour "son oeuvre impressionnante".
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biographie


Mahmoud Darwich, né en 1942 à Birwa, près de SaintJean-d'Acre, est unanimement considéré comme l'un des plus grands poètes arabes contemporains. Auteur de plusieurs ouvrages maintes fois réédités et traduits partout dans le monde, il a publié chez Actes Sud.
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Quelques titres :

Au dernier soir sur cette terre (poèmes, 1994)

" Jamais nos exils ne furent vains, jamais en vain nous n'y fûmes envoyés. Leurs morts s'éteindront sans contrition. Aux vivants de pleurer l'accalmie du vent, d'apprendre à ouvrir les fenêtres, de voir ce que le passé fait de leur présent et de pleurer doucement et doucement que l'adversaire n'entende ce qu'il y a en eux de poterie brisée.
Martyrs vous aviez raison. La maison est plus belle que le chemin de la maison. En dépit de la trahison des fleurs.


Mais les fenêtres ne s'ouvrent point sur le ciel du coeur et l'exil est l'exil. Ici et là-bas. Jamais en vain nous ne fûmes exilés et nos exils ne sont passés en vain Et la terre Se transmet Comme la langue " (Extrait)


Une mémoire pour l'oubli (récit, 1994)


En ce jour d'août 1982, les troupes israéliennes assiègent Beyrouth et la résistance palestinienne se résout à un nouvel exil.


Chronique amoureuse d'une ville où la violence mortelle de la guerre a effacé les frontières supposées du corps et de l'esprit, de l'amour et du politique, convoquant de l'écriture les multiples registres,


Une mémoire pour l'oubli recueille les fragments d'un passé éclaté et rebelle. Et témoigne de l'inéluctable travail du deuil et de l'oubli.


A l'heure où s'ouvre un nouveau chapitre de l'histoire palestinienne, ce récit, qui révèle un aspect moins connu de l'oeuvre d'un des plus grands écrivains arabes contemporains, prend une nouvelle et singulière résonance.


La Palestine comme métaphore (entretiens, 1997)


" J'ai trouvé que la terre était fragile, et la mer, légère ; j'ai appris que la langue et la métaphore ne suffisent point pour fournir un lieu au lieu. ( ... ) N'ayant pu trouver ma place sur la terre, j'ai tenté de la trouver dans l'Histoire.


Et l'Histoire ne peut se réduire à une compensation de la géographie perdue.


C'est également un point d'observation des ombres, de soi et de l'Autre, saisis dans un cheminement humain plus complexe.


Murale (poème, 2003)


Murale renvoie d'emblée aux grandes fresques antiques et médiévales, celles où l'artiste-artisan figure en général les deux dualités fondamentales vie/mort et mort/résurrection.


C'est aussi, en quelque sorte, par référence à une autre tradition culturelle, une mu'allaga, ode qui exprimait avant l'islam la vision du monde des Arabes du désert, et qui, dit-on, était accrochée, en signe de vénération, au mur du temple de La Mecque.


Affrontant le mystère de la mort, Mahmoud Darwich nous livre son poème le plus ambitieux sur le plan thématique, et sans doute le plus complexe du point de vue formel.


Le dépérissement des êtres et leur désir d'éternité, la lutte corps à corps avec la mort y sont explorés sous trois angles : la relation du poète à la femme, au langage et à l'histoire, dans un foisonnement d'images et de références religieuses, mythologiques, littéraires, philosophiques...


Mais, grâce à une exceptionnelle maîtrise de la prosodie arabe, Darwich parvient à fondre tous ces éléments en un chant fluide et poignant qui rappelle les hymnes éternels de l'Orient ancien.


Etat de siège (poème, 2004)


En janvier 2002, reclus à Ramallah, Mahmoud Darwich a écrit ce poème, composé d'une centaine de fragments, en réaction à l'offensive de l'armée israélienne dans le territoire palestinien autonome.


Poème immédiat, où chaque fragment capte un moment, une scène, une pensée fugitive. il ne marque pas moins le début d'une nouvelle étape dans l'itinéraire du poète. Les images de Palestine d'Olivier Thébaud sont le fruit ale six voyages en Cisjordanie et à Gaza durant les trois dernières années. Elles n'illustrent pas le poème, mais le prolongent d'un douloureux témoignage sur le paysage dévasté où il est né.


Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?
(poèmes, 1996) ;
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Le Lit de l'étrangère

(poèmes, 2000)
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Un poème :
Quand les hommes pleurent...
Ils ne m'ont pas reconnu dans les ombres
qui absorbent ma déchirure sur le passeport.
ils ne m'ont pas reconnu dans les ombres
qui absorbent ma déchirure sur le passeport
ils exposaient ma déchirure aux touristes
ils ne m'ont pas connu
ne laisse donc pas
ma paume sans soleil
car les arbres
me connaissent
toutes les chansons de la pluie me connaissent
ne me laisse pas aussi pâle que la Lune.
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