vendredi 26 septembre 2008

Première sélection du Grand Prix du Roman de l’Académie Française 2008

La Commission du Grand Prix du Roman de l’Académie française a établi, le jeudi 25 septembre 2008, sa première sélection, en vue de l’attribution du Grand Prix du Roman, qui sera décerné le jeudi 30 octobre.


François Cérésa les moustache de Staline Fayard


runo de Cessole L'Heure de la fermeture dans les jardins d'Occident La Différence


Benoît Duteurtre Les pieds dans l'eau Gallimard

Jean-Paul Enthoven Ce que nous avons eu de meilleur Grasset


Sylvie Germain L'inaperçu Albin Michel
Olivier Rolin Un chasseur de lions Seuil



Anne Serre Un chapeau léopard Mercure de France

Pendant vingt ans, quinze ans, et de plus en plus intensément avec le temps, le Narrateur eut l'oeil fixé sur Fanny, son amie.

Il la considéra mille fois de dos, de profil, de face avec douceur car Fanny redoutait un peu les regards dans les yeux.

Il était sensible à son corps dur, ferme, et parfois à demi mort comme celui de L'Homme pétrifié. Dans ce corps, quelque chose était figé et ne circulait pas : le sang ? la lymphe?

C'était avec des mots, ses mots - pauvres choses - que le Narrateur tentait de redonner vie à ce corps, d'y faire circuler la vie bouillonnante, intrépide, qui se tenait ramassée en Fanny au creux de son ventre comme un poing serré, une pierre, un enfant mort, une pauvre bête empaillée.

Fanny est un être insondable. Par intermittences, elle laisse entrevoir des facettes singulières de sa personnalité. La jeune femme au regard perdu peut être enjouée, rieuse, mutine.

Derrière le masque lisse qu'elle offre à son entourage existent d'autres Fanny : une Fanny bis, une Fanny ter, comme celle qui un jour a chapardé un chapeau léopard... Mais ces Fanny-là restent cloîtrées dans une enveloppe charnelle rigide.

Fanny porte en elle une douleur, elle est "différente". C'est cette différence que le Narrateur interroge inlassablement

Biographie :
Anne Serre a déjà écrit Le Cheval blanc d'Uffington et Le narrateur (Mercure de France)



Julie Wolkenstein L'Excuse POL


J'aurais dû m'en apercevoir dès le début : la première fois que je l'ai vue, le soir où elle a débarqué sur l'île avec ma mère et s'est encadrée dans la porte-fenêtre, éblouie par le décalage horaire et le coucher de soleil, tout coïncidait, tout concordait.


Nous reproduisions déjà à notre insu la situation de départ de ce vieux bouquin de James que, comme tous les étudiants américains, j'avais lu à la fac quelques années plus tôt. Sur le moment je n'ai rien compris.


Mais maintenant j'en suis sûr : sa personnalité, sa vie, ses voyages, ses amis, les hommes qui l'ont aimée, celui qu'elle a épousé, ses enfants, ses deuils, tout a été écrit, imaginé il y a un siècle.


Je ne suis pas superstitieux. Je ne suis pas fou. Je ne crois pas au destin.


Mais le sien imite exactement celui d'un personnage de roman qu'elle ne connaît même pas. Et qui se termine par ma mort - je veux dire la mort de mon modèle, Ralph.


Elle, l'héroïne, on ne sait pas ce qu'elle va devenir. Mais je peux peut-être déjouer cette espèce de malédiction. Je n'ai plus beaucoup de temps, je sais ce qui me reste à faire.



Marc Bressant La Dernière Conférence De Fallois


Une conférence internationale comme tant d'autres. Minuscule monde clos où s'affrontent les intérêts des Etats, mais où s'entremêlent aussi les intrigues personnelles de leurs représentants.


Elle s'ouvre à Londres en octobre 1989, et rassemble l'ensemble des pays européens. Bien sûr, personne n'en attend rien. Même si Gorbatchev et sa perestroïka laissent pressentir de possibles évolutions, on est encore en pleine période d'équilibre de la terreur.


Du reste, au moment où débute la conférence, l'Allemagne de l'Est célèbre triomphalement son quarantième anniversaire. Pourtant l'impensable va survenir : quand la conférence se sépare deux mois plus tard, le Mur de Berlin sera tombé, et, comme dans un jeu de massacre, les démocraties populaires auront été l'une après l'autre balayées.


Tout au long de cette 'Dernière Conférence' de la guerre froide, Tromelin, chef de la délégation française, tient son journal. Sous son regard d'ethnologue, s'agite la faune facilement ridicule, étrange pourtant et souvent inquiétante, de ses collègues des deux blocs. Englués au départ dans leurs certitudes, ceux-ci vont vite se trouver démunis face à la tempête qui se lève et leur arrache peu à peu tout repère. -l'évènement



Note :
La seconde sélection sera communiquée le jeudi 9 octobre 2008.
Source : Communiqué de Presse.
*
Juste 3 auteurs dont je n'avais pas entendu parler.
Aucun rajout sur ma liste de lecture...
Déçue l'an passé déjà !





Aucun commentaire: