PALESTINE - NOUVELOBS.COM 10.08.2008 13:08
Considéré comme l'un des plus grands poètes arabes, il s'est éteint à 67 ans dans un hôpital aux Etats-Unis à la suite d'une intervention chirurgicale à coeur ouvert. Trois jours de deuil national ont été décrétés pour lui rendre hommage.
Considéré comme l'un des plus grands poètes arabes, il s'est éteint à 67 ans dans un hôpital aux Etats-Unis à la suite d'une intervention chirurgicale à coeur ouvert. Trois jours de deuil national ont été décrétés pour lui rendre hommage.
*
photo : Mahmoud Darwich (Sipa)
photo : Mahmoud Darwich (Sipa)
*
Le poète palestinien Mahmoud Darwich est mort samedi 9 août à l'âge de 67 ans, a annoncé à Ramallah Nabil Abou Rdeneh, un porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Trois jours de deuil national ont été décrétés pour lui rendre hommage.
Considéré comme l'un des plus grands poètes arabes, il a témoigné de l'expérience palestinienne de l'exil, de l'occupation et de la lutte des Palestiniens pour l'indépendance.
Ses recueils ont été traduits en plus de 20 langues et ont obtenu de nombreux prix littéraires.
Le poète est mort dans un hôpital de Houston aux Etats-Unis, après des complications faisant suite à une intervention chirurgicale à coeur ouvert.
Trois jours de deuil national
Mahmoud Abbas, qui a décrété trois jours de deuil national en mémoire du poète, va envoyer un avion aux Etats-Unis afin de ramener sa dépouille. Une cérémonie aura lieu à Amman puis le corps sera transporté à Ramallah, en Cisjordanie.
Dans le même temps, des responsables palestiniens, sur ordre de Mahmoud Abbas, vont demander aux autorités israéliennes que le défunt puisse être inhumé dans sa Galilée natale.
"Le miroir de la société palestinienne"
"Il sentait le pouls des Palestiniens et le traduisait en belle poésie. Il était le miroir de la société palestinienne", a commenté Ali Qleibo, conférencier à l'Université Al Qods de Jérusalem.
Sa poésie sentait "l'impossible facile", la capacité à traduire le récit des Palestiniens en un langage simple et évocateur, à rompre avec une tradition lourde d'émotions et de rythmiques, en vogue chez les autres poètes arabes.
Né en 1941 en Palestine, alors sous mandat britannique, à Biroueh près de Haïfa, Mahmoud Darwich a publié en 1960 son premier recueil de poésie, "Oiseaux sans ailes".
Nombre de ses poèmes ont été mis en musique, dont "Rita" ou "Oiseaux de Galilée", hymnes pour plusieurs générations de Palestiniens.
Son dernier livre "L'impression des Papillons" est sorti en 2008.
Son dernier recueil de poèmes traduit de l'arabe en français, par Elias Sanbar, "Comme des fleurs d'amandier ou plus loin" est paru en 2007 chez Actes Sud.
Condamnation des combats Hamas-Fatah
Mahmoud Darwich dénonçait l'occupation israélienne des territoires palestiniens mais aussi les combats entre Hamas et Fatah, une "tentative publique de suicide". Il a nourri le rêve d'un Etat palestinien, contribué à forger une identité nationale palestinienne et élaboré la déclaration d'indépendance, lue symboliquement par Yasser Arafat en 1988, alors président de l'Organisation de Libération de la Palestine, lors de la proclamation depuis Alger d'un Etat palestinien.
Pour la députée palestinienne Hanane Achraoui, "il a débuté comme un poète de la résistance puis est devenu un poète de la conscience. Il incarnait le meilleur des Palestiniens (...) Même lorsqu'il est devenu une icône, il n'a jamais perdu son sens de l'humanité. Nous avons perdu une partie de notre être".
Controverses en Israël
Son travail, unanimement admiré par l'ensemble des Etats arabes et des Palestiniens, a suscité des réactions controversées en Israël.
En 2000, le ministre israélien de l'Education, Yossi Sarid, a suggéré d'intégrer certains des poèmes de Darwich dans le programme du secondaire, à propos du conflit israélo-palestinien.
Mais le Premier ministre Ehud Barak s'y est opposé, arguant du fait qu'Israël n'était pas encore prêt à intégrer ses idées dans le système scolaire.
Mahmoud Darwich était présent au festival des musiques du monde, Les Suds, à Arles, le 14 juillet 2008. (Avec AP)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire