Un meurtre a été commis à Madrid, lors d’une réunion du parti communiste espagnol. Les conditions dans lesquelles se sont produits les faits sont bien étranges et l’assassin semble avoir fait preuve d’une grande agileté...Carvalho est embauché pour résoudre cette énigme.
Son enquête madrilène est en autre propice à la découverte de la cuisine locale, sujet dont le détective est friant...De tabassages en bons restos, de tapas en rencontres amoureuses, la piste se réchauffe jusqu’à la solution finale, qui ne sera pas du goût de tout le monde...
La réunion du comité central du PCE va commencer, dans l'auditorium d'un grand hôtel madrilène, quand la lumière s'éteint. A peine une minute plus tard, lorsqu'elle se rallume, le secrétaire général, Fernando Garrido, gît, affaissé sur la table, poignardé en plein cœur.
Qui a commandité ce meurtre ?
Un membre de la direction du parti ?
Un homme qui a combattu le franquisme pendant plus de trente ans ?
- Une pièce fermée.
Des accès gardés par le service d'ordre.
Dans la pièce, cent quarante membres du comité central dont cent trente-neuf peuvent être: des assassins.
Voilà toutes les données du problème, sauf si quelqu'un a trompé la surveillance, est entré, a tué et est ressorti. Le plus vraisemblable reste que le meurtrier se soit trouvé à l'intérieur et qu'il ait utilisé un complice pour éteindre les lumières.
- Qu'en dit le Parti ?
- Il se refuse à admettre que l'assassin ait pu se trouver à l'intérieur.
- On se croirait dans un roman anglais. Malheureusement on n’est pas dans un roman anglais alors il faut se rendre à l’évidence: le tueur ne peut-être qu’un des membres de la prestigieuse direction.
Certes, mais comment a-t-il pu frapper, dans l’obscurité, avec autant de précision ?
La direction du PCE fait appel à Pepe Carvalho pour découvrir l’identité du traître.
Pourquoi moi ? demande Pepe Carvalho au responsable du parti venu de Madrid.
Parce que le gouvernement a désigné Fonseca comme enquêteur et que ce flic a commencé sa carrière dans notre Parti comme infiltré franquiste. Son infiltration nous a valu un très grave coup de filet dans les années quarante et quatre exécutions.
De plus : Parce que vous êtes un ancien communiste.
Parce que vous savez qui nous sommes, comment nous sommes, d'où nous venons, où nous allons.
Pepe Carvalho d’abord réticent se laissera convaincre à la perspective de déguster un cocido, pensée qui deviendra vite réalité
Carvalho disserta sur les rapports du pot-au-feu et du cocido, à l'arrivée de ce dernier, apparemment excellent.
Le pois chiche, dit-il, caractérise la culture du pot-au-feu à l'espagnole et c'est presque toujours le légume sec qui apporte la nuance particulière. Par exemple, dans le Yucatan on fait un cocido avec des lentilles, et au Brésil avec des haricots noirs. Parmi les cocidos aux pois chiches des villages castillans, celui de Madrid se distingue par le chorizo et celui de Catalogne par la saucisse au sang et la farce.
Ecrit en 1981, quelques années après la mort de Franco alors que l’appareil d’état hérité de la dictature n’a subi que des modifications de façade, laissant en poste tous les dignitaires de la dictature, Meurtre au Comité Central, offre à l’auteur l’occasion de batailler pour une transformation du PCE, de rompre avec sa culture stalinienne et de rallier le camp de ce qui à l’époque se nommait l’eurocommunisme.
Mais cette position politique que l’auteur défendait dans les instances du parti socialiste unifié catalan (PSUC) se trouve tempérée par le souvenir du coup d’état militaire chilien et la crainte de voir l’armée espagnole se soulever et interrompre la transition
La tentative de Golpe de Tejero viendra confirmer ces craintes -http://www.rayonpolar.com/Polars/Polars_texte.php?table=m&nom=MONTALBAN&prenom=M.v.&titre=Meurtre+au+comit%E9+central
romancier, essayiste, poète et journaliste espagnol est né le 14 juin 1939 à Barcelone, décédé le 18 octobre 2003 à l'aéroport de Bangkok.
Issu d'un milieu modeste, Manuel Vázquez Montalbán avait fait des études de philosophie et de lettres, et était diplômé de l'école de journalisme de Barcelone.
Il s'engage politiquement dans les mouvements de gauche catalans, ce qui le mènera dans les prisons franquistes.
En 1972, il crée le personnage de Pepe Carvalho, détective privé galicien et gastronome, qui devient le héros de ses romans policiers.
Avant sa mort, il collaborait régulièrement au quotidien espagnol El País, ainsi qu'au quotidien catalan Avui.
Il a notamment écrit Galindez (couronné par le Premio Nacional de Narrativa 1991 et le Prix Europa 1992).
« Je suis un communiste hédoniste et sentimental » Manuel Vazquez Montalban
ste officieux de l'auteur : http://www.vespito.net/mvm/indfra.html
Quelques titres :
Quand il n'était encore qu'un poète admirateur d'Ezra Pound et de T.S. Eliot, Manuel Vázquez Montalbán fit un jour le pari d'écrire en quinze jours un polar à l'américaine.
Pari gagné : la première aventure de Pépé Carvalho venait de naître.
C'est aussi la plus simple et la plus belle. Parce qu'il tire son nom d'une vieille complainte de marin et qu'il nous parle d'un jeune homme mort d'avoir tatoué sur son dos " Né pour révolutionner l'enfer ", Tatouage fait planer un peu de Stevenson sur Barcelone. Superbe. " Patrick Raynal, Le Monde
Première aventure de Pépé Carvalho, qui a déjà fait une petite apparition dans J'ai Tué Kennedy.
Ancien membre de la CIA, ex-communiste, Pépé a décidé de devenir détective privé.
Monsieur Ramón, propriétaire d'un salon de coiffure, l'engage pour obtenir des renseignements sur l'identité d'un homme, retrouvé noyé. Son visage a été massacré et il porte sur le dos un tatouage : " né pour révolutionner l'enfer ".
À Barcelone, les descentes de police commencent, on traque les trafiquants de drogue, les prostituées.
Pépé a du mal à obtenir des informations mais il part sur une piste en Hollande, pays où il a été agent autrefois.
Ce personnage est atypique, il partage sa vie avec une prostituée Charo, juge souvent les gens sur leur manière de manger, brûle des livres pour allumer son feu de cheminée, été comme hiver.
Au delà de ces aventures, Manuel Vázquez Montalbán donne une image de l'Espagne sous le régime franquiste : le roman policier lui permet de décrire cette société, brimée, contrôlée. La ville elle-même est un point central de ses romans. Il aime Barcelone et la cuisine !!
il pleut sur les Caraïbes. Un marin solitaire y broie du noir en guettant l'arrivée d'un cargo libérateur, la Rose d'Alexandrie, qui l'emmènera à l'autre bout du monde, au-delà du Bosphore, cette issue de secours.
Pendant ce temps, Pepe Carvalho, détective privé, tente de reconstituer la vie d'une jeune femme, trouvée dépecée à Barcelone.
Autour de lui, l'Espagne se grise de société permissive : cartes de crédit, salons de massages, drogues et magouilles.
Mais le passé subsiste avec ses inquiétants " quêteurs d'âmes " et ses somptueuses recettes de cuisine (les 1001 manières de préparer un gaspacho).
D'une main infaillible, Montalban relie les deux pistes qui, par delà l'Atlantique, semblent se tourner le dos. Sa mélancolie cousue de gags, son pessimisme poétique nous subjuguent comme son plat préféré, " le gave-bourrique " dont il nous livre le secret
Pepe Carvalho a décidé de s'enfermer chez lui pour manifester son rejet des Jeux Olympiques,
mais il est engagé - à son corps défendant - pour enquêter sur de mystérieux saboteurs de cette grande foire du spectacle ;
et le détective est entraîné malgré lui, sur les instances de Samaranch, président du CIO, du roi Juan Carlos (qui ne se sépare jamais de son Manuel de Formation Professionnelle) entre autres, dans une succession de surprises qui ne lui laissent aucun répit, escorté d'encombrante manière par une Serbe culturiste, prude et dévoreuse d'hommes.
Le président George Bush veut bombarder Barcelone, qu'il croit être près de l'Irak. Schwarzenegger rejoint les militants de la révolution olympionique...
Ministres, chefs d'Etat et philosophes complètent cette panoplie baroque où l'absurde semble être de mise : les Jeux Olympiques ont-ils vraiment eu lieu ? Ce roman a d'abord paru en feuilleton dans un quotidien espagnol, hommage au genre de la littérature à rebondissements.
Que cachent les murs de la villa de M. Jaï, personnage gigantesque aux pratiques étranges ?
S'agit-il seulement d'une forêt d'arbres nains, domestiquée, taillée, contrôlée selon une philosophie plus que rigoureuse?
C'est ce que s'évertuent à découvrir Procuse, jeune garçon de douze ans, et sa ribambelle de copains, dont la belle Sharon, une fille dorée qui brille à contre-jour.
La demeure du géant finira par livrer ses secrets, dont la réalité s'avérera des plus effrayantes...
A la veille de Noël, le professeur émérite Julio Matasanz, grand médiéviste de l’Université espagnole, se rend en Galice pour recevoir un hommage international à l’occasion de son départ à la retraite.
La cérémonie a lieu dans l’île de San Simon, dans la ria de Vigo, autrefois forteresse médiévale, puis léproserie, caserne, prison du régime franquiste et aujourd’hui centre culturel.
La dernière conférence de Matasanz porte sur Erec et Enide, premier roman du cycle arthurien, et donne lieu à une réflexion crépusculaire et pessimiste sur l’amour et la mort.
Parallèlement sa femme, Madrona, qui appartient à la grande bourgeoisie barcelonaise, prépare Noël dans l’illusion de réunir toute la famille et de donner un sens à sa vie, gravement menacée.
Pour ce Noël heureux à La Joie de la Cour, la propriété des Matasanz, elle tente de faire venir son neveu, Pedro, et sa femme, Myriam, volontaires à Médecins sans frontières, qui vivent dans une forêt d’Amérique centrale les mêmes péripéties qu’Erec et Enide aux temps de la cour de Bretagne.
Julio Matasanz et Madrona ont tenté, chacun de leur côté, de compenser leur solitude.
Le professeur en s’adonnant égoïstement corps et âme à ses recherches et sa carrière, délaissant son entourage, sa femme en déployant des trop plein de générosité et d’amour à l’égard de ses proches ou d’inconnus.
Pedro et Myriam, eux, ont renoncé aux carrières toutes tracées et au confort de leur classe sociale, et ont choisi l’engagement et la solidarité. En Amérique centrale ils revivent, à l’époque moderne, l’histoire d’Erec et Enide qui, ensemble, ont dû affronter mille dangers pour conforter leur amour.
Erec et Enide est un roman émouvant, sans complaisance, dans lequel une génération au seuil de la vieillesse et de la mort est passée, peut-être sans s’en rendre compte, à côté des choses essentielles de la vie, et où celle qui suit a encore la possibilité de les saisir, malgré un avenir incertain et plein de dangers.
En reprenant la légende d’Erec et Enide, le premier roman de Chrétien de Troyes, Manuel Vázquez Montalbán oppose la solitude et la solidarité et souligne la nécessité de bâtir et de nourrir jour après jour les relations entre les hommes pour que les avatars de la vie ne finissent par détruire l’amour
"Par l'entremise de son détective Pépé Carvalho, Montalban nous brosse un tableau parfois sombre mais réaliste de la société espagnole de l'agrès Franco.
La corruption, le fascisme, la violence et la magouille sont autant de vices que la démocratie naissante n'a pas éliminés et qu'il dénonce dans ses récits toujours vivants.
Retrouvez Pépé Carvalho, le privé le plus gourmet de l'histoire du polar, dans les trois longues nouvelles de ce recueil."
Jauma, manager d'une multinationale, est retrouvé assassiné dans les environs de Barcelone.
La police trouve vite un coupable pratique et clôt l'affaire.
Sa veuve, peu convaincue, engage Pepe Carvalho, qui a connu la victime aux États-Unis.
Dans une Catalogne en pleine ébullition après la mort de Franco, Pepe mène l'enquête auprès des anciens amis de Jauma et de ses employeurs. Il se heurte à des intérêts qui le dépassent, et les intimidations commencent. Mais il en faut plus pour le décourager.
Dès cette seconde enquête de Pepe, tous les ingrédients qui ont fait le succès de la série sont en place : ses recettes de cuisine, sa manie de brûler les livres, sa méfiance envers tous les pouvoirs, son insolence, son amour pour Barcelone et toute sa tribu de fidèles, de son amie prostituée à son voisin gastronome.
Cette fois, l'enquête permet à Vasquez Montalban de décrire l'Espagne qui découvre la liberté à la mort de Franco, alors que les nouveaux maîtres sont déjà en train de prendre le contrôle des affaires
En 1956,
Jesùs de Galindez, représentant du gouvernement basque en exil, agent du FBI et de la CIA, est enlevé et torturé à mort par les sbires du dictateur dominicain Léonidas Trujillo.
30 ans plus tard, Muriel, une jeune universitaire américaine, reconstruit, pour les besoins de sa thèse sur "L'Ethique et la Résistance", l'itinéraire de Galindez, ce prophète impur, mort pour avoir dit et écrit ce que lui dictait sa conscience.
Et voilà Pepe Carvalho aux prises avec le surnaturel : c'est bien normal, on sait qu'il est originaire de Galice, cette Bretagne espagnole, où il va rencontrer, au cours de vacances agitées, en plus de décors et de personnages inattendus, une fatale auto-stoppeuse.
Brume encore, embruns d'une Espagne différente, avec cette Maria Asuncion, bateau fantôme, vrai ou faux, qui le conduit par la bande à plonger tête baissée dans les eaux glauques du crime et des problèmes des marins-pêcheurs espagnols face aux quotas et aux territoires de pêche.
Et puis retour vers des terres plus ensoleillées, trop même, plages brûlantes où viennent s'échouer de dangereux colis et des héros bien fatigués.
Carvalho, lui, est en pleine forme, plus séducteur et gastronome que jamais. Trois Histoires de fantômes où Manuel Vazquez Montalban donne son meilleur, de la littérature bien réelle, même si, parfois, elle est un peu magique. Un régal pour les amateurs
" Carvalho passa devant les épiceries transformées en vitrines de la pitance de l'Espagne profonde : chorizos, boudins, salaisons et principes légumineux en tout genre.
Lentilles françaises et de Salamanque, haricots violets du Barco ou de Toulouse, flageolets, maïs moulu, fèves des Asturies, haricots de la Virgen et de la Granja et un revenez-y de pois chiches d'Arévalo ou de Pedrosa, haricots noirs, du Léon ou d'ailleurs, farine de gesse, piles de maquereaux en conserve, tripes, bucardes et savoureuses matières déshydratées, sablés, touron et massepains en tout genre.
Le spectacle était un défi au conservatisme alimentaire et à la prudence des passants - comme si on pouvait manger prudemment. On ne peut pas manger prudemment. On ne doit pas manger prudemment. Si on ne peut pas manger, on ne mange pas, un point c'est tout.
Emportant sa secrète indignation ; Carvalho descendit la rue du Prado " pour l'une de ses meilleures enquêtes criminelles chez les " people " madrilènes
Le corps de la belle Carlota est retrouvé flottant dans un étang.
L'autopsie révèle qu'elle était enceinte, à l'insu de son mari.
Le quatuor de bourgeois blasés formé par les couples Carlota-Luis et Pepa-Modolell se brise d'un seul coup.
Modolell, puis Luis, sont accusés du crime.
Et si c'était plutôt l'amant mystérieux qui avait fait le coup ?
Une brève histoire cruelle d'un grand maître de la satire sociale et du suspense policier.
Le messager que reçoit Nicolas Machiavel une nuit, alors qu'il dispute avec hargne une partie de carte, est au bout de l'épuisement.
La nouvelle qu'il apporte à l'auguste stratège, d'une importance capitale, semble pourtant avoir mérité la fatigue et les épreuves qui se lisent sur son visage : César Borgia est mort.
Avec l'évocation du célèbre personnage se déroule bientôt l'histoire, grandiose et tragique, d'une famille qui lutte pour le pouvoir. Une lutte, qui en servant les intérêts des individus, tente de soutenir l'Europe dans son combat contre les forces de l'obscurantisme...
Manuel Vasquez Montalban nous entraîne dans une aventure éternelle : la quête des hommes pour le pouvoir. Avec le talent qu'on lui connaît, le créateur de Pepe Carvalho transcende l'histoire de l'Italie de la Renaissance et fait des Borgia des héros dramatiques aux prises avec leur époque. Voilà un grand roman, haletant, porté par le souffle titanesque de ces volontés qui font fléchir le court de l'histoire
Pepe Carvalho se trouve impliqué dans une intrigue à l'échelle européenne.
Il est sollicité par un client de Charo afin d'aider à la mise en place d'un service de renseignements très secrets au sein d'un réseau européen. Mais très vite, l'histoire se complique.
D'une part, Pepe, qui a la soixantaine mélancolique, est soudain bouleversé par un amour de jeunesse, Yes, qui resurgit dans sa vie par l'intermédiaire de lettres enflammées reçues par fax...
D'autre part, il est confronté à une enquête à tiroirs, mêlant nationalistes catalans, sectes, Opus Dei, et deux clans politico-économiques rivaux...
Bref, ces nouvelles aventures du fameux détective catalan ne manquent pas de sel : intrigues, relations sentimentales complexes, et Barcelone la mystérieuse sont au rendezvous.
Pepe Carvalho est sur la sellette, suspecté d'avoir assassiné un célèbre sociologue.
Les preuves sont accablantes et les témoins nombreux.
Aussi la meilleure issue reste-t-elle la fuite...
Des réseaux terroristes de Bali en passant par le Bosphore, Bangkok, l'Australie et l'Afrique, Pepe Carvalho arpente les espaces de sa mémoire au cours d'une ultime aventure et déboussole le lecteur dans un jeu de piste époustouflant.
M. Carlos Stuart Pedrell, riche promoteur de Barcelone, est retrouvé mort, atteint de plusieurs coups de couteaux, dans un terrain vague de la Trinidad, quartier mal famé de la ville catalane.
Or, depuis un an, Mme Stuart Pedrell, aujourd'hui à la tête de toutes ses affaires, ainsi que ses enfants, demeuraient sans nouvelles de la victime, disparue avec le projet de s'envoler pour les mers du Sud - Tahiti, Bali, Hawaii...
À la requête de la veuve, Pepe Carvalho est chargé de découvrir l'assassin mais surtout de lui remettre un rapport détaillé concernant la situation de son défunt mari pendant cette année d'absence.
En guise de premier indice, elle fournit au détective un morceau de papier extrait de l'agenda de Carlos où se trouve écrite une phrase : « Désormais personne ne m'emmènera vers le sud
Sur les conseils de son médecin, Pepe Carvalho se rend aux Thermes, centre de remise en forme ultramoderne.
Il y côtoie un ancien colonel franquiste, un terroriste basque et des mannequins italiens venus reprendre du poids.
La tension monte lorsque l'on retrouve dans la piscine le cadavre de Mme Simpson, une riche Américaine.
Carvalho entame à peine son enquête, que le sang coule à nouveau...
Le mot de l'auteur : "Le livre que je propose n'est ni un ouvrage "poétique", ni un ouvrage "historique", mais une chronique documentée et subjective à la fois, la chronique de ma ville et, à travers elle, de toutes les villes possibles puisque la thèse préalable et indispensable de ce livre est que Barcelone, comme toute œuvre de création, n'est pas Barcelone mais Barcelones et j'ai voulu contribuer à une mémoire différente d'une ville pluridimensionnelle.
Puissent mes points cardinaux être aussi ceux de mes lecteurs présents et futurs.
Et si ce n'était pas le cas, qu'ils pensent à l'honnêteté littéraire de son entreprise, étant entendu que l'honnêteté en littérature n'a aucun rapport avec l'honnêteté dans la vie quotidienne. Tout proposition littéraire est fondée sur des malhonnêtetés intermédiaires : la mémoire, la culture, le désir, le langage."
Si la classe ouvrière venait à disparaître, les sociologues, et entre autres ceux qui se sont spécialisés dans l'étude du monde du travail, seraient bien embêtés.
Sans objet d'étude, ils viendraient grossir les rangs des chômeurs et c'est de l'intérieur qu'ils pourraient disserter sur la Nouvelle Pauvreté.
Sur cet argument qui lui procure une véritable jubilation, Manuel Vázquez Montalbán règle leur compte au jargon et aux prétentions de certains praticiens des sciences humaines.
Férocement. Dans le viseur de Michel Vanden Eeckhoudt, les travailleurs existent bel et bien.
Dans leur diversité, leur archaïsme, leurs gestes, leur grandeur et leur humilité. Ils dansent dans l'espace de l'atelier, sont avalés par les machines, se livrent à d'étranges rites, se dédoublent pour une série de gags visuels qui vont bien au-delà de l'anecdote.
C'est avec un humour constant que les deux approches dialoguent pour installer une vision amusée mais sérieuse du monde du travail, entre tendresse et grand éclat de rire.
Pour tous ceux qui se sont délectés à la lecture des aventures de Pepe Carvalho, qui ont salivé en espérant que Biscuter soit dans leur cuisine, qui ont suivi le parcours gastronomique de Montalban dans le vieux Barcelone et à tous les amateurs de plaisirs gustatifs et littéraires, ce livre est incontournable...
pour se faire plaisir, pour offrir aux copains qui se mettent aux fournaux (c'est plutôt un livre pour les ômes, non ?), pour un petit cadeau de Noël de dernière minute ...
et puis quel bonheur de pouvoir se replonger dans les superbes textes de Montalban pendant que ça mijote...
" Il faut dire avant tout que la morale n'est pas une valeur absolue mais relative, et, par là, immorale également.
Chacune de ces recettes est un pari pour une autre morale possible, pour une morale hédoniste à la portée des partisans du bonheur immédiat, consistant à user et même à abuser de connaissances innocentes : savoir cuisiner, savoir manger, essayer d'apprendre à aimer. " Manuel Vasquez Montalban.
Bon ami te nomment les Portugais
Fuyant sur la mer les péchés conçus
sans l'opprobre du péché originel.
Beja,
Castelo Branco, Guarda, Portalegre, Faro,
Même le souvenir des vaincus t'a épargné
la haine de ce qui restait permis,
si peu face à tout ce qu'interdisent les dieux
de la pêche et du péché...
Eternel Carême,
Dans une maie la vieille gardait le poisson,
sous son autre bras, le panier de légumes et de harengs
et au dimanche de la Résurrection on la brûlait
après lui avoir retiré sa morue,
car ses arêtes sacrées ne devaient pas convoquer
le Dieu de la Défaite
ni l'os du poisson se casser après seize coups assénés
sur la table de cérémonie, makailotxi gazia
Teranuan azia, esaten espadok egia, ausiko dauat garia,
Gore mutila onmdo dago ? Il va bien, notre ami ?
Petite morue salée, si tu ne dis pas vrai, on va te casser,
te casser l'arête, te casser la volonté
qui t'a faite pour être dépecée.
Tes joues,
Petite gélatine, tes langues ressuscitées, ton foie
condamné à devenir huile prometteuse de croissances.
Magiques,
Tes oeufs, tarama des Méditerranées accessibles,
Tes tripes, ta vessie, cosktail de morue, oignons,
poivrons, cornichons,
et une tasse de sauce rose sous le pommier bleu.
Petite fleur,
Dans le jardin de l'amour, morue à la crème ou à l'abri
du lait, farine, huile, oignons, persil, cannelle, Escoffier te fit
l'honneur d'être une bouillabaisse du désert
si loin de la mer qu'en fais un cimetière
D'où se sont enfuies ses momies préférées
Vers la résurrection de la chair,
Vers le pardon des péchés,
Vers la vie éternelle,
Amen.
Manuel Vasquez Montalban
Discours de Robinson sur la morue
Textuel, 1995.(coll Péchés capitaux)p.142-144
dans ses déambulations
à travers Barcelone,
c'est entreprendre un voyage dans lequel la ville décline les multiples facettes de son identité : architecture, gastronomie, mémoire et... littérature.
Pour le créateur du détective Pepe Carvalho, la ville est une réalité vraiment plurielle.
© Miguel R. Cabot ViaMichelin :
Manuel Vázquez Montalbán, quelle importance revêt pour vous le paysage de Barcelone, comme cadre non seulement de votre vie quotidienne mais encore de votre labeur littéraire ?
Manuel Vázquez Montalbán : Les écrivains s'efforcent toujours de dire d'où ils sont. Peut-être avec l'ambition qu'avait Saint-Exupéry de créer le pays de son enfance. Eh bien je crois, moi, que l'on est presque toujours du pays de son enfance, non pas d'une manière aussi ample, aussi littéraire que celle que revendiquait Saint-Exupéry, mais de façon plus physique, du lieu où l'on a éduqué ses réflexes, où l'on a pu mesurer la distance, la relation avec autrui, où l'on a marqué son propre territoire, que l'on a ensuite agrandi en fonction de la connaissance de l'espace que l'on a pu acquérir.
Et pour moi, cet espace est Barcelone, parce que c'est le lieu où je me suis formé. Une Barcelone historique très conditionnée par la Guerre civile et l'après-guerre civile, car une bonne partie de ce que j'ai vécu s'est formé dans ce cadre urbain, avec les gens qui y vivaient, des gens d'origine populaire.
Cela constitue une géographie concrète, il s'agit du secteur que l'on appelle aujourd'hui le Raval, l'ancien Barrio Chino (« Quartier chinois »), entre Montjuïc et les Ramblas, la plaza Cataluña et la mer.
Cette Barcelone-là est fondamentale pour moi. Ensuite s'y est ajoutée une Barcelone culturelle, que j'ai assimilée en fonction de ma connaissance du tissu social. À présent, je vis dans un lieu totalement opposé à mon lieu d'origine, à Vallvidrera, au pied du Tibidabo où se trouve le vieux parc d'attractions. C'est une colline, au nord-ouest, qui domine la ville, ce qui fait que, depuis lors, la ville est devenue un spectacle pour moi. Et je peux passer d'un point de vue à l'autre.
Et il y a quelque chose de symbolique en ce sens dans l'utilisation que je fais de l'un de mes personnages, le détective privé Pepe Carvalho, qui travaille dans la Barcelone de mon enfance et vit dans ma Barcelone d'aujourd'hui. Quelque chose de symbolique au sens où il contemple la ville comme un spectacle, mais au moment de reprendre contact avec la réalité, il doit retrouver la ville et s'y impliquer. L'environnement urbain joue toujours ce double jeu.
Quels lieux conseilleriez-vous de voir à un lecteur de Carvalho qui débarquerait à Barcelone ?
En premier lieu, ceux qui donnent à la ville son caractère métis, aussi longtemps que ce sera possible parce qu'on est en train de lui infliger un traitement d'hygiène en restructurant le centre historique.
Donc d'abord la Barcelone débraillée, prolétaire du Barrio Chino tant qu'il en reste quelque chose, autrement dit les Ramblas et les secteurs adjacents de part et d'autre des Ramblas, parce que c'est la meilleure manière de comprendre ce qu'était la ville avant qu'elle ne succombe au rationalisme bourgeois.
Ensuite la Barcelone rationaliste de la bourgeoisie qui, forte de l'expérience de l'urbanisme rationaliste, en majeure partie français, et des plans d'un architecte nommé Ildefons Cerdá, mena à bien à partir de 1860 l'extension de la ville, cet ensanche qui a la forme d'un damier parfait. C'est ainsi que fut inventée une ville aussi harmonieuse que rationnelle, exprimant la tentation hégémoniste de la bourgeoisie catalane, la seule bourgeoisie industrielle existante en Espagne au 19e s.
C'est là que se situe une bonne partie des constructions de Gaudí, la bourgeoisie redorant son blason et se donnant une nouvelle légitimité grâce au mécénat culturel. Le phénomène prend la physionomie triomphale du modernisme - inspiré en partie des normes anglaises mais en les infléchissant à son caractère propre -, qui culmine avec un architecte comme Gaudí, lequel incarne déjà la transition vers l'expressionnisme, vers quelque chose de différent, comme le montrent la Pedrera, la Sagrada Familia, le palais Güell...
Vous laisseriez de côté la Barcelone actuelle, dont la physionomie doit beaucoup aux Jeux Olympiques ?
Au contraire, parce que tout l'intérêt de cette Barcelone postmoderne tient à ce que la ville doit sa croissance à une série d'incitations extérieures. Par exemple celle de l'Exposition Universelle de 1889, celle de l'Exposition de 1929 et celle des Jeux Olympiques de 1992.
Entre l'Expo de 1929 et les Jeux se situe le grand échec du réaménagement de la ville.
Les jeunes rationalistes firent appel à Le Corbusier pour qu'il conçoive un projet de réaménagement mais après la Guerre civile, tout ce qui évoquait Le Corbusier, le rationalisme, l'organicisme, fut considéré comme décadent et l'on prôna un néoclassicisme franquiste.
En conséquence, ici, dans les écoles d'architecture par exemple, on ne recommença à parler de rationalisme ou d'organicisme que dans les années 1950.
Et donc cette Barcelone de Le Corbusier ne vit jamais le jour et la restructuration la plus importante fut celle que provoquèrent les Jeux Olympiques et qui consista à sacrifier un plan de réaménagement quartier par quartier au profit des infrastructures nécessaires au déroulement des joutes sportives.
Le résultat le plus positif en fut l'ouverture sur la mer, qui inaugura une nouvelle relation entre la ville et la mer.
Et ce serait la troisième recommandation que je ferais aux étrangers désireux de découvrir la ville : une promenade le long de la mer, qu'il est possible désormais de commencer bien avant la Barceloneta, à partir de la statue de Colomb, sur la place du Portal de la Paz, au bas des Ramblas, jusqu'à la sortie de la ville ou presque, par le village olympique, ce qui est maintenant le quartier de Nueva Icaria, et les nouvelles plages.
Barcelone est par ailleurs une ville riche en offres de toutes sortes mais de dimensions réduites. Ce n'est pas une ville avec des quartiers éblouissants, avec des ensembles architecturaux issus d'une époque de splendeur continue, mais c'est une ville où survit un gothique magnifique, où l'on trouve un modernisme splendide, où il y a plusieurs exemples de réhabilitations urbaines très intéressantes, comme la conversion de l'ancien Marché au fleurs en un complexe théâtral, place Margarita Xirgu, réalisées sous la démocratie.
Un autre point digne d'attention est celui des ensembles paysagers, le parc Güell, celui du Guinardó, celui du Pudget, celui de Montjuïc entrepris dans les années 1920 par le jardinier français François Forestier et poursuivi par Rubió y Tudurí, l'un de ses disciples les plus reconnus en Catalogne et dans toute l'Espagne.
Je voudrais dire enfin que la ville séduit par ses dimensions mêmes. Si l'on exclut les quartiers périphériques, voués à la condition de cités-dortoirs qui leur fut faite lors de la période de croissance économique des années 1960, Barcelone reste à ce jour une ville où l'on peut flâner et où les distances sont suffisamment courtes pour que l'on ait envie de les parcourir.
Partagez-vous l'opinion selon laquelle l'une des offres culturelles les plus suggestives de Barcelone est sa cuisine. Nous conseilleriez-vous, par exemple, de goûter à quelque plat spécifique qui en serait la synthèse ?
On peut découvrir ces plats issus de la cuisine catalane traditionnelle dans certains établissements, mais curieusement ils se trouvent parfois à trente kilomètres de la ville ! Par exemple le meilleur restaurant pour ce qui est de la cuisine du pays, de la cuisine typiquement catalane est l'Hispania, qui se trouve à Caldetas, près de Arenys de Mar.
Mais il y a à Barcelone une offre, disons entre nouvelle cuisine et cuisine d'auteur, qui doit beaucoup à l'influence d'un chef installé à Rosas, à l'enseigne de El Bullí, qui s'appelle Adrià, et qui fut intronisé par Robuchon comme son héritier. Il a beaucoup influé, à travers les plus jeunes chefs, sur l'offre gastronomique de la ville, mais je crois que l'on pourrait établir une liste de vieux établissements barcelonais qui fournissent encore une réflexion culturelle digne d'intérêt.
Dans la définition de la cuisine catalane authentique intervient ce qui serait l' « union de la terre et de la mer », est-ce exact ?
En effet. On parle de « plat de terre et mer », un mélange très baroque, typique de la Costa Brava depuis des temps immémoriaux.
Il y a un plat absolument baroque qui s'appelle Es niu, ce qui veut dire le « nid ». Il comprend de la morue désalée, de la morue dite « aérée », autrement dit séchée à l'air et humidifiée. Mais il faut aussi y mettre de la grive, de la seiche, des petits pois, des pommes de terre et de l'aïoli.
Il y a un mot en castillan pour définir pareil mélange, c'est comistrajo (« salmigondis »).
Ce mets authentiquement baroque est l'expression de cette curieuse ambition consistant à combiner la terre et la mer et aussi l'outre-tombe, car la morue est un peu un produit d'outre-tombe, comme une momie qui tout à coup ressuscite et se transforme en autre chose.
Il est un autre plat intéressant comme le poulet à la langouste, qui est l'emblème de cette cuisine terre et mer de la Costa Brava.
Ou, dans le même esprit, les langoustines aux saucisses.
C'est une cuisine traditionnelle et populaire aux racines très profondes, avec des survivances de la cuisine médiévale, comme par exemple l'aigre-doux, que l'on ne trouve que dans une seule autre région d'Europe, la Toscane. À l'époque médiévale, le mélange du doux et du salé permettait de masquer le goût de pourriture de certains aliments.
L'homme est ce qu'il mange ou ce qu'il désire manger ? 'homme est ce qu'il désire. Et aussi ce dont il se souvient... -
http://www.viamichelin.com/viamichelin/fra/tpl/mag3/art20021001/htm/dest_Barcelone_Montalban.htmPar Georges Tyras
http://www.viamichelin.com/viamichelin/fra/tpl/mag3/art20021001/htm/dest_Barcelone_Montalban.htmPar Georges Tyras
voir : cartes et photos - http://www.voyagesphotosmanu.com/pages/page_286pag.html
Note
une pause avec un polar espagnol. Auteur prolifique, heureusement, car il m'en reste à lire quelques uns, dont celui sur les Borgia.
Pas tout jeune, alors espérons que j'aurai la chance de le trouver au moins chez un bouquiniste.
2 commentaires:
Je trouve ce blog extraordinairement bien fait: il nous promène dans les romans de M. Vasquez de Montalban, dans sa ville, ses convictions, sa cuisine. Le tout est illustré d'une manière chaleureuse et esthétique.
J'ai lu tous ses romans disponibles. Il est mon écrivain préféré avec William Boyd pourtant très différent et Garcia Marquez.
Ils me plaisent au point que j'ai très,très difficile de lire d'autres auteurs.
Félicitations pour votre travail.
merci Michèle,
Pas encore lu tous ses romans, donc encore du plaisir en attente. Le prochain devrait être celui sur Borgia.
J'aime aussi Camielleri qui s'est inspiré de Vasquez Montalban pour son héros...
Boyd et Garcia Marquez également parmi mes auteurs favoris... avec quelques autres, comme Mahfouz, Oz, Roth, Maalouf et Pamuk... etc... etc...
En ce moment, j'essaie de découvrir un peu la littérature mexicaine... mais je ne trouve pas beaucoup de piste de lecture sur le sujet. Espérons que plus nous nous rapprocherons de la date du prochain salon du livre, j'aurai le plaisir d'en connaître un peu plus.
et bravo également pour votre site, j'en reviens de visite.
amitié
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