mardi 23 septembre 2008

Michel Folco - Dieu et nous seuls pouvons

souvenir de lecture
l'épopée de la famille Sanson...


Jubilatoire, noir, se lit sans effort, d'une seule traite.
On se surprend même à en rire tout seul. Après avoir refermé le livre, les mâchoires et les abdominaux en souffrent.
Tant la recherche historique, superbement exacte dans le détail et documentée, que le style, pour beaucoup reconstitué dans son aspect médiéval, sont à saluer.
Ce roman est d'une veine exceptionnelle, invitant par la force de son style, sa précision historique et sa vigueur descriptive l'imagination du lecteur à vagabonder dans des passés qui lui sembleront désormais familiers.
Un seul regret, non imputable à l'auteur, le film qui fut tiré de la première partie de l'ouvrage - Justinien ou la colère de Dieu - est décevant, quoique comportant quelques scènes dans la droite ligne de l'ouvrage.
Les deux ouvrages ultérieurs de l'auteur -"un loup est un loup" et "en avant comme avant" - sont de la même farine : à lire à tout prix et à applaudir des deux nageoires !!!

Note :
un nouveau roman cette année : Même le mal se fait bien
la Veuve au clou

La lame de la guillotine vient à peine de s’abattre que, ce 8 juin 1846, c’est le bourreau lui-même qui est à son tour conduit en prison.

Le condamné appartient à une famille omniprésente dans l’histoire de France : la célèbre lignée des Sanson, maîtres des hautes œuvres depuis 1675.
Parmi ceux qui ont laissé leur tête entre leurs mains, citons
Damiens, Louis XVI, Robespierre, les Quatre Sergents de La Rochelle...

Cette véritable dynastie d’exécuteurs s'interrompt donc avec Henri-Clément Sanson qui, criblé de dettes, est démis de ses fonctions pour avoir confié son instrument de travail à un prêteur sur gages !

Mais il est remplacé par Joseph Heinderech, fils du bourreau de Mâcon et il faudra attendre le vote de l’abolition de la peine de mort, le 18 septembre 1981, pour qu’en France la guillotine prenne définitivement le chemin du musée.
28 novembre 1789
Les Français découvrent la guillotine

Le 28 novembre 1789, le docteur Joseph Guillotin présente aux députés de l'
Assemblée constituante une machine destinée à la décapitation des condamnés et conçue par le chirurgien Antoine Louis, secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie.

Inspirée d'un dispositif déjà connu en Italie, elle comporte un tranchoir glissant entre deux montants en bois. Elle assure selon ses promoteurs une mort immédiate et sans souffrance, à la différence de la décapitation à la hache ou à l'épée (la «décollation», privilège des nobles), de la pendaison, de la roue ou, pire, de l'écartèlement.

Égalité devant la mort

Selon le docteur Guillotin, philanthrope et député du tiers état de Paris, sa machine doit introduire l'égalité de tous les citoyens face à la peine capitale. «Les délits du même genre seront punis par le même genre de peine, quels que soient le rang et l'état du coupable», écrit-il dans un projet de loi.

Le 3 juin 1791, l'Assemblée constituante, sur une proposition du député
Le Peletier de Saint-Fargeau, édicte que «tout condamné à mort aura la tête tranchée». À noter que les députés repoussent une suggestion visant à abolir la peine de mort, émanant de... Maximilien de Robespierre !

Dans la foulée, l'Assemblée demande au docteur Guillotin et au chirurgien Louis d'améliorer leur machine à couper les têtes. Antoine Louis perfectionne la machine avec le concours d'un mécanicien allemand, Tobias Schmidt. Il remplace en particulier le couperet en forme de croissant par un couperet en forme de trapèze. L'idée viendrait, dit-on, du roi Louis XVI, habile serrurier de son état.

La machine est essayée à Bicêtre
sur des moutons et des cadavres.
Un voleur de grand chemin, Nicolas-Jacques Pelletier, en fait les frais pour la première fois le 25 avril 1792.

La machine est d'abord appelée «louisette» ou «louison».
Puis, les journalistes parlementaires, mécontents du docteur Guillotin qui, à l'Assemblée, en sa qualité de questeur, leur demandait de bien se tenir, la baptiseront «guillotine», non sans s'attirer les protestations de l'intéressé.
Dans l'argot des rues, la machine sera aussi surnommée le «rasoir national» ou la «Veuve».

Pendant la
Grande Terreur, en 1793 et 1794, environ 17.000 condamnés auront à la connaître.
Elle recueillera en France un vif succès populaire jusqu'au 29 juin 1939, date à laquelle les exécutions cessent d'être publiques.

Les armées de la Révolution et de l'Empire diffusent l'invention dans les pays conquis.
C'est ainsi que la guillotine sera utilisée jusqu'au milieu du XXe siècle comme instrument d'exécution dans certains Länder allemands tel Bavière.

La guillotine au musée

La dernière exécution remonte en France au 10 septembre 1977.
Le 9 octobre 1981, le gouvernement français se met au diapason du reste de l'Europe démocratique en
abolissant enfin la peine de mort.
La guillotine devient un objet de musée.

Notons aussi que la dernière exécution politique remonte en France au 11 mars 1963.
La victime,
Jean Bastien-Thiry, fut non pas guillotinée mais fusillée, comme pour mieux démontrer le caractère particulier de son acte.-Jean-François Zilbermann.

Un
philanthrope oublié

Né à Saintes en 1738, l'heureux docteur Joseph-Ignace Guillotin est un franc-maçon et un philanthrope bon teint.

Il s'expose à la reconnaissance de ses concitoyens en publiant en 1788 la «Pétition des six corps des marchands de Paris», où il demande le doublement du nombre de députés du tiers état et le vote par tête aux
états généraux de 1789.

Élu député à la Constituante au début de la Révolution, il siège au Comité de mendicité et tente, mais en vain, de réformer les hôpitaux. Sous l'Empire, il diffuse en France la vaccination de la variole et met en oeuvre le premier programme de Santé publique.

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