envie de lire
Angelès, orpheline, est recueillie par Louba, vieille prostituée au grand cœur.
Comment cette gamine à la flamboyante chevelure rousse réussira-t-elle à éviter les écueils de la vie, dans ces sordides bas-fonds où les maquereaux pullulent ?
Entre rires et larmes, Ana Planelles vous fait découvrir, dans une langue éblouissante des petites gens qui engendraient des " cosettes ", les " zémois " de l'amour naissant et la rage de vivre.
Bref, ce livre est un hymne à la vie, à l'amour !
Alors, vous avez rencontré ma mère? C'est un personnage, hein?" François, le fils d'Ana Planelles, une Avignonnaise de 91ans, ne pouvait dire mieux.
Car on jurerait que les mots "gouaille", "bagout" et "faconde" ont été inventés pour elle.
Surnom, pas volé: la Pagnoline. Raimu au féminin.
Ana Planelles est écrivain.
Oh, pas de ces auteurs type Amélie Nothomb qui, à 25ans, ont déjà commis plus de vingt ouvrages dans une frénésie inquiétante.
Ana, elle, avait 79 ans lorsque La pitchoune, son premier roman, a été publié chez Anne Carrière s'il vous plaît ("L'alchimiste", de Paulo Coelho, c'était elle).
Un récit pagnolesque et régénérant qui lui fera faire son petit tour des plateaux télés, de Cavada (La Marche du siècle) à Poivre d'Arvor (Ex-libris), et dont les droits d'auteur l'aident, encore aujourd'hui, à boucler ses fins de mois.
En 2007, elle sort, plus discrètement La pucelle et la putain. Et depuis près d'un an, elle travaille à son troisième roman, qui parlera d'amour et de… totem, situé au niveau du bas-ventre masculin.
"Promis, tu ne dis pas le titre, c'est comme si tu me dépucelais!", nous lance-t-elle autour d'un verre de champagne (elle, reste à l'eau).
Parler des livres, elle aime bien, Ana, mais galéjer, c'est quand même beaucoup mieux.
Exemple:
"Il faut manipuler les mémés arthritiques avec la lenteur et la douceur extrêmes dont se servent les hérissons quand ils baisent!"
Ou encore:
"Les mémés ne peuvent pas me sentir. Certaines pensent que je suis gaga, alors je joue les gagas!"
Pas folle la guêpe, Ana est tout sauf déficiente du ciboulot. "Ma tchatche, y'a plus que ça qui marche", sourit-elle avec gourmandise.
"Pendant des années, je me suis retenue. Maintenant, je me lâche. J'aime les petites trivialités, pas les énormes grossièretés. Dire "zut" ou "morbleu", ça m'arrache la bouche! Alors que "putain", c'est la Provence, le langage de la rue, le sel de la terre!
Née à Oran en 1917, arrivée à Sorgues à l'âge de 2ans, Ana Planelles n'a jamais été à l'école. En 1964, à la mort de son mari, elle tiendra une brocante, avenue du Blanchissage, à Avignon.
Un cahier d'écolier "J'ai toujours écrit", déclare sans ambages Ana. Comme tout auteur qui se respecte, Ana a un rituel d'écriture. Pas de thé chaud par litres entiers à l'instar de la Nothomb, mais un petit cahier d'écolier, qu'elle griffonne au stylo, le matin, sur la table en bois de sa cuisine, d'une robe de chambre vêtue.
"La nuit, je gamberge. Je note mes idées à côté de mon lit parce que sinon, le matin, ça s'est envolé."
Son fils, François, a cerné le phénomène: "Tous les jours, au téléphone, elle est ma perfusion de rigolade." Sans ordonnance de surcroît.
Note :
voilà un jeune écrivain pas comme les autres... elle semble avoir pas mal d'humour... de quoi passer un bon moment...
1 commentaire:
Je viens de lire la Pitchoune, j ai adoré.
Débuts de vie difficiles mais raconté avec une joie de vivre. Quel bel amour maternel ! A quand une suite ?
Merci pour ce moment en votre compagnie
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