Jamal, psychanalyste d’une cinquantaine d’années, connaît un certain succès. Suivant le rythme de ses consultations, professionnelles et amicales, sa vie est marquée par la régularité et l’écoute.
Cette sérénité apparente masque néanmoins de nombreux tourments personnels.
Jamal n’a rien oublié de son enfance dans la banlieue des années 1970, d’un premier amour dont il n’a pas fait le deuil, et d’un événement tragique qui continue à le hanter…
Tout vacille lorsque deux témoins d’un passé longtemps refoulé ressurgissent dans sa vie…
Hanif Kureishi restitue avec brio la liberté, l’euphorie et les luttes sociales qui ont marqué l’Angleterre pendant quarante ans. Il donne vie à des personnages magnifiques qui cherchent à donner un sens à leur existence chaotique.
« Quelque chose à te dire possède tout le mordant émotionnel et l’humour spirituel dont Hanif Kureishi peut faire preuve. Personne ne porte un regard aussi fin et affûté sur les modes de vie contemporains. » (William Boyd)
Hanif Kureishi est un écrivain et dramaturge britannique, né le 5 décembre 1954 à Londres (Royaume-Uni).
Fils d'une Anglaise et d'un Pakistanais, Kureishi a étudié la philosophie à l'université de Londres.
Il est un des représentants les plus connus de la nouvelle « école » d’écrivains britanniques d’origine étrangère.
Un de ses ouvrages les plus connus est
Le film a été réalisé par Stephen Frears et il a remporté le New York Film Critics Best Screenplay Award et a été nommé aux Oscar pour le prix du meilleur scénario.
Le livre de Kureishi Le Bouddha de banlieue (The Buddha of Suburbia, 1990) a reçu le Whitbread Award du meilleur premier roman et a été adapté en série télévisée (avec une musique de David Bowie).
Le roman Intimité (Intimacy, 1998) a provoqué un débat, car l’histoire évoque un homme qui, se sentant physiquement et émotionnellement rejeté par sa femme, avec qui il a deux enfants, la quitte.
Le débat ne portait pas sur le livre, mais sur le fait que l’auteur lui–même venait de quitter sa femme et ses deux fils.
En 2000–2001 le roman a été librement adapté au cinéma par
Patrice Chéreau. Le film a remporté deux Ours au Festival de Berlin, un Ours d’Or du meilleur film et un Ours d’Argent de la meilleure actrice pour Kerry Fox. La pièce de Kureishi The Mother, également adaptée au cinéma par
Dans Contre son cœur (My Ear at His Heart), un récit autobiographique, Kureishi évoque son père, qui s’était également essayé à l’écriture, et la genèse de sa propre inspiration.
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Article de presse : Le Point
Hanif Kureishi, l'homme aux secrets
Un grand et beau roman sur la psychanalyse, le mal, le sexe et la célébrité, par l'auteur de « My Beautiful Laundrette ».
Le dernier roman de Hanif Kureishi met en scène un psychanalyste qui est payé pour qu'on se livre à lui.
Il se définit dans ses bons jours comme le gardien des secrets et dans les mauvais comme la poubelle des choses cachées.
Jamal Khan est freudien, frigide, fragile. En proie à la crise de la cinquantaine, il revit ses jeunes années de drogue, de rock et de gauchisme et repense à son premier amour, Ajita, une Indienne perdue qu'il retrouve dans la deuxième partie du roman, trente ans après.
Il a un fils dont il adore l'odeur et imite le langage, une ex-femme qu'il aime bien mais affronte dans les vains combats du passé gâché. Il a surtout une soeur, Miriam, plus qu'à moitié folle et bestialement sexuelle, dont son meilleur ami, Henry, un metteur en scène très intellectuel, tombe fou.
Jamal a tâté de la pornographie, de la télévision, de l'écriture. Comme tous les personnages de Kureishi (ici sont repris des motifs du « Bouddha de banlieue », roman de 1990), il sait que le désir va sans dire et que la jouissance sexuelle n'est jamais si forte que quand l'amour en est exclu, et se console en écrivant des essais brillants sur des thèmes inhabituels. Il se pose les questions que nous préférons éviter : pourquoi plaisir et châtiment sont-ils étroitement liés ? Pourquoi veut-on échouer ?
Les réponses, qui sont celles de la littérature, dont la psychanalyse est selon Kureishi un substitut dégradé, Jamal les cherche toujours. Les thérapeutes, on le sait, se soignent eux-mêmes à travers leurs patients.
Mais voilà : l'homme aux secrets a aussi son secret.
Et non des moindres : il a tué le père d'Ajita et ce passé revient le dévaster.
Jusqu'à la fin, il sait que l'on n'a jamais raison du passé et que ce n'est pas le temps et l'amour perdus qu'on retrouve, mais la douleur inaltérée du passé qui vous retrouve. L'amour est dépossession de soi sans possession de l'autre.
Paradoxe irrésolu, il est la défaite du vouloir, mais vouloir ne plus aimer, c'est vouloir mourir.
Ce grand et beau roman, plein de scènes amères et drôles à la fois, reprend tous les thèmes de Kureishi l'irréductibilité des origines et des cultures, la célébrité comme piège narcissique, la paternité comme impossible, la sexualité comme oubli de soi, le mal qui n'est séparé du bien que par le fil mince d'une toile d'araignée, comme dans une chanson de Katie Melua.
Un roman où passent les ombres des Rolling Stones et les flammes des attentats de Londres en 2005. Un temps où tout le monde croit qu'il a quelque chose à dire mais personne en soi pour le dire et personne d'autre pour l'entendre
Le Bouddha de banlieue
Londres, fin des années soixante-dix.
Haroon Amir, dandy indien de banlieue, enseigne le bouddhisme à des Londoniens néophytes et ébahis.
Expériences sexuelles, culturelles et hallucinogènes se mêlent gaiement pour le plus grand plaisir de Karim, fils du Bouddha.
Mais celui-ci est tiraillé par sa double origine, indo-musulmane et anglaise.
D'un côté, il y a la communauté "paki", en mal d'intégration avec l'oncle Anwar, Jamila la cousine militante et Changez, l'époux déboussolé.
De l'autre, sa famille anglaise, en mal de repères, mais débrouillarde et ambitieuse.
Au milieu, Londres, ses étoiles et la célébrité en perspective. Karim se lance alors dans le grand bain. Mais très vite arrivent les années quatre-vingt. Haroon, adepte du taoïsme et du Kama-Sutra, quitte le domicile conjugal pour une ex-baba devenue designer branchée, c'est désormais le temps de la réussite à tout prix.
No Future, le meilleur ami de Karim, vire punk, façon Sid Vicious, finis les hippies bonjour les yuppies. Les golden boys et le thatcherisme ne sont plus très loin.
Le livre de Kureishi, salué par Salman Rushdie, offre une vision étonnante de l'Angleterre des années 70-80, à travers le regard d'un jeune Indien.
Entre
My Beautiful Laundrette et La Grande Escroquerie du rock'n'roll.Même si, parfois, on se perd un peu dans le mélange des genres, son côté irrévérencieux, provocateur et drôle est plutôt rafraîchissant.
Note :
Toujours en pleine découverte de nouveaux livres...
J'avais entendu parlé du "bouddha de banlieue"... sans être vraiment très tentée de le lire...
Par contre "quelque chose à te dire" me séduit un peu plus...
allez savoir pourquoi !
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voir quelques titres parus en poche :
*sources diverses :
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2 commentaires:
Je trouve votre article sur Hanif Kureishi riche et très passionnant, vous donnez réellement envie de lire ses romans.Quant à "Quelque chose à te dire", je l'ai également lu et je l'ai beaucoup aimé et je trouve, comme vous, que les personnages auxquels il donne vie sont magnifiques.Cela me plairait beaucoup d'échanger d'autres impressions sur ce livre car j'en parle davantage dans l'article que je lui ai consacré alors surtout n'hésitez à me dire ce que vous en pensez, toutes les questions ou remarques sont les bienvenues :
http://www.en3mots.com/article-hanif-kureishi-quelque-chose-a-te-dire-22435.html
contente de savoir que je vous ai donné envie de lire ce livre.
En parler plus maintenant est un peu tôt... il va me falloir d'abord le lire... dès qu'il sera libre en bibliothèque.
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