mercredi 3 septembre 2008

Alain Finkielkraut: "Je suis atterré"


Le philosophe conteste le portrait que fait de lui Tristan Garcia dans son roman événement La Meilleure Part des hommes (Gallimard).
Sous le nom de Leibowitz, il y apparaît comme un intellectuel réactionnaire, sioniste fanatique et avide de pouvoir.
Alain Finkielkraut a choisi L'Express pour dire sa colère.

"Je suis atterré par le procédé qui consiste à me mettre en scène de façon transparente tout en m'inventant, au nom des sacro-saints droits de la création littéraire, une liaison fictive avec une journaliste de Libération et en dénaturant grossièrement le rapport que je pouvais entretenir avec mon père déporté.
Dans son roman à clef Les Mandarins, qui déjà n'est pas génial, Simone de Beauvoir s'inspire au moins de faits réels quand elle campe, sous un autre nom, Albert Camus. J'ai le sentiment désagréable d'une totale dépossession de moi-même.

L'auteur me présente comme un homme de réseaux, alors que je vis à l'écart. Il y a un certain paradoxe, chez ce jeune écrivain qui se réclame de la connaissance par le roman, à travestir mes engagements, notamment sur les minorités ou sur Israël, et à réduire ma pensée à un pur souci de positionnement. Autrefois, la littérature avait un rapport avec la courtoisie et avec l'imagination. Il semble qu'aujourd'hui elle relève de plus en plus de la muflerie et du fantasme. C'est déprimant, mais que puis-je faire ? Les duels sont désormais hors la loi... "



résumé du livre incriminé



Dominique Rossi, ancien militant gauchiste, fonde à la fin des années quatre-vingt le premier grand mouvement de lutte et d'émancipation de l'homosexualité en France. Willie est un jeune paumé, écrivain scandaleux à qui certains trouvent du génie. L'un et l'autre s'aiment, se haïssent puis se détruisent sous les yeux de la narratrice et de son amant, intellectuel médiatique, qui passent plus ou moins consciemment à côté de leur époque. Nous assistons avec eux au spectacle d'une haine radicale et absolue entre deux individus, mais aussi à la naissance, joyeuse, et à la fin, malade, d'une période décisive dans l'histoire de la sexualité et de la politique en Occident. Ce conte moral n'est pas une autofiction. C'est l'histoire, que je n'ai pas vécue, d'une communauté et d'une génération déchirées par le Sida, dans des quartiers où je n'ai jamais habité. C'est le récit fidèle de la plupart des trahisons possibles de notre existence, le portrait de la pire part des hommes et - en négatif - de la meilleure.
Biographie :
Tristan Garcia est né en 1981 à Toulouse.
La meilleure part des hommes est son premier roman.

1 commentaire:

Jérem' a dit…

Oh là là! Ce "fine quelle crotte" alors!