mercredi 20 août 2008

Je déteste Angot, alors... je prends plaisir à noter cet excellent article.



Je n'aime ni sa prose, ni le sujet de ses livres (elle, toujours elle !). Je me fout totalement de comment elle baise et avec qui...


Et totalement d'accord avec Pierre Assouline.













Christine et Bruno font du scooter
Angot, vous n’y couperez pas. Il en est ainsi avec quelques romans de la rentrée annoncés comme des “événements” étant entendu que l’éditeur fait ce qu’il faut pour que le public s’en aperçoive. Christine Angot est avec Michel Houellebecq et quelques autres, abonnée à ce type de rendez-vous. On n’est pas obligé de s’y rendre.
Ses précédents livres, pardon, ses précédents textes comme on dit en pareille situation avec un soupçon d’importance dans la prononciation, n’ayant pas été de mon goût, je lis toujours le nouveau par curiosité, dans l’idée d’être détrompé.


Le Marché des amants (317 pages, 17,90 euros, Seuil) se veut un roman sur les frontières de l’amour.
Elle, Christine Schwartz dite Angot, femme blanche, écrivain, fréquente le Saint-Germain-des-Près des éditeurs.


Lui, Bruno Beausir dit Doc Gynéco, chanteur de rap, métis, plus proche de l’au-delà du périphérique. Deux univers. Il semblerait que s’affranchir des tabous pesant sur cette liaison socialement interdite soit terriblement subversif en 2008.


Il paraîtrait même que la question du plus sournois des racismes serait au coeur de ce marché des amants puisque ceux-ci ne sont pas du même monde. Que leurs milieux respectifs s’ignorent, retranchés derrière leurs jugements de castes, leurs codes et leurs rituels.


C’est une révélation : on peut passer sa vie à être grugé par des préjugés. Ainsi le vivent-ils. Ils se sont rencontrés au Salon du livre de Brive-la-Gaillarde. Ils se sont plu ; il est vrai qu’il découvrait “pour la première fois une personne blanche qui disait la vérité”.


Pour faciliter le travail du lecteur, la quatrième de couverture lui indique même quelle est “la scène emblématique” afin qu’il ne perde pas son temps à la chercher. C’est quand Christine et Bruno roulent la nuit en scooter en direction de la porte de la Chapelle.

Ce n’est ni indigne, ni provocateur comme pouvaient l’être les autres romans du même auteur. Même pas scandaleux y compris lorsque Bruno se plaît à la baiser Christine tout en regardant un documentaire sur la Shoah, lointain écho d’un autre grand moment dans Pourquoi le Brésil ? sur “l’érotisme des chambres à gaz”.


L’écriture en est juste médiocre et le propos sans intérêt.
Sans saveur, sans odeur.

Même pas musical, un comble en l’espèce.

Seule la bienveillance pousserait à dire que les dialogues relèvent du grand art de la platitude ;


les “oui” et les “non” y tiennent leur rang en solitaire, désespérément.

Le Marché des amants (le corps est une marchandise etc) est une histoire d’amour dans laquelle l’homme essaie tout le temps de sodomiser la femme qui ne veut pas.


“D’accord mais attention, te trompe pas de trou” en est la phrase emblématique. Au fond, c’est affaire de kairos. Nous sommes injuste.


Page 112, on se prend de sympathie pour le héros. De compassion même.


Bruno y avoue n’avoir pas réussi à lire jusqu’au bout Rendez-Vous, le précédent livre de Christine : “C’est pas facile, qu’est-ce que tu crois ? Tu te rends pas compte ” Nous, si.


Entre les pages 196 à 199 se loge un synopsis drôle et bien enlevé mais de l’aveu même de Christine, il est de la main de Bruno.


On trouvera également un très beau passage aux pages 306-307. C’est un extrait de la page 506 de Mort à crédit.

Il faut vraiment être inconscient de sa valeur pour enchâsser trente lignes de Céline dans sa propre prose car cette irruption soudaine et inattendue de littérature annule cruellement tout ce qu’il y a autour. Un vrai choc.


On s’en remet vite, dès la page suivante jusqu’à la fin.


Aussitôt la lecture achevée, on ne se souvient même plus de quoi ça parlait. De rien peut-être.


Elle dit qu’elle a toujours mis toute sa vie dans ses écrits. Justement, c’est le problème. La photo de la jaquette enveloppant l’objet, sur laquelle on voit Christine errant la nuit près de la Porte de la Chapelle recherchant Vespa désespérément, est signée Nan Goldin, la plus tendance des grands photographes américains, mais aussi la plus passionnante par son exploration de l’intime, de ses douleurs, de ses souffrances, de ses tabous.


Voudrait-on dessiner un axe subliminal Goldin-Angot que l’on n’y prendrait pas autrement. Il y a pourtant un monde de l’une à l’autre. Il ne suffit pas de regarder en soi pour faire une oeuvre, encore faut-il le faire en artiste, ce que l’autre n’est pas.
(Photos Abaca et Nan Goldin)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je déteste moi aussi Angot, ses histoires d'amour et ses livres sont sans intérêt, je ne comprends pas qu'on puisse publier de tels textes et je n'espère qu'une chose c'est que le chiffre de ventes de son dernier livre sera égal à 0.

mazel a dit…

Tu parles... il se trouvera bien quelques curieux pour fourrer leur nez dans ses draps !

bonne fin de journée
et bravo pour ton choix de rentrée littéraire. Pas mal de bouquins en commun.

amitié

Anonyme a dit…

Je me souviens d'Angot lors d'une des dernières émissions de Pivot ( il y avait sur le plateau Amélie Nothomb et Michèle Gazier),elle affichait et revendiquait un tel mépris pour ses lecteurs que je ne comprends pas qu'il y en ait toujours qui la lisent.Voyeurisme ?
En plus, plus elle explique son cas, et moins on comprend !Elle boit ses propres paroles, c'est pathétique !

mazel a dit…

Je crois que nous avons vu la même émission !

C'est à partir de ce jour là que je déteste Angot, son mépris des lecteurs et sa suffisance !

pathétique, comme tu dis.

amitié